Ce vendredi 6 avril, à l’Hôtel de Guyenne une équation à résoudre a été posée aux étudiants de seconde année de BTS Hôtellerie et Tourisme du Lycée de Gascogne à Talence. Comment intégrer la notion de gaspillage alimentaire et de patrimoine alimentaire local dans un projet de création d’entreprise ? Le ton est donné.
Une chose est certaine les jeunes s’engagent. Anaïs Bouzon, responsable de l’antenne bordelaise de l’association du Flocon à la Vague, a eu une idée. Rassembler des étudiants en hôtellerie et tourisme autour de la question de l’écoresponsabilité, de la gestion des déchets et de l’eau dans notre quotidien. Et c’est avec plaisir qu’ils se sont prêtés au jeu, malgré un emploi du temps chargé.
Du Flocon à la Vague, association native des Pyrénées, fut initiée par Bernard Crepel et Albert Delegue en 2009. Son but ? Remettre la question de l’utilisation de l’eau au centre des débats sur les initiatives éco-citoyennes.
Chaque jour, ce sont plus de 4000 litres d’eau virtuelle qui sont consommés par personne ! Mais l’eau virtuelle c’est quoi au juste ? Il s’agit de la quantité d’eau nécessaire à la création de produits de consommation comme nos vêtements, notre nourriture ou encore nos ordinateurs.
Darwin, la DRAAF unis pour réduire le gaspillage alimentaire
Au cours de cette journée, trois équipes ont confronté leurs projets de start-up alimentaire écoresponsable et tout cela sous le regard d’un jury d’exception.
- Jean Marc Gancille, co-fondateur de Darwin
- Marion Thenet, membre actif du Flocon à la Vague
- Hermann Alfred, fondateur de d’AbracadaCook.com
- Valérie Merle, représentante de la DRAAF (Direction Régionale de l’Alimentation de l’Agriculture et de la Forêt)
- Michel Sarazin, proviseur du Lycée de Gascogne de Talence
Et … Isabelle Camus, éminente Serial Blogueuse !
Allier le marketing à l’humanisme
Trois projets marketing ont ainsi pu être exposés aux membres du jury : Brunch à vous, Food Kids et Eco Cuistot. Trois idées innovantes et pédalant à toute vitesse sur la route de l’écologie et de la protection des ressources naturelles.
« Brunch à vous » d’abord ! Tout le monde rêve d’un brunch sain et équilibré comme de nombreux restaurants le propose aujourd’hui. Mais là, plus la peine de bouger de son lit pour recevoir chez soi, un panier écoresponsable composé de produits bio et de proximité. Proposant également des boutiques reparties sur toute la ville, que ce soit les végétariens ou les « bio »-vores, tout le monde a vocation à y trouver son bonheur.
« Food Kids » quant à elles (le projet étant à 100% féminin) veut satisfaire les enfants. En effet, toujours sur le même principe de livraison alimentaire à domicile, mais cette fois-ci pour les tous petits ! Petits pots, purée de carotte et chips de légumes, le tout 100% bio. L’objectif est ici de séduire une communauté encore oubliée des sphères bio-militantes à travers la distribution de plateau repas vert, du début à la fin de la chaîne.
Finalement, c’est au tour du dernier compétiteur, « Eco-Cuistot » d’exposer son projet. Loin des start-up expansionnistes et des business plans, cette plateforme n’est en effet pas une entreprise mais une association ! Financée par le mécénat et les dons, elle s’imagine déjà conquérir les sphères de l’aide sociale. Proposant des cours de cuisine collective, les plats seront distribués aux personnes dans le besoin et les bénéfices des cours seront utilisés pour l’achat de denrées alimentaires. Et tout ça à travers leur partenaire permanent, la Croix Rouge. La vidéo de présentation insuffle ici une vision concrète et immersive d’une lutte, aujourd’hui encore trop peu mise en valeur, l’aide alimentaire.
Ce n’est malheureusement pas sans rappeler que toute ces projections ne sont que des idées. Quelles bonnes idées !
Un jury impressionné par tant d’implication
A l’issue des présentations, le jury part délibérer. Dix minutes d’attente qui déboucheront sur la consécration … d’Eco Cuistot ! Les jurés semblent avoir été séduits par l’aspect humain et non pécunieux de l’association.
Pour conclure cette journée intense en réflexion, Du Flocon à la Vague a même généreusement des plants de chêne et de pin afin de permettre à tous ces nouveaux adeptes de la « bio vision » de concrétiser cet acte en plantant un arbre, qui lui consommera de l’eau à bon escient.
Tout ça pour dire que, dans un contexte où l’engagement des jeunes devient de plus en plus effectif, ces étudiants ont pris le parti de s’engager pour l’eau, pour la terre, pour leur planète. Cette initiative d’Anaïs Bouzon et Jean-Jacques Cariou, leur professeur de marketing se trouve être un franc succès. Un projet admirable, tant par l’engagement du secteur de la restauration face au gaspillage alimentaire que dans l’utilisation virtuelle des ressources telle que l’eau dans le quotidien de chaque individu.
La transition vers une conscience collective verte de notre société vient de faire un petit pas en avant.
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