« On est foutus on mange trop », chantait Alain Souchon. À quoi on pourrait rajouter… et mal ! Or sur cette constatation Carole Paumier en connaît un rayon. Diététicienne nutritionniste de formation, elle est rapidement tombée dans la marmite de la restauration. D’abord dans la restauration commerciale, puis en travaillant comme cadre dans la restauration collective où elle drivait des équipes de 10 à 80 personnes. Une orientation étalée sur 30 ans qu’elle n’a jamais regrettée. À laquelle il faut rajouter un diplôme en gestion et un en agro-alimentaire qui font que quoi qu’elle ait expérimenté, sa vie a toujours gravité autour de ce qui se mange.
Devenue formatrice diplômée spécialisée en restauration et alimentation éco responsable suite à l’envie de prendre un nouveau départ, Carole n’a pas eu peur, à 52 ans, de créer BIO ZEN EAT, son entreprise indépendante où, pour éclairer le consommateur, du panier au composteur, elle utilise toute la palette de ses compétences.
Des notions, qui en pleine période de Noël où c’est souvent l’orgie de nourriture et la gabegie de déchets, m’ont semblé intéressantes à mettre en avant. Sachant que la démarche de notre wonder quinquagénaire, loin de tout jugement, injonction ou culpabilisation, fait ni plus, ni moins appel à notre jugeote. Et oui ! Je ne suis pas la seule à croire au pouvoir salvateur de ce mot !
À travers Bio Zen Eat, Carole Paumier veut (re)donner du sens à ce que nous mangeons
Carole qui avait fait le tour de son métier, se retrouva animée par la volonté de partager ce qu’elle savait, le tout en faisant grandir les gens (sa notion du management à elle), grâce à une succession de déclics.
Tout d’abord celui qu’elle aura en visitant un projet de tiers lieu dans le Médoc, essentiellement animé par des femmes entrepreneures.
Puis par l’installation d’un composteur partagé dans sa résidence. Une initiative favorisant la valorisation des biodéchets qui la motivera pour, de simple utilisatrice, devenir référente de site, puis guide composteur. Elle prépare actuellement le diplôme professionnalisant de maître composteur, plus dans un souci de complémentarité de sa démarche, que dans celui d’en faire un métier.
Le chemin de vie d’une épicurienne qui veut partager ses connaissances nutritionnelles, mais pas seulement
Comme elle l’explique elle-même, Carole refuse d’être dans une position contraignante :
J’ai créé Bio Zen Eat pour écouter, comprendre, rassurer, informer, aiguiller sans contraindre, redonner du sens et de la cohérence, accompagner vers une alimentation plaisir apaisée. La notion d’incitation et d’éclairage, plus que celle d’éducation, un mot aujourd’hui un peu trop galvaudé, est très importante pour moi. Ce que je veux, c’est faire se poser des questions et aider les gens à avancer sur leur chemin.
Pour Carole, l’alimentation n’est pas figée. Ce que l’on aimait petit ne nous plaît plus à l’âge adulte et réciproquement.
Et en même temps la nourriture nous rattache à notre histoire familiale, à une culture, à un passé.
On a tous une madeleine de Proust ancrée en nous, comme peuvent l’être les tomates du potager de nos grands-parents ou le rôti du dimanche en famille.
Bien manger sans gaspiller
Mais apporter des connaissances nutritionnelles n’est pas tout le propos de Bio Zen Eat, Se pose aussi la question de savoir ce qu’on fait de cet aliment une fois qu’on l’a choisi. Comment on le cuisine. Comment on ne le gaspille pas surtout. Bref, un aliment on l’achète, on le cuisine et on le mange !
Ce qui semblerait normal si les chiffres du gaspillage alimentaire n’infirmaient lourdement cette évidence :
Chaque année en France, près de 10 millions de tonnes de nourriture consommable sont gaspillées, soit l’équivalent de 150 kg/hab./an. Dans les ordures ménagères et assimilées, on trouve l’équivalent de 20 kg/hab./an de déchets alimentaires, dont 7 kg de produits alimentaires encore emballés, soit l’équivalent de 159 euros par personne pour les seuls ménages…
Alors si, en contre réaction à cette dilapidation la grande tendance est de cuisiner les épluchures, ce n’est pas la démarche de Carole, qui précise l’importance pour ceux qui s’y adonnent de ne le faire qu’avec des produits bio : les épluchures étant un concentré de pesticides.
De l’importance de savoir aussi que certaines peaux, comme celle des pommes de terre qui contiennent de la solanine, un alcaloïde très toxique, sont peu recommandées à la consommation. Sans compter les souvenirs douloureux pour les générations de nos grands-parents qui ont connu la guerre et qui n’avaient d’autre choix que de tout manger, explication probable, elle le reconnait, de sa propre réticence.
Ce qui ne l’empêche en rien, quand elle pèle une patate, de faire une épluchure fine.
Règle de base donc, ne pas gaspiller ce qui peut se manger et mettre ce qui reste au composteur (quand on en a un !), facteur également de lien social. Personnellement, j’ai un lombricomposteur dans ma cuisine qui sent le sous-bois et qui soulage vraiment ma poubelle.
On l’aura compris, de l’aliment à sa valorisation, l’idée de Carole est de proposer quelque chose de systémique. D’où le choix du nom de son activité.
Bio signifiant, non pas biologique, mais bios, « la vie » en grec.
Eat, pour « manger » bien évidemment.
Et puis Zen au milieu, parce que c’est l’équilibre sans prise de tête, l’utilisation de son bon sens.
Quand faire à manger devient une corvée
Un bon sens qui a du mal à se faire entendre, car forte de ses années d’expérience en école, en EHPAD ou en secteur hospitalier, en restaurant d’entreprise, en restaurant traditionnel, dans sa vie professionnelle comme personnelle, Carole est le témoin d’un désarroi et d’une incertitude croissants :
Je me rends compte que les gens ne savent plus pourquoi ils mangent, ni ce qu’il faut manger et donnent raison au dernier qui parle.
Pourquoi choisir tel produit ? Manger bio ou pas bio ? Local ou pas local ? Viande ou pas viande ? Quel impact a mon alimentation ? Autant de questions que beaucoup se posent sans vraiment savoir ni où, ni comment commencer dès lors que l’envie de cuisiner est là. Une envie et un savoir-faire qui se perdent de plus en plus, malgré les nombreux tutos, les livres innombrables, les appli et l’effet cocooning du confinement qui n’est plus qu’un lointain souvenir.
Le temps et l’idée
Cuisiner, je voudrais bien mais j’ai pas d’idée, est l’excuse la plus souvent citée de ceux préférant se faire livrer ou réchauffer un plat tout préparé.
Or comme le concède celle qui a toujours cuisiné pour elle et ses enfants :
C’est dur de changer ses habitudes, surtout en matière d’alimentation ! On touche à l’intime, aux représentations que l’on a, à toutes les injonctions de minceur, d’équilibre, de bio, de préservation de la planète, bla bla bla ! Du coup c’est difficile de se situer au milieu de tout ça. En ce moment j’accompagne un défi alimentaire pour une communauté de communes et tous les participants me disent que ça leur a remis « les pendules à l’heure ». Ils vont avoir des visites de fermes, un petit challenge entre les équipes le temps d’un accompagnement de 6 mois. Ce qui m’a frappée c’est qu’ils m’ont tous dit, « oui on sait, mais on a tellement d’informations que ça se mélange et on met de côté ». Mon rôle est de les amener, sans qu’ils se mettent la pression, à faire les choses pas à pas, librement consenties, bien intégrées, et sans revenir en arrière, parce que ça devient naturel.
S’il y a 20 ans, on ne triait pas le verre par exemple, aujourd’hui on le fait, et on ne se pose pas de questions. Carole insiste sur la personnalisation de son action auprès des particuliers. Elle n’est pas dans la restriction, mais dans la sensibilisation. Et surtout pour elle ce n’est pas tant ce que l’on mange qui compte, même si la notion de sain et de saison est fondamentale, mais comment on l’élimine. Ne lui parlez pas de régime hypo-calorique, ses mots clefs sont :
Bon sens et équilibre en alliant plaisir et respect, bien-être et authenticité, chacun à sa façon, selon ses convictions.
Avec elle la consommation alimentaire est avant tout un sujet d’émerveillement et de satisfaction plutôt qu’un casse-tête voire un désagrément !
Sans militantisme, idéologie ou prosélytisme, c’est tout ce qu’elle propose avec les ateliers interactifs et en visio de BIO ZEN EAT.
Et quand on lui pose la question de l’alimentation pour les adolescents, c’est la même chose ! Les pizzas et les burgers ne sont pas bannis. Ils doivent juste rester un moment de convivialité, pas une habitude.
Un autre argument étant les économies que l’on fait quand on cuisine soi-même, juste en acquérant certains réflexes et en faisant marcher sa créativité, tout en gardant à l’esprit que frugalité ne signifie pas austérité.
Le compostage pour les nuls
Pour ceux qui veulent aller plus loin dans leur démarche, Bio Zen Eat propose aussi des ateliers pour bien débuter le compostage. Car si on en parle beaucoup de nos jours, qu’en sait-on vraiment ? À quoi çà sert ? Comment démarrer ? Comment choisir la méthode de compostage qui vous correspond ?
Si ces sujets vous passionnent ou vous intriguent, vous êtes les bienvenu(e)s à l’atelier « Initiation au compostage », un atelier interactif en visio ou en présentiel.
Dans les deux cas, que ce soit avec l’ATELIER NUTRITION « C’EST QUOI BIEN MANGER? » (1H30) ou celui de l’INITIATION AU COMPOSTAGE (ATELIER PRATIQUE DE 30 MN) vous pourriez faire des heureux à Noël avec un cadeau original, plein de sens pour moins de 20 €.
Bio Zen Eat : une formation en restauration éco-responsable dédiée aux institutions
Nutrition, choix des produits, cuisine, valorisation des déchets tels sont les champs d’application de la formation en restauration éco-responsable dédiée aux institutions que dispense Carole Paumier avec Bio Zen Eat.
Des questions devenues aujourd’hui incontournables et que ne peuvent plus ignorer les communes ou même les entreprises soucieuses de leurs responsabilités sociales et sociétales.
Pour preuve le dernier Festival ZZ Zéro déchet organisé par Bordeaux Métropole où Jugeote a animé plusieurs tables-rondes, dont une sur les Enjeux du Zéro Déchet dans les grandes Métropoles, ainsi qu’une autre sur le Zéro Déchet en Cuisine à laquelle Carole a d’ailleurs assisté et au cours de laquelle elle est intervenue.
Step by step, les choses sont en train de changer. Les enjeux de notre alimentation tant sur nos organismes que sur notre environnement sont forts.
Bio Zen Eat oeuvre pour qu’ensemble, nous refassions de nos repas des moments de fête et de plaisirs olfactifs, gustatifs et conviviaux !
Car comme aime à le rappeler Carole Paumier dont c’est la devise :
Se Nourrir est un Besoin, Manger est un Plaisir, Choisir et Recycler : tout un Art !
Alain Souchon, Jugeote et Bio Zen Eat vous souhaitent Bon Appétit les amis·es !
Un bréviaire alimentaire, culinaire et culturel qui fait suite au Festival ZZ Zéro déchet
Bio Zen Eat est une vraie pépinière d’idées a cultiver avec soin, Forte de ses expériences Caroline Paumier ( la bien nommée ) utilise pédagogie et écologie pour donner de l’envie de consommer avec intelligence et bien sur nous retrouvons cette concomitance entre Isabelle et Caroline pour la lutte contre le gaspillage.
Le compost ! quelle invention géniale pour combattre le gaspillage décrit si bien ci-dessus et si certains préfèrent les aquariums Isabelle préfère un lombricomposteur ( que j’ai observé avec une grande curiosité ) et c’est tout en discrétion que ses lombrics se rendent utiles en la débarrassant de moultes épluchures , du gagnant-gagnant.
Une belle découverte que l’engagement de Caroline Paumier et n’oubliez pas de manger des pommes pour votre santé.
Bjr Éric
Merci de cet élogieux commentaire et au plaisir de se recroiser.
Bien à vous
Carole ( et pas Caroline ) 😉
Carole évidement, je devais penser à quelqu’un d’autre, parfois l’esprit est capricieux, encore une fois bravo à vous Carole