Eddy de Pretto est la sensation de l’année écoulée. Accouché par Yann Barthès aux yeux du très grand public, le Parisien casse les codes. Pour certain, il est l’un des rares rappeurs audibles. Pour d’autres, c’est l’héritier de Charles Aznavour. Il est – certainement entre les deux – un artiste aux questionnements multiples, comme les coutumes sociales plaçant l’hétérosexualité en haut de la hiérarchie des normes.
Ces traits fédèrent un public large. Nouvelle preuve le 11 avril à la Rock School Barbey.
NB : Un nouveau bravo à Valy pour les photos !
Eddy de Pretto dans une Rock School Barbey bondée !
Le cours Barbey est noir de monde avant l’ouverture des portes. Quelques styles honorent le maître de cérémonie : la rue offre des hommages éparses au dépareillé et aux formes amples. Pour l’âge, la foule oscille entre de probables très jeunes actifs et des spectateurs plus établis. Il y a aussi ce papa qui commande une bière et « un verre d’eau pour la petite » sans oublier cette enseignante de français non loin d’ados en âge d’être ses élèves. Le tout dans une ambiance très bon enfant.
La première partie met à l’honneur une signature du label où figurent Eddy de Pretto ou encore Clara Luciani.
Hervé, ou « Hervé tout court » comme il aime à se présenter après ses deux premières chansons. Dans une gestuelle très « de Prétienne », il se contente d’un clavier et d’un micro sur pieds pour chauffer – crescendo – la salle. On commence par une balade, on poursuit par des chansons, on finit par des sons électro. Rodé.
Eddy de Pretto et le contre pied permanent
Puis Eddy de Pretto apparaît, dans une mise en scène épurée. Un batteur joue de profil quand celui qui a passé son enfance à Créteil enchaîne les titres devant une façade de néons grillagés. Dans une main le micro, dans l’autre son célèbre Iphone, Eddy de Pretto s’amuse des convenances et n’hésite pas à confier ses hésitations en matière de séduction (« Fête de trop ») ou son refus du déterminisme social en matière de genre (« Kid »). Il a également le bon goût de prendre le contre-pied des innombrables textes en hommage aux mamans. La sienne avait ses torts, alors il les chante aussi (Mamère).
Un concert rondement mené qui promet à l’aube d’une carrière que de nombreux observateurs promettent riche. Celui qui chantera tout l’été aux quatre coins de la France découvrira, après un seul album, l’Olympia à l’automne.
Lucas Rougerie / Lucas Rougerie
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