Comme le veut la tradition annuelle, la Saint-Valentin célèbre la fête de tous les amoureux. La rose rouge en est l’égérie, symbole du 14 février. Une petite attention qui fait souvent plaisir ! Mais ce cadeau romantique est néanmoins devenu controversé et de plus en plus dénoncé ces dernières années.
La fleur cache en effet un long processus avant d’arriver chez les fleuristes. Et à l’heure où la priorité est l’écologie, la rose fait tache !
Une rose qui fait le tour du monde avant de finir chez vous
Avant de comprendre pourquoi acheter une rose pour votre amoureux(se) est dégradant pour la planète, il faut savoir qu’en France, la saison des roses est plutôt en mai, quatre mois donc après la célèbre fête. CQFD, les roses offertes le jour de la Saint-Valentin viennent forcément d’un pays autre que l’hexagone.
D’après Val’hor, l’organisation interprofessionnelle qui rassemble les professionnels de l’horticulture, seulement 20% des fleurs coupées achetées en France sont produites dans notre pays. Autrement dit quasiment rien !
Environ 9 roses sur 10 de ce jour J, sont en réalité importées. 50 % de ces roses arrivent tout droit d’Éthiopie ou du Kenya. L’Amérique du Sud, avec l’Équateur en tête est bien représentée dans le sillage des plus grands producteurs.
En tout, 74 plantations sont réparties dans ces pays, sans oublier l’Ouganda, le Sri Lanka et la Tanzanie.
Les millions de roses importées doivent carrément traverser la planète entière pour finir dans un vase. D’après certaines études, les plantes font 10 000 kilomètres en moyenne avant d’être offertes à son/sa bien aimé(e), et ce n’est pas tout !
L’empreinte carbone en prend un sacré coup, car l’émission de CO2 pour un seul bouquet équivaut à un trajet de 20 kilomètres en voiture. C’est un désastre total sachant que chaque année presque 700 millions de roses sont vendues en France.
Les Pays-Bas, plaque tournante de ce trafic de roses
Avant d’être acheminées en France, les roses sont envoyées congelées aux Pays-Bas.
L’énorme coopérative Royal FloraHolland vend ensuite aux enchères cette marchandise qui finira son périple dans notre pays.
Il faut savoir que cette entreprise hollandaise est surnommée le « Wall Street des fleurs ».
Pour cette raison, la Hollande est considérée comme championne dans le domaine floral.
Votre rose cache souvent des conditions de travail difficiles
Importation rime souvent avec intensif. Il faut produire beaucoup pour gagner plus et avoir un coût toujours plus bas.
Souvent, les enjeux de ces pays producteurs sont importants au niveau tant social qu’économique. Comme le stipulent Les Echos dans leur article, le Kenya par exemple qui fournit 40% des fleurs envoyées en Europe, engage environ 90 000 travailleurs.
Les employés sont donc souvent exploités avec des salaires très bas, des conditions de travail précaires, un non-respect des droits ou une exposition à des produits chimiques nocifs et sans protection.
Qui aurait cru que l’achat d’une simple rose pour son/sa Valentin(e) cachait tout un processus néfaste pour la planète et l’être humain qui la cultive.
Cette Saint-Valentin 2022 lève particulièrement le voile sur l’origine et les conditions de production de roses, et ce n’est pas plus mal.
D’ailleurs, France TV a envoyé Hugo Clément en Éthiopie pour constater l’ampleur de ce commerce, dans un très bon reportage intitulé « Saint-Valentin : que cachent nos bouquets de roses ? ».
Jugeote vous conseille d’y jeter un coup d’œil pour constater le scandale d’une situation pas très rose. Et souhaite néanmoins une belle fête à tous les amoureux.
La Saint Valentin : un cadeau empoisonné
Un très bel article tant sur la forme que sur le fond, Le tour du monde en 80 jours si Jules Vernes l’a rêvé la Rose l’a fait, un exploit peu glorieux pour l’environnement, des roses globe-trotteurs entachées par l’exploitation humaine au service d’une institution désuète.
Un scandale de plus dont j’ignorais tous les rouages. Merci Tom pour ses infos dont je me fais fort de les distiller à mon entourage.