Fin de service chez Anh Kha. Valentin, en salle, clôture progressivement ses dernières tables. « Vous voulez la carte de fidélité ? », demande – t -il à ses derniers invités du jour. « Je l’ai déjà ! », répond cette dame. « Elle est complète !
« J’offre le plat, voici votre nouvelle carte de fidélité ». Sourire aux lèvres, Valentin prend le temps de remercier chacun. Tous sont ravis du moment passé.
Ouvert depuis le mois d’avril 2016, Anh Kha poursuit un double leitmotiv : un accueil à la hauteur de plats conceptuels. Focus.
14h, la salle est vide.
« Café ? »
Avec plaisir.
Anh Kha a deux visages. Valentin et Gilles, le second associé titulaire d’un bac pro hôtellerie restauration, se sont rencontrés en 2014 dans les cuisines du « CPP », l’italien du cours Victor Hugo.
Valentin rejoint les cuisines peu de temps après l’arrivé de Gilles. Entre le commis et le second de cuisine, le courant passe immédiatement. Au fur et mesure que s’enchaînent les coups de feu, l’envie de se lancer ensemble pour travailler – enfin- pour soi se fait grandissante.
Mais pour faire quoi ? Comment ? Et où ?
Les parents de Gilles, eux aussi restaurateurs, exercent dans leur établissement « La Paillote », situé à quelques encablures de la place Gambetta. Fin 2015, ils sont de plus en plus enclins à passer la main. Valentin et Gilles sautent le pas et réfléchissent à une façon de réinventer l’enseigne des parents sans la renier.
Ils optent pour une fusion food franco-vietnamienne, comme pour mieux coller aux identités respectives des futurs associés.
Gilles, exclusivement en cuisine, est vietnamien d’origine quand Valentin a passé les vingt premières années de sa vie dans le nord de la France.
Les jeunes associés mettent toute leur exigence au service de leur projet. Très vite, plusieurs évidences éclosent : les produits sont frais, la cuisine précise et percutante. L’idée est de bousculer les codes, selon les dires de Valentin. « Les rouleaux de printemps landais » sont un exemple de cette rencontre réussie entre deux univers culinaires en apparence distincts.
Que dire de l’Anh Kha Burger, où le pain disparait au profit d’un riz englobant une viande de bœuf marinée et ses légumes frais !
La communication virale payante d’Anh Kha
Dans l’imaginaire bordelais, le restaurant est présent avant même que le dernier coup de peinture ne soit apposé. Comment ? Grâce à la force des réseaux sociaux et des pages Facebook et Instagram du restaurant, mises en ligne avant plusieurs mois avant les premiers coups de fourchette.
L’idée est aussi simple qu’efficiente : les « fans » du restaurant sont invités à suivre l’évolution des travaux. Résultat, le premier jour d’exercice est un succès. Deux blogueuses (lescopinesenvilles.com) sont présentes, apprécient les innovations proposées et signent la première critique positive d’une longue série. Depuis, le restaurant collectionne les avis favorables.
En mars, « Le bonbon bordelais » place même le Bo Bun, proposé dans sa version traditionnelle ou végétarienne par Anh Kha, parmi les dix meilleurs de Bordeaux !
Valentin est seul en salle. Il s’attache à désacraliser le rôle d’un serveur par une pratique simple et conviviale : il s’agenouille pour prendre les commandes. Ainsi, son rapport aux clients est nivelé. D’emblée, les échanges gagnent en convivialité.
Qu’ils soient habitués ou nouveaux venus, tous ont droit à un accueil intimiste et bienveillant. Les fidèles étaient même invités, fin avril dernier, à fêter la première année du restaurant dans une soirée privée, au milieu de familles et amis.
En 2017, Valentin et Gilles accueillent Antoine en cuisine. Cette embauche, onze mois seulement après l’ouverture, est une fierté de l’aveu même des deux associés. L’avenir ?
« Que l’on continue sur la même ligne, en développant encore plus le côté intimiste »
nous promet Gilles. Valentin, quant à lui, se dit ravi de la satisfaction des clients.
« Faire du monde, c’est une chose. Ce qui compte, c’est de voir les personnes repartir avec le sourire, ravies du moment passé ».
Lucas Rougerie / Twitter: lucasrougerie
Anh Kha
48, rue Saint-Sernin – Bordeaux
Du lundi au samedi 12h-30 – 14h / 19h30 – 22h30
Pour la carte, c’est ici : anhkha ou là Anhkha. Ou encore là : anhkabordeaux
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