Que vous soyez en vacances, ou pas, ou plus, ou bientôt, je vous ai concocté une liste de 5 livres avec tous un point commun : ils ont chacun été écrits par un ou une Bordelais(e) !
Des Bordelaises et des Bordelais qu’à des degrés divers je connais et que, dans tous les cas, j’estime. Une accumulation et une concordance de production éditoriale située entre 2018 et 2019, qui m’ont donné l’idée de rédiger cet article, dont l’intérêt le dispute à la diversité. Une « to read list » locale, où, comme vous pourrez le constater, il y en a pour tous les goûts !
Des livres, nourriture de l’esprit, pour un été locavore très varié
Roman girly, essais écolo engagés, polar, book trip sur les librairies… mon immobilisation forcée depuis plus d’un mois, (fucking scooter mal garé !) aura eu ça de bon, dans le cadre de cet exercice imposé, de me remettre le pied à l’étrier d’une lecture au taquet. Mélange de plaisir et de devoirs de vacances convalescence.
Un dé-lire modifié par l’écrit
Lire ! Une activité que j’ai, depuis que je suis néo journaliste/serial blogueuse, délaissée au profit de l’écrit. Que ce soit les articles pour les différents médias auxquels j’ai collaboré ou ceux pour mes propres blog. Sans omettre tout le contenu que requiert l’animation des réseaux sociaux (en série) dont je m’occupe. Ni oublier tout ce que cela entraine d’activités chronophages annexes, d’éparpillement de l’esprit et de modification de la concentration. Outils numériques, dictature du SEO, séries TV et infobésité en sus obligent.
Même si, comme je l’ai déjà évoqué… et avoué, je continue d’acheter plein de livres. À en recevoir en SP (service de presse). À les entasser, à en lire certains et pas d’autres. À les conserver. Et maintenant que j’y arrive, à les donner. Car comme expliqué ici, depuis toujours je lis (un peu, beaucoup, à la folie).
J’adore être entourée de livres, j’adore les librairies et même les enseignes culturelles où j’ai, dans les deux cas, travaillé dans une autre vie. J’ai même rêvé d’en ouvrir une, spécialisée « Écologie, Environnement, Nature », et fait l’IUT Métiers du livre, option édition/librairie, en année spéciale (2 années en 1!) à… 44 ans (et 3 enfants).
Or si la plume ne me démange pas du tout pour inventer des fictions, rédiger un essai ou publier un roman, j’aime éminemment écrire sur les autres. Et quand ceux-là même écrivent, la boucle est bouclée.
Ma read list d’auteur(e)s Bordeaux friendly
Ils s’appellent : Lydie Bordenave, Virginie Bougant, Jean-Marc Gancille, Sophie Poirier et Nicolas Thierry. Entre mars 2018 et mai 2019 ils ont sorti – à l’exception de Sophie P. – leur premier ouvrage.
Laissez-moi, par ordre alphabétique vous les présenter !
Lydie Bordenave – C’est simple, ma vie est compliquée ! – Editions Vents Salés – 19,90 € – (2019)
Lydie Bordenave est née à Bordeaux, son livre a été écrit à Lormont, il se passe à Bordeaux, il a été édité à Mérignac et imprimé à Canéjan. Vous pouvez commander ce titre 100% made in Gironde chez votre libraire préféré ou sur le site de l’éditeur.
J’adore la bio de Lydie en 4ème de couverture. On se connait depuis peu, mais avec elle je partage une anglophilie aiguë, et avec son premier bébé de papier, elle m’a amenée à lire mon premier chick-lit.
Petite, Lydie Bordenave voulait être écrivain ou princesse d’Angleterre. En devenant maman de deux magnifiques enfants, elle a développé une passion pour les cocktails et les vins de sa ville natale, Bordeaux.
Comme elle n’a pas pu épouser le Prince William, ni le Prince Harry, elle mène une vie de château dans son bureau, et écrit des heures durant en dégustant du thé Earl Grey.
Parmi ses différentes occupations (bricolage, dessin, lecture, manger du fromage…), Lydie anime des spectacles d’éveil à l’anglais pour les enfants, rédige pour le web et tient le blog Les P’tea Potes.
Si tu es fan de Bridget Jones et d’enquête policière, tu devrais kiffer C’est simple ma vie est compliquée, l’aventure des temps modernes d’Eva Brodemy à laquelle Lydie a insufflé sa patte et son style drôlissime. J’ai, même si ce genre de roman n’est pas forcément ma tasse de thé (j’ai un chouïa dépassé l’âge des personnages), souvent éclaté de rire.
Extrait
« J’avais donc quinze minutes pour devenir mince, irrésistible, avec un appartement parfaitement rangé, propre, accueillant et néanmoins glamour.
C’était donc le moment idéal pour : paniquer !!
Je dressais un état des lieux de la situation. J’étais en peignoir pilou avec, dans le dos une marmotte rose brodée qui disait « je déteste l’hiver », le cheveu en bataille avec un crayon maintenant une coiffure très approximative. Mon canapé était caché sous une tonne de coussins et couvertures en tout genre, ma table basse jonchée de magazines aux titres tous plus évocateurs les uns que les autres, « L’orgasme en solo », « Comment trouver l’homme idéal et le garder », « Perdre cinq kilos en un mois c’est possible même pour VOUS ! » et clou du spectacle : mon tapis était inondé d’une tasse de chocolat au lait que je venais de renverser sous le coup de l’émotion !
Tout allait bien ! Je maîtrisais la situation. »
Allez c’est simple ! Tu n’as plus qu’à te procurer le livre pour découvrir le reste !
Virgine Bougant – Princesse Hippie – 10, 55 € – (2019)
Virginie Bougant a grandi à Toulouse et vit à Bordeaux. De formation journalistique, elle est aujourd’hui chargée de communication de la mairie de Mérignac. C’est d’ailleurs dans le cadre de cette fonction que j’ai fait sa connaissance.
Grande lectrice de romans noirs, Henning Mankell, Craig Jonhson, James Lee Burke ou Kate Atkinson sont les plumes inspirantes qui lui ont fait sauter le pas vers l’écriture.
Princesse hippie est son premier roman.
Un polar qui a choisi Bordeaux comme décor et qui réunit un flic, le commandant Walczak et Philippe Lorian, un journaliste spécialisé en faits divers (celui du journal Sud Ouest devrait apprécier la description tout en nuance qu’elle fait de cette spécialisation), pour résoudre des meurtres de femmes.
Lorian et Walczak n’ont pas du tout la même conception du monde, ils vont devoir composer l’un avec l’autre, formant un tandem qu’on a vraiment envie de retrouver après avoir tourné la dernière page.
Un roman noir qui tisse sa toile autour d’une galerie de portraits dans lequel il est question de la presse, des réseaux sociaux et des liens de filiations. L’intérêt du livre reposant aussi pour ceux qui vont s’amuser (comme je l’ai fait) à reconnaitre les lieux, ce qui se cache derrière les noms et les allusions à certains éco-systèmes bordelais.
Quelques clefs données par Virginies sur les ressorts de ce qui devrait être le premier d’une série de plusieurs livres :
« J’avais envie de brosser le portrait de personnages forts, un peu borderline, des êtres qui se croisent, s’engueulent, se séduisent. J’aime les atmosphères des romans noirs car tout y est plus intense, mes personnages n’y échappent pas, ils doivent vivre vite et fort. »
« Planter le décor de cette enquête à Bordeaux était une évidence. La pierre blanche peut abriter des âmes noires ! Comme le dit un des personnages du livre en parlant de Bordeaux la snob « être chic n’a jamais empêché d’avoir les entrailles pourries ».
« J’ai choisi l’auto-édition parce que c’est un moyen rapide, simple et flexible pour rencontrer un lectorat. Les usages changent, en 2018, un livre sur cinq enregistré au dépôt légal était un livre auto-édité. »
Que ce soit en version papier ou ebook, tu peux te procurer ce bouquin à lire sur la plage, dans un bon fauteuil ou en terrasse devant un verre de rosé frais, par ici > https://amzn.to/2VFz9ON
Pour info, un deuxième titre avec le même binôme, est déjà dans les tuyaux ! Hippie Pip Hourra !
Jean-Marc Gancille – Ne plus se mentir : Petit exercice de lucidité par temps d’effondrement écologique – Éditions Rue de l’échiquier – 10 € – (2019)
Conseiller un essai à la vision radicale d’une écologie sans concession en plein mois d’août pourrait sembler osé ! Voire décalé, pour ne pas dire risqué !
Parler de collapsologie, ce néologisme qui désigne l’étude de l’effondrement de la civilisation industrielle et de ce qui pourrait lui succéder, dans une liste de livres au moment des vacances, quelle idée !
Et pourtant ! Avec, rien que pour ces dernières semaines estivales justement :
- Les épisodes de canicule où il a fait plus de 42 degrés à Paris (41, 2 à Bordeaux)
- Le manque d’eau du coup, sur une grande partie de notre territoire, et tout ce qui en découle (quand ça ne coule plus)
- La fonte vitesse grand V de la banquise du Groenland qui s’est produit le 1er août avec près de 11 milliards de tonnes de glace qui ont fondu d’un coup
- Le jour du dépassement, ce 29 juillet, marquant ce jour où l’humanité aurait consommé la totalité des ressources que la terre peut produire en une année…
Une liste non exhaustive qui fait de cet ouvrage au format poche de 85 pages (93 avec les notes et la table des matières), petit par la taille, mais grand par la claque qu’il t’assène, une lecture saluTerre qui tombe à pic (de pollution)!
Un livre pour mesurer l’urgence et ne plus s’illusionner
Je connais Jean-Marc depuis des décennies. Du temps où il était communiquant et où Darwin n’existait pas encore. Ce tiers-lieu emblématique sur la rive-droite de Bordeaux, d’un mode de développement urbain alternatif et d’une citoyenneté active auquel personne au début ne croyait.
Et puis, je l’ai vu évoluer au fil des ans. Entre son investissement pour développer la transition sur le sol de la caserne Niel et son départ, depuis quelques mois à La Réunion, où il se consacre à la protection de la faune sauvage en Afrique, dans l’Océan Indien et les Terres Australes Françaises.
Entre les deux, une prise de conscience accrue en matière d’environnement qui ne s’embarrasse plus de faux semblants et un autre rapport au vivant.
Le tout avec une lucidité que l’on retrouver dans Ne plus se mentir, petit exercice de lucidité par temps d’effondrement écologique, dont le titre principal et ceux des chapitres annoncent la couleur, pour ne pas dire… la douleur :
- Merci de bien vouloir renouveler votre appel ultérieurement
- It’s just en illusion
- Déconstruire la mystification
- L’avenir est-il encore ouvert ?
- Croyons enfin ce que nous savons
- Considérations pour la suite
- Nous allons avoir besoin de courage, pas d’espoir
C’est dense, c’est factuel, c’est sans appel. Jean-Marc Gancille n’est pas optimiste. Il ne croit plus aux petits pas « qui vont dans le bons sens », ni aux petits gestes bien intentionnés et encore moins au recours à des dirigeants politiques. Pour lui la réponse est dans le militantisme radical où l’idéal du consommateur-citoyen éclairé, l’alternative de la croissance verte et la transition écologique sont des baudruches idéologiques qui nous font perdre un temps précieux et dépenser de l’énergie en vain.
En bref, seul « un rapport de force avec le système dominant actuel » en appliquant une sobriété individuelle peut changer la donne.
Avec en conclusion, pour éclairer ce texte abrupt et offensif que d’aucuns pourront trouver plombant avec, accablés par le découragement l’envie de se réfugier dans le déni ou de rester au lit, ou au contraire, galvanisant et inspirant, le choix d’abandonner l’espoir pour le courage.
Le tout dans une vision biocentrée, fondée sur un principe d’égalitarisme, traduisant en termes idéologiques et moraux, le principe écologique de l’interdépendance de toutes les formes du vivant. Car il est tellement évident que ce que nous infligeons aux animaux, nous l’infligeons à la terre et à nous mêmes.
Et que pour faire face aux défis majeurs qui nous pendent au nez :
« Ce dont nous aurons certainement le plus besoin pour tenir dans les temps qui viennent c’est de fraternité, de vitalité et d’amour. Seules des communautés soudées, déterminées et coopératives pourront résister aux menaces, mutualiser leurs ressources, s’entraider, produire et partager équitablement ».
Petit cadeau en prime ! Si tu veux quelques tuyaux pour stopper la 6ème extinction de masse dans laquelle nous sommes déjà engagés, je t’invite à regarder, même s’il n’est plus question de livres, le TEDx que Jean-Marc a présenté à la Réunion, en juillet.
Sophie Poirier – Les points communs, enquête autour des librairies – Éditions ICI&LÀ. Reportages poétiques – 15 € – (2018)
Qui dit livres, dit libraires ! Ces passeurs, ces rêveurs, ces passionnés, ces conseilleurs, qui doivent aussi, au risque de mourir, être des gestionnaires et des commerçants capable de s’adapter face aux géants que représentent les chaines culturelles, les grandes surfaces et le mastodonte Amazon.
Sans oublier la concurrence effrénée des écrans et la mutation des usages, et vous comprendrez à quel point ce sont des résistants.
Libraire ! Un métier où la manutention en fait une profession dont il faut bien savoir qu’elle est tout autant physique qu’intellectuelle. Je le sais, pour l’avoir expérimentée pendant des années. Ouvrir des cartons de livres, les trier, les ranger, déménager des rayons, faire des retours, production pléthorique oblige, rend l’inscription à une salle de muscu complètement superflue.
Des livres pour se promener ou se métamorphoser
Sophie Poirier, rédactrice-auteure, est née à Bordeaux en 1970.
Comme je l’ai précisé plus haut, Les Points Communs, n’est pas son premier ouvrage. Des livres elle en a publiés plusieurs : La libraire a aimé (épuisé, mais un stock à la couverture non vernie est dispo auprès de Sophie, qui, si vous lui demandez gentiment, peut vous l’offrir) et Mon père n’est pas mort à Venise.
Une chambre à écrire ou Déambulations sont des écrits en lien avec le fait de se promener. Tout comme avec : Le temps du chantier, 46 fois l’été ou Le château-livre elle s’inspire de ce qui métamorphose. Sans oublier ses 23 chroniques pour le mensuel culturel Junk Page.
Des destinations et des conversations
Pour ce dernier livre, Sophie a reçu la bourse d’écriture 2017 de la Région Nouvelle-Aquitaine et ce sont les éditions ICI&LÀ Reportages poétiques qui lui ont proposé son sujet :
Parler du métier de libraire à travers des portraits, raconter les conversations. Ce à quoi Sophie rajoutera le chemin à faire pour les rejoindre.
Avec elle vous embarquerez dans un tour de France à la rencontre de 15 libraires. Un périple qui m’a beaucoup touchée, car il faut du courage pour s’engager dans cette voie, qui, si elle enrichit humainement et intellectuellement, le fait beaucoup moins pécuniairement. L’économie du livre étant fragile et exigeante.
En 15 chapitres courts, on participe à une enquête poétique, dont voici les lieux et les noms que je me suis amusée à Googliser pour les visualiser :
- Librairie du Port – Calais (62)
- Le Gang de la Clef à Molette – Marmande (47)
- La Machine à Lire – Bordeaux (33)
- Esprit des Lieux – Brantes (84)
- Librairie-café Les Bien-aimés – Nantes (44)
- Charybde – Paris (75)
- Librairie-café Plume et Bulle – Charleville-Mezières (08)
- Librairie du Contretemps – Bègles (33)
- La Folie en Tête – La Réole (33)
- La Belle Aventure – Poitiers (86)
- Librairie-café L’Écume – Groix (56)
- Village des libraires – Montolieu (11)
- Lire aux Éclats – Plaisance-du-Touch (31)
- Folies d’Encre – Saint Denis (93)
- Librairie libre – Bordeaux (33)
Nous sommes des libraires indépendants. Cette liberté, celle de l’indépendance, nous devons en prendre toute la mesure. Assumons de nous sentir menacés à cause de la porosité…
Les librairies sont un lieu de pouvoir parce que la connaissance est un pouvoir.
Mais chacun doit avoir la possibilité d’y entrer pleinement, ouvert, décontracté. Il ne devrait pas y avoir de rapport de domination culturelle. C’est difficile à désamorcer. Les gens jugent, ou ils ont un complexe d’infériorité ou de crainte. Le livre a une symbolique forte.
Le travail du libraire, c’est de permettre l’expérience, la rencontre avec les livres. On espère tous les jours ouvrir la porte à des gens, nez au vent, qui laisseraient faire leur intuition.
Il n’y a pas deux lecteurs pareils… Quelle joie !
Notre indépendance est précieuse parce qu’elle offre la liberté. La lecture est un espace de liberté, le lecteur face à un texte fait cette expérience de la liberté. Et, une fois qu’on l’a faite, on n’a jamais fini. Le livre est un espace de liberté parmi d’autres, mais quel espace ! Même un livre pour un bébé, ce n’est pas de la pédagogie, c’est la liberté qui s’ouvre. L’expérience, il n’y a pas d’autres voies… (Christine, libraire de La Belle Aventure).
Points communs, où l’invitation à pousser la porte d’une librairie dont ce livre témoigne qu’elles sont chacune, à leur manière, un essentiel et indispensable lieu de vie.
Merci Sophie !
Nicolas Thierry – Se réconcilier avec le vivant – Éditions Rue de l’échiquier – 13 € – (2019)
« Les exemples donnés par Nicolas Thierry dans ce livre permettent de saisir en nuances tout ce qui peut nous rendre plus intelligents aujourd’hui, alors que les limites de la nature pourvoyeuses ont été dépassées ».
Ces mots, ils ne sont pas de moi, mais, en préface, ceux de Nicolas Hulot. Et ils donnent le sujet du dernier livre de cet article : Se réconcilier avec le vivant.
Là aussi, vous l’aurez compris, il va être question d’écologie. Celle vue par un élu local, désireux de partager son expérience de terrain, ses convictions et ses difficultés. Nicolas Thierry, un homme politique pour moi différent de ceux, trop nombreux, de son « espèce », car il a une vision à long terme. Ou dit autrement, qui va au-delà de celui de son mandat.
Qu’il soit Vice-président EELV de la région Nouvelle-Aquitaine, spécialiste des questions environnementales, mais aussi diplômé en histoire et sociologie, lui donne sûrement une mise en perspective que les politiques, que fustigent Jean-Marc Gancille, n’ont pas. Les deux hommes, qui partagent le même éditeur engagé, sont d’ailleurs amis.
Une fiction pour mieux parler du réel
Alors que l’effondrement écologique menace, Nicolas recourt à la fiction pour mettre en scène les débats actuels sur l’écologie et ainsi développer son projet politique à lui.
Prenant pour décors quelques jours de vacances à la campagne, entre amis…
Et le cadre de promenades et de repas animés, au fil desquels les uns et les autres s’opposent et s’affrontent autour d’enjeux écologiques majeurs : l’érosion de la biodiversité, le retour des loups et des ours en France, la relation de l’homme avec le monde animal et végétal, le pouvoir soi-disant salvateur de la technologie, le choix du modèle agricole, etc.
Pour Nicolas Thierry, ce temps suspendu est l’occasion de développer, sans langue de bois, blabla, ni moralisation pontifiante, sa vision d’une écologie ambitieuse qui saurait réconcilier Homo Sapiens avec le vivant.
Tout en se confrontant à la contradiction de ses amis d’enfance, il retrace son parcours d’élu local conscient de ses responsabilités, paré à bouleverser l’ordre de ses priorités. Et ça, c’est une mesure que tout un chacun devra de toute façon être amené à faire, car élu ou citoyen, nous sommes tous sur le même bateau, aux prémices du même naufrage.
« L’érosion de la biodiversité ne serait l’affaire que des papillons, des grenouilles, des insectes ou de toutes ces créatures vivantes que le fonctionnement des sociétés humaines ignore, mésestime, voire méprise. Cette conception de la place d’Homo sapiens est frappée du sceau de l’arrogance. L’humain, comme toutes les autres formes de vie, dépend en réalité du reste du vivant dans toute sa multitude ».
Et même si je vous spoile la fin, je finirai par la propre conclusion de l’auteur :
« Nous sommes à la croisée des chemins. Le pire n’est pas une fatalité. L’effondrement des populations d’espèces sauvages ou la violence sans limites inhérente à l’industrialisation du vivant sont les terribles symptômes d’une même maladie. Vaincre cette pathologie sociale, culturelle et économique est encore de l’ordre du possible si nous bouleversons l’ordre de nos priorités. Un projet politique doit émerger. La vie doit l’emporter ».
Des livres et vous
Voili voilà ! Une liste de livres 100% bordelaise, qui, comme vous avez pu le constater oscille entre légèreté et gravité. Fiction et réalité. Localité et globalité. Equilibrée au niveau du genre, avec une petite prédominance non calculée de 3 femmes pour 2 hommes. Qui auraient pu être au nombre de 3, si j’avais reçu, comme je l’aurais dû, le Dictionnaire amoureux de Bordeaux d‘Alain Juppé. Et procédé à son ITW sur un ton différent, comme je l’aurais souhaité.
Mais bon ! Figurer dans cette liste aurait eu un drôle de goût et m’aurait exposée aux sarcasmes de tous les déçus du départ de l’ex-maire de Bordeaux. Finalement, ce manquement est un mal pour un bien.
Proposition livresque éclectique s’il en est. Comme la blogueuse en série difficile à faire rentrer dans une case que je suis, qui vous souhaite une ou des bonnes lectures ! Et qui vous remercie de votre fidélité et de votre curiosité qui vous la font suivre, commenter, et partager ce qu’elle fait.
Des idées de livres ?
En veux-tu, en voilà plein d’autres ICI
L un des articles les plus riches tant par son contenu que par sa longueur qu isabelle puise écrie, sa verve, sa mise en page ponctuée de belles photos donne une alchimie parfaite pour en faire l égérie d une proposition livresque électrique.
Les amoureux du roman seront comblés et au mieux bien guidés par le choix des livres et la mise en valeur de chaque auteur.
J ai éprouvé un vif inèret à Jean Marc Gancille et son livre doit etre passionnant meme si cela nous conforte dans ce sentiment d impuissance et de fatalisme.Gancille un lanceur d alerte comme Hubbert Reeves ou Aurélien Barrau.Il nous offre un peu d espoir aussi surement que l on force une porte qui ne s ouvrira pas.
Allez serial blogueuse haut les coeurs ton article est un joli coup de maitre
Thank you Eric ! Je te passe un ou plusieurs de ces bouquins quand tu veux !
Cela pourrait être en effet intéressant Isa
oui cela sera intéressant de se pencher sur un auteur qui semble etre proche de mes convictions, il me faudra guérir des bras pour que je puisse de nouveau tenir un livre correctement en attendant je pense que Jean Marc Gancille doit etre accessible sur you tube je vérifierai.