Que celui qui n’a jamais acheté de livres sans jamais les lire lève le doigt. En tout cas si c’est le cas, cet article n’est pas pour toi, O phénomène de la nature qui ne pratique pas le tsundoku !
De fait, nous devrions être un paquet à nous reconnaitre, catalogués, diagnostiqués, atteints de ce mal même si somme toute inoffensif, et ce n’est pas les libraires, fournisseurs de notre dose régulière qui diront le contraire, ravis de cette compulsion à ne pas confondre avec celle du sudoku.
Apparue sous l’ère Meiji (1868-1912) au sein d’une bourgeoisie nipponne soucieuse de ses apparences culturelles, la tendance aurait consisté alors à accumuler des livres… sans jamais les ouvrir.
Le tsundoku (du japonais tsumu, « empiler », et doku, « lire ») tomba ensuite en désuétude, avant de réapparaître dans les années 70 sous l’impulsion d’étudiants, acheteurs compulsifs d’ouvrages universitaires, mais piètres lecteurs.
De la fureur de lire au tsundoku
Alors qu’on guette la mort du support papier au profit du numérique, nous serions encore nombreux à entasser, empiler, envahir notre espace vital intime avec cet objet physique, réceptacle matériel de ce que toute la pensée humaine peut imaginer et formaliser :
- en mots,
- en photos,
- en représentation graphique.
Personnellement ce n’est pas pour faire genre que je fais des pyramides de mes bouquins, mais bien parce que ça me plait d’être entourée de livres, parce que j’aime cet objet et parce que l’acte de le posséder est toujours motivé par l’envie de le lire.
Incapable que je suis de sortir d’une librairie les mains vides ou régulièrement amenée à en recevoir en service de presse quand le sujet m’intéresse pour les chroniquer.
Souvenir d’une époque où depuis toute petite, ayant même par la suite cherché à conjuguer travail et plaisir en entrant dans la vie active par la case librairie – puis sur le tard par une année spéciale IUT Librairie/Edition pour en ouvrir une – je lisais, beaucoup, tout le temps, de tout, partout.
Tes bouquins tu lieras, trieras, vendras, donneras
Quand aujourd’hui, depuis quelque 10 ans, devenue journaliste/serial blogueuse, chronophagie de l’écriture, usage intensif des outils de communication et des réseaux sociaux passant au premier plan, mes livres font du coup le plus souvent tapisserie.
Situation qui soudain me fait m’interroger :
« Mais alors une bibliothèque garnie ne sous-entendrait plus forcément un esprit plein, ni a contrario, un environnement sans livre un esprit vide ? »
Pourquoi du coup, ne pas partir de ce sujet du syndrome du tsundoku pour prendre la résolution de lire une partie de mes livres entassés ou sinon de les donner pour faire circuler l’énergie qu’ils contiennent, voire de les échanger ou de les vendre.
Bref, faire de ma manie et de mon fétichisme matérialiste, une monnaie d’échange, une économie alternative, un lâcher prise vis-à-vis de l’avoir et des idées pour mieux les partager. Et puis aussi, last but not least, un moyen de concrétiser mon défi, ma quête vers le zéro déchet.
Les bons tuyaux de La Révolution des Tortues
Et là j’ai la solution ! Ou plutôt c’est Anaelle, dont vous pouvez découvrir le site La Révolution des Tortues dans la rubrique des gros kiffs de ce blog, qui va vous en donner non pas une, mais plusieurs !
Procéder soit sur le web, soit in situ, tout est très bien expliqué dans son article super détaillé, où même Serial blogueuse est citée et où vous trouverez forcément votre bonheur pour votre opération grand tri.
Trier, vendre, donner, prêter, bref au tsundoku faire hara kiri !
… Et en parler à la télé !
Suite à cet article, ma vie de Serial blogueuse s’est enrichie d’une corde à l’arc de mes activités, avec des chroniques assurées dans le cadre de l’émission 9h50 le matin, diffusée sur France 3 Nouvelle Aquitaine où j’ai parlé non seulement du Tsundoku, mais aussi de tous les moyens pour faire du vide dans ses livres.
Inscris-toi à ma chaine YouTube et tu pourras visionner plein de trucs sympas ! 😉
Allez, en 2018 on se soutient dans la détox de nos bibliothèques ! Merci pour la découverte de ce drôle de mot et pour ce bel article qui doit parler à tous les amoureux des livres. Je n’ai jamais poussé la porte de la Zone du Dehors, mais tu me donnes envie 🙂
Alors là Anaelle, il FAUT impérativement que tu découvres cette librairie qui fait aussi salon de thé (bio) et où tu peux travailler avec ton ordi, entourée de livres. J’en suis certaine, tu vas adorer !
Le livre est aux littéraires ce qu’est le disques aux mélomanes un support à la limite du fétichisme comme tu le dis si bien dans l’interview. C’est si bon d’ouvrir sa bibliothèque, sentir ce parfum qui émane de vieil ouvrage, ce plaisir presque vorace de posséder le savoir à travers recueils et grimoires. Un appétit inextinguible te saisit quand tu explores des librairies et l’achat devient vite impératif pour apaiser cette soif de lecture. Pas de tsundoku pour moi, ni ventes, ni dons et prêter est inenvisageable je ne prête jamais mes livres.
Je ne suis pas Imhotep je ne fais pas de pyramides, tous mes livres sont soigneusement triées, rangés, couvés et puis ils sont si bien dans cette bibliothèque en marqueterie qu’ils protesteraient si ont voulait en changer la bel ordonnance et les faire entasser sur une table de chevet
Dommage qu’on ne puisse pas mettre de photos ! On aurait pu faire une battle de bibliothèques et de comparaison de rangement ! 😉