Blogueuse pro ou comment faire rimer information et communication avec monétisation

par | 27 Oct 2019 | Serial Blogueuse | 10 commentaires

Quand tu es néo-journaliste (print et numérique) versus blogueuse en série pro depuis plus d’une décennie, c’est ton savoir-faire de mettre en valeur les autres via une batterie de stratégies et de moyens qui sont (sans sacrifier ton savoir-être) :

  • Des articles sur ton site Serial blogueuse (devenu Jugeote média) rédigés avec ta plus belle plume, en mode SEO, pour propulser subtilement et efficacement sur le web, ton sujet au sommet du référencement, et flatter Google et ses algorithmes dans le sens du poil. Le tout sans trahir ton style, ton ton et ton éthique.
  • Le partage de tes mots, de tes photos ou de tes vidéos auprès de tous tes réseaux sociaux, de ta fidèle communauté et parce que tu es curieuse et éclectique, des différents éco-systèmes locaux sur Bordeaux (mais pas que), dont tu connais une grosse partie de ses membres dans la vraie vie (ce qui te distingue d’une blogueuse life style aux centaines de milliers de followers).
  • Les relations presse et des interventions dans les médias pour relayer et faire émerger « encore plus mieux » ce dont tu as entrepris de parler.
  • L’organisation d’événements, rencontres et mises en relation.

Du coup, à l’aune de ces compétences, d’une légitimité tissée au fil des années et d’une crédibilité acquise en restant fidèle à tes convictions, tu attires une foule de prétendants.es qui souhaitent bénéficier de ton influence. Une multitude de gens qui te contactent, t’appellent et te sollicitent pour que tu les relaies et boostes leur activité.

Blogueuse en série un vrai métier

© François Quillacq.

Le numéro de funambule de la blogueuse pro

L’équation étant de jongler entre GRATUITÉ, un mot que ton banquier et ton propriétaire exècrent, même au nom de l’amitié, ou de l’intérêt du projet… et celui de MONÉTISATION : le nerf de la guerre, le garant de ta pérennité, l’assurance de pouvoir payer sa pâtée à ton chat et quelques autres bricoles inhérentes au fait d’être mère et grand-mère, d’avoir un stagiaire rémunéré et la volonté (notamment) de soutenir la filière locale et bio.

Un métier où tu fais des rencontres enrichissantes à tous les niveaux

Les uns, comprenant très bien qu’une relation commerciale (et oui ! c’est du business) rime avec rémunération. Ceux avec qui c’est évident, fluide et équitable.

Et puis ceux que tu as envie d’aider parce qu’ils lancent leur activité, qu’ils sont intègres et que tu y crois (la nécessité pour moi, confrontée au principe de réalité, étant de transformer mes 80% de coups de coeur en 20% de facturés,  pour équilibrer temps et argent, sinon c’est la cata).

Ou encore ceux qui évoluent dans la culture, des projets associatifs ou personnels sans budget (gros demandeurs)… De l’obligation de gérer mes inclinations (livres, disques, concerts), mes goûts et mes élans plus gros que ma disponibilité, et de veiller à mettre en place un système pro-actif gagnant/gagnant, même s’il n’y a pas d’argent à la clef.

Faire parler de soi via une blogueuse pro

… mais où les profiteurs ne sont pas les payeurs

Et puis, les autres, ceux qui considèrent qu’être mis en avant est un dû, (ah le privilège du buraliste ou du patron de bar qui n’ont jamais à discuter le prix du paquet de clopes ou de la pinte de bière ! Le plombier dont on accepte les tarifs sans moufter !).

Ceux qui profitent de ton aura et de ta générosité. Pour exemple, celui avec qui tu as travaillé H 24, 7 jours sur 7, pendant des mois, mais avec qui tu n’avais rien signé et qui va mettre des mois à te payer… en deux fois… une somme qu’il a revu drastiquement à la baisse. Désormais je saurai qu’il faut tout contractualiser

Et puis, c’est nouveau ! Ça vient de sortir ! Celui qui vient te chercher, qui t’assure qu’il veut absolument travailler avec toi. Que tu rencontres, à qui tu consacres du temps, à qui tu as fait une facture qu’il a validée et à qui tu as fait part de ton plan d’action, mais qui trouve toujours une excuse pour ne pas te faire le premier versement, gage de notre partenariat.
Bref celui qui t’enfume, qui diffère, qui fait trainer qui trouve toujours une excuse (comme l’exemple plus haut) et qui va, en loucedé, appliquer les idées que tu lui a données… de son côté. Tout ça en prônant un mode de consom’action et une morale, sans en incarner les valeurs. Qui lave plus vert que vert en t’éclaboussant les pieds de sa malhonnêteté. Désormais je saurai qu’un projet éthique peut-être porté par un bonimenteur.

Isabelle Camus Blogueuse pro

Camus comme Albert, née un 13 juillet comme Simone Veil.

Et oui ! Contrairement à ce que tu peux penser, avec son lot d’incertitudes et de fluctuations que connaissent bien les indépendants, que nenni, la vie de Blogueuse en série n’est pas un long fleuve tranquille. Même s’il est, en ce qui me concerne, malgré la mauvaise compréhension qu’on en a et les 50 nuances de celles et ceux qui le représentent, de l’amateur.trice à l’influenceur.se star :

le métier que j’ai choisi, parce qu’il me plaît, pour ne pas avoir, comme le prônait Confucius, à travailler un seul jour de ma vie.

Le taf dans lequel j’ai investi beaucoup d’énergie et d’auto- financement. Le job qui fait que tous les matins je suis heureuse de me lever  (ou pas, puisque, à l’instar de nombreux écrivains, je travaille souvent au lit, mon ordi et mon chat sur les genoux) parce que TOUS les jours (y compris le dimanche, la preuve !), pour gagner mon pain quotidien, je m’évertue, sans prétention, mais avec conviction, à faire bouger les lignes. Mon luxe  étant de choisir, rémunérée ou pas, publi-reportages ou articles gratos, mes sujets.

Et ça, tu vois, à l’orée de mes 60 ans (et oui, le vélo + le fait d’aimer ce que l’on fait, ça conserve !), j’ai envie de le faire encore pendant très longtemps !

Voilà ! C’était la mise au point du jour d’une indépendante qui tient à le rester.
L’édito d’une free lance qui privilégie le sens.
Le petit cours « d’économie atterrée » sur la notion d’équité à l’usage de celles et ceux qui pensent que bloguer rime avec gratuité, entregent avec profitons-en et compétence avec zéro dépense !

*Si l’envie de devenir blogueuse.eur te taquine, pour en savoir plus sur cette thématique, je t’invite à lire le super article qu’Anaelle, une autre blogueuse pro  m’a fait l’amitié de rédiger sur mon expérience, dans son excellentissime et drôlissime site, La Révolution des Tortues, qui parle d’écologie sans être pontichiant.

Clique sur l’image en-dessous et tu passeras, de l’autre côté du miroir !

Entre tabous lié à l’argent, complexes féminins bien intériorisés et passion pour leur activité, il n’est pas toujours facile pour les blogueuses de faire admettre que leur travail est un vrai métier… Entretien avec Isabelle Camus pour remettre les points sur les i.

Source : Blogueuse, c’est un vrai métier ? Oui, témoigne Isabelle Camus/

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logo meilleursvelos.fr

10 Commentaires

  1. eric simon

    Conviction, passion et monétisation une savante alchimie pour que ce blog perdure, mais là n’est pas que le secret, car à ses explorations culturelles, Isabelle dot y joindre le talent de sa plume pour nous en faire partager les saveurs.
    Un article incroyable qui révèle les méandres et la complexité de son métier et qui se lit comme un roman. De ces lignes se laisse deviner toute sa pugnacité face à l adversité qu’engendre son activité mais aussi de la satisfaction d’en retirer l estime de ses lecteurs .

    Serial Blogueuse vous nous avez ouvert un peu de votre coeur et c est réussi.

    Réponse
    • Isabelle Camus

      Merci Eric !

      You made my day ! C’est toujours un vrai bonheur de découvrir tes commentaires, élément important dans la vie d’un.e blogueur.se, pas seulement pour l’ego, mais aussi pour les algorithmes !

      Réponse
  2. Peroneille

    C est toujours un plaisir de te suivre dans l aventure .

    Réponse
    • Isabelle Camus

      Merci Martine ! J’espère que tout baigne pour toi ! Si jamais tu repasses à Bordeaux, il faudrait que tu me racontes ta nouvelle aventure à toi 🙂

      Réponse
  3. Romain Cabirol

    Ce sujet est à la portée de tous ceux qui apportent une visibilité ou/et une gratification à la marque. Community Manager en herbe depuis maintenant 3 ans dans le cadre de mes études à l’EFAP Bordeaux, je souhaiterais faire de ma passion, un métier.

    Cet article résume bien une chose : il n’y a pas de sous-métiers.
    Pourquoi faut-il encore se justifier ? On communique, on apporte une plus-value à la marque, donc il est normal de se faire rémunérer. Le tout éthiquement bien-sûr. C’est tout à fait possible. Un.e vrai.e blogueur.se ne rédige que ce qu’il.elle aime… Normalement ! C’est à nous, lecteurs, de savoir si l’article a été fait de bon cœur ou dans l’optique de s’en mettre plein les poches. Et c’est facilement visible.

    Bravo Isabelle pour cet article. Tu montres à quel point il est important de savoir ce que tu fais derrière chaque article… Les lecteurs ne voient que le résultat, mais il y a tout un travail en amont ! C’est un métier très minutieux le blogging pro !

    Réponse
    • Isabelle Camus

      Merci Romain !

      Je te souhaite d’aller haut et loin dans ton futur métier de communiquant, je suis sûre que c’est ce qui t’attend, « parce que tu le vaux bien », pour utiliser une punch line qui te correspond, utilisée par une marque que, entre nous je boycotte 😉

      Réponse
  4. Patrice

    Génial c’est (cet) article 🙂

    Je comprends pourquoi je ne recevais toujours pas ta newsletter ma chère amie/blow-guèteuse – Tu n’as toujours pas changé l’adresse mail que je t’avais donné : [email protected] et du coup je recevais sur Orange où j’ai décidé après près d’un an de visiter pour voir si il y avait encore des personnes à informer…et pour preuve 🙂

    Même si j’ai toujours aimé ta plume, je trouve que cela s’est enrichit au fil du temps et des moyens et repositionnement (cités lol) ce qui te donne plus de fluidité à te consacrer/concentrer sur l’essence-ciel sans perte d’énergie ni dispersion dans les revendications/justifications trop appuyées pour faire passer le/les message/s 🙂 Encore bravo

    A très vite de se revoir autour d’une « cup of tea »

    Big Hug

    Patrice

    Réponse
    • Isabelle Camus

      Merci pour ton retour Patrice ! En effet, après avoir réglé pas mal de problèmes sur mon site inhérent à son installation de départ qui l’empêchaient d’être aussi performant qu’il aurait dû l’être en matière de visibilité… plus une aide conséquente de plusieurs stagiaires compétents…. sans oublier les expériences de la vie qui te font comprendre certaines choses quant à la nécessité de se positionner… les choses sont plus fluides et mieux définies. On se voit quand tu veux ! Une cup of Tea t’attend chez moi à ta convenance.

      Tu t’es abonné à la newsletter avec ta bonne adresse ?

      Réponse
  5. de LAROSIERES-OHAYON

    J’adore votre article, Isabelle !
    Tout est dit et clairement dit, et surtout avec la force de votre style et de vos convictions
    Ne changez rien, le monde a besoin de vous

    Réponse
    • Isabelle Camus

      Merci beaucoup Corinne ! Heureuse de vous accueillir dans le monde que j’ai envie de mettre en avant ! À très bientôt, voisine, dans les colonnes de mon site, dans la rubrique Chartrons’place to be ! 😉

      Réponse

Trackbacks/Pingbacks

  1. Au micro de RIG pour parler du métier de blogueuse en série - Serial Blogueuse - […] qui est la Serial blogueuse qui joue du clavier debout depuis plus d’une décennie et demi ?  s’est demandé…
  2. Papa Yann, blogueur pro, créateur du site Enfant Bordeaux et du guide Chouette - Serial Blogueuse - […] sciences physiques en lycée professionnel, de faire du blogging son activité principale. Et oui ! Blogger peut-être un métier…

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