Nous sommes en 2023 et les femmes continuent d’errer dans le flou de la contraception à la recherche de celle qui causera le moins de douleurs et d’effets secondaires à leur corps.
Entre les risques pour sa santé, la perte de libido, la prise de poids ou encore les sautes d’humeur, ça commence à bien faire ! Tout ça pourquoi ? Car les femmes produisent un seul ovule par mois.
Même une fois la pilule abandonnée, on reste la boule au ventre et on continue de penser au pourcentage de risques de « craquage » d’une capote avant de penser à notre plaisir. Pour se rassurer, on achète des pilules du lendemain, des tests de grossesse, on attend nos règles comme le Messie, et parfois nos chéris nous accompagnent jusqu’à la pharmacie. Parfois aussi nos mecs nous écoutent vraiment, nous réconfortent, font attention, s’impliquent, nous tiennent la main. Mais parfois, sur la terrasse d’un café, à la fenêtre de la cuisine, on aimerait que ce soit à eux à qui l’on demande “Et toi, t’utilises quoi comme contraception ?”
C’est ce constat qui nous a poussées, avec deux copines de Science Po Strasbourg, Jeanne Greff et Anissa Balbzioui, à réaliser une étude sur la contraception masculine. Pendant huit mois, on a entendu et récolté des témoignages d’hommes contraceptés et les conclusions, bien qu’elles soient loin d’être exhaustives, en disent long. On vous laisse découvrir tout ça dans notre rubrique inclusive Ovaires the Rainbow qui cause des femmes et de tous les genres.
Petite infographie sur la contraception en France :
Rien de surprenant jusqu’ici si je vous dis que la pilule reste encore la première contraception en France. Cela s’explique notamment par la force du symbole de « libération de la femme » auquel elle est associée depuis sa légalisation en 1967. Certaines femmes, par choix ou par nécessité, privilégient désormais l’usage du préservatif. Ainsi, si les méthodes de contraception ont fortement contribué à aider les femmes à prendre le contrôle de leur corps, c’est également une contrainte et une charge qu’elles sont souvent seules à porter, notamment au sein du couple.
La doctorante en sociologie Cécile Thomas évoque une « naturalisation » de la contrainte : il devient naturel, dans l’esprit collectif, que les femmes se chargent de contrôler leur fertilité. Parce qu’elles portent l’enfant « elles ne démissionneront de toute façon pas, les hommes ont donc tout intérêt à ne pas s’impliquer« .
En septembre 2021, l’ancien ministre de la santé Olivier Véran a annoncé la gratuité de la contraception pour les femmes de moins de 25 ans. Plus récemment en septembre 2022, c’est son successeur François Braun, qui a lui aussi annoncé la gratuité de la pilule du lendemain, ainsi que du dépistage des maladies sexuellement transmissibles. Ces mesures seront inscrites dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2023.
Zoomez pour rire un coup !
Si de prime abord il s’agit de bonnes nouvelles, ces mesures assignent encore une fois la responsabilité de la contraception aux femmes.
Il serait grand temps que cela change : ce n’est que la demande des hommes qui pourra au final créer l’offre, inciter les laboratoires à la recherche et à la vente de contraceptifs masculins.
Mais en France, le recours à des méthodes de contraception masculine reste minoritaire et la contraception reste une affaire de femmes :
- 15% ont recours à des méthodes contraceptives masculines (le préservatif essentiellement)
- contre 75% de recours à des méthodes contraceptives féminines (pilule et stérilet en majorité)
Par ailleurs, la stérilisation des femmes par la ligature des trompes est cinq fois plus courante chez les femmes, alors que c’est une opération plus invasive que chez les hommes.
Maintenant que vous en savez plus sur la contraception en règle générale, je ne peux pas vous laisser continuer l’article sans un tour d’horizon des méthodes contraceptives masculines.
Commençons par les plus connues :
Le préservatif :
- C’est la contraception la plus courante
- Elle existe depuis l’Antiquité : « Dans la Rome antique, les préservatifs étaient également faits de lin, ainsi que d’intestin ou de vessie de mouton et de chèvre. Les Romains n’utilisaient pas le préservatif pour empêcher la conception – leur principale motivation était plutôt d’arrêter la propagation de maladies, comme la syphilis »
- Elle protège des maladies sexuellement transmissibles
Le retrait :
- Consiste à se retirer avant éjaculation
- Peu fiable
La vasectomie : (légale en France depuis 2001)
- Section des canaux qui conduisent les spermatozoïdes dans le sperme
- Méthode très fiable : plus qu’une méthode de contraception, il s’agit plutôt d’un procédé de stérilisation (ou de contraception permanente)
- Il existe une opération permettant de reconstruire les canaux déférents
S’il s’agit d’une opération facile (dure une dizaine de minutes sous anesthésie locale), il est préférable de prendre des précautions pour dire qu’il s’agit d’une méthode réversible, car les suivis de grossesse ne représentent que 50% des cas après l’opération. Le tout étant de faire partie de la bonne moitié !
Néanmoins, avant l’intervention, il est possible de conserver ses spermatozoïdes afin d’être utilisés en AMP (Assistance Médicale à la Procréation), autrefois appelée PMA, le jour où l’on désire avoir un enfant.
Méthode hormonale :
- Injection hebdomadaire d’hormones (testostérone)
- Validée par l’OMS en 1994
- Effets secondaires comparables à ceux de la femme sous pilule
- Efficace au bout de 3 mois. Utilisation limitée à 18 mois faute d’étude pouvant garantir le non danger d’une utilisation prolongée
- Trouvable en pharmacie avec ordonnance, coûte 8 euros chaque semaine
Et la pilule pour homme ?
Tous les ans, on entend parler de la pilule pour homme et on entend régulièrement cette phrase « Si la pilule pour homme sort un jour, je suis prêt à la prendre« . Mais comme me l’a expliqué Stéphanie Dupin, la cofondatrice d’Entrelac.coop, lors de notre entretien dont on parlera mieux plus bas, on est loin de pouvoir compter dessus car physiologiquement la pilule pour homme ce n’est pas possible. Tout simplement parce que les hommes ne peuvent pas prendre de testostérone par voie orale, c’est très mauvais et toxique pour le foie.
Donc oublions tous ces articles qui nous bassinent en disant « La pilule pour hommes c’est pour bientôt » et penchons-nous dès maintenant sur des méthodes naturelles testées par des milliers d’utilisateurs et qui pour le coup marchent vraiment.
La méthode contraceptive thermique :
Le slip chauffant (jockstrap) :
- Méthode thermique : remonte les testicules pour les chauffer grâce à la chaleur corporelle
- Efficace au bout de 3 mois d’utilisation
- A porter 15h/j 7j/7
L’anneau / Andro switch
- Anneau en silicone qui entoure la verge et le scrotum (poche qui entoure les testicules)
- À porter 15h/j 7j/7
- Même principe que le slip chauffant (méthode thermique réversible)
- Vendu par Thoreme (37 euros)
Vous l’aurez compris, la méthode thermique qui nous intéresse tout particulièrement dans cet article (Anneau Andro-switch et slip chauffant ou jockstrap) est simple : elle consiste à maintenir les testicules en position haute afin d’augmenter leur température d’environ 2°C et donc de bloquer la spermatogenèse (la production de spermatozoïdes). Eh oui, les spermatozoïdes n’aiment pas vraiment la chaleur ! Chez l’homme, ce n’est pas pour rien si les organes reproducteurs sont à l’extérieur du corps (à la différence des ovaires chez la femme) ; pour fonctionner correctement, ils ont besoin d’une température de 34°C environ, et non pas 37°C.
Mais ils n’ont pas toujours été “laissés à l’air libre” ! Les testicules migrent à l’extérieur du corps, dans les bourses à la fin de la grossesse, voire peu de temps après la naissance. Avant cela, ils se situaient dans la poche inguinale. Le système de contraception thermique consiste tout simplement à replacer les testicules à l’intérieur de l’aine comme avant la naissance.
Le constat est sans appel : il existe des possibilités pour les hommes, assez nombreuses et variées, adaptables à la diversité des profils et des besoins. Pourtant, peu d’hommes se saisissent de ces contraceptions et aucun chiffre global n’existe sur la part d’hommes ayant recours à une contraception. Les causes de cette disparité semblent nombreuses : manque d’investissement dans la recherche médicale pour développer de nouvelles contraceptions dites masculines, crainte des effets secondaires, demande faible des hommes, manque de formation médicale sur le sujet…
Au tour des hommes !
Malgré le peu d’informations sur la contraception masculine et les réticences du corps médical ou de leur entourage, certains hommes font le choix de se contracepter.
Les réflexions sur une contraception pour les hommes ont émergé dans le but de les responsabiliser et de trouver d’autres options contraceptives pour les femmes qui ne supportent pas leur contraception ou n’en prennent pas. Cette initiative s’inscrit dans la continuité des mouvements féministes qui remettent en question la binarité de genre et les stéréotypes de masculinité, en se basant sur des concepts biologiques simples.
Le biologiste Roy Orval Greep affirmait déjà en 1975 que :
« C’est l’homme qui déclenche le processus de la procréation. La procréation consiste en l’union d’un ovule et d’un spermatozoïde, mais c’est seulement le sperme qui est transféré d’un sexe à l’autre. Il est une autre circonstance, la plupart du temps oubliée, qui fait du contrôle de la contraception par les hommes une question incontournable. Les hommes ont une vie fertile bien plus longue que leurs congénères de sexe féminin… Il s’en suit qu’ils constituent une population cible pour la production de moyens contraceptifs qui auraient une importance incomparable pour le futur bien-être de l’espèce humaine. *
Certaines communautés composées d’hommes ont milité pour l’accès à des méthodes de contraception allant au-delà d’un simple soutien dans le partage de la charge contraceptive. À l’époque, le Dr. Mieusset à Toulouse a mené des recherches sur une méthode de contraception basée sur la température corporelle, tandis que le Dr.Soufir, a mené des essais de contraception hormonale dans plusieurs pays en injectant de l’énanthate de testostérone. Ils sont considérés comme les pionniers de la contraception dite masculine en France. Malgré leurs premiers essais il y a plus de quarante ans, ces méthodes de contraception sont difficiles d’accès sans l’aide des associations militantes ou du Planning Familial dans certaines villes.
« L’expertise profane » comme substitut à l’expertise médicale
Dans le cadre de la santé, les femmes et les hommes n’ont pas le même vécu. Le corps des femmes sont plus médicalisés que celui des hommes du fait de leur parcours de surveillance gynécologique, de surveillance des grossesses, d’éventuels avortements et du fait du cadrage médical de la ménopause. Les hommes, en revanche, sont alors peu ou pas médicalisés, ni dans leur sexualité ni dans leur fertilité, sauf quand cette dernière est considérée comme défaillante, contrairement aux personnes menstruées.
Parmi les hommes que nous avons interrogés, nombreux sont ceux qui n’étaient jamais allés chez un urologue ou un andrologue ou qui ne soupçonnaient pas l’existence du métier avant de s’intéresser à la contraception alors qu’ils connaissaient pratiquement tous l’existence du métier de sexologue.
« C’était la première fois que tu allais voir un andrologue ou même que tu en entendais parler ?”
“Oui pour les deux. Je me doutais que ça existait ou qu’il existerait un truc comme ça, mais je n’avais jamais entendu parler du terme, ni de la profession. Et donc du coup, oui c’est la première fois que j’y allais ! En fait on va là-bas pour des problèmes de fertilité, ou tout simplement des problèmes urinaires.”
Le problème qui se pose dans ce manque d’accompagnement des hommes est celui du peu de formation des médecins sur la contraception en général.
Dans les faits, bien que tous les médecins soient habilités à prescrire des contraceptifs, des travaux ont montré que moins les médecins sont formés au cours de leur métier et plus ils ont une prescription restrictive, limitée le plus souvent à la pilule, parfois au dispositif intra-utérin.
C’est d’autant plus courant quand il s’agit de contraception masculine qui est peu diffusée et non institutionnalisée. Il y a une réelle méconnaissance sur le sujet de la part du corps médical, ce qui ne permet pas de suivre des patient.es dans leur démarche contraceptive, voire provoque de la réticence face au projet des patients.
« J’en ai parlé à une remplaçante de mon médecin généraliste, une femme, lors d’un rendez-vous lambda pour un mal de dos et j’ai posé la question de la contraception pour moi. Elle est montée sur ses grand chevaux et elle a réagi en mode : « c’est trop aléatoire, les femmes c’est un ovule 1x fois par mois, les hommes ce sont des millions de spermatozoïdes tout le temps, il suffit de la moindre conneries et Bam ! Ce n’est pas fiable, il n’y a pas de tests sur le sujet ». Elle est allée sur urologue.fr et a tourné l’ordi vers moi pour me montrer que les seules méthodes contraceptives pour l’homme étaient le préservatif, des hormones ou l’abstinence.».
La contraception dite masculine s’éloigne ainsi du milieu médical à la fois parce que ce dernier n’est pas en mesure de répondre aux attentes des usager.es, et aussi pour éviter une imposition de normes et une surmédicalisation.
Face à cela, les patients se retrouvent donc souvent plus informé.es que leur médecin sur le sujet et développent ce que l’on appelle une « expertise profane ». Cette notion renvoie à l’idée que des personnes sans formation académique sur un sujet puissent être capables, par leur expérience personnelle, de développer des connaissances et des analyses spécifiques sur un sujet qui peuvent être reprises dans les processus de décision, que ces décisions concernent des individus, l’élaboration de protocoles, l’organisation du système de soins ou les politiques de santé en général.
De nombreux travaux sur les malades chroniques, mais également sur le sida, ont accrédité l’idée que les patients, confrontés quotidiennement à leur pathologie et aux problèmes qu’elle engendre, finissent par en devenir de véritables experts.
S’agissant de la contraception masculine, il y a un tel travail des associations et des usagers derrière qui justifie que l’on parle d’«expertise expérientielle ». Ces associations mobilisent leur expertise expérientielle au travers des réunions d’information ou des groupes de parole qu’elles organisent, d’ateliers DIY, des forums sur internet qu’elles animent ou de leurs permanences téléphoniques, elles sont en contact constant avec des personnes concernées.
Dans le cadre de notre étude sur la contraception masculine, nous avons interrogé Erwan Taverne, co-fondateur du groupe d’Action et de recherche sur la contraception (GARCON), sur les tâches quotidiennes qu’il avait au sein de l’association :
« Il y a tout à faire ! Il y a vraiment tout à faire ! Donc j’interviens sur différents plans et ça dépend aussi des périodes. Je ne fais pas la même chose aujourd’hui que ce que je faisais il y a 1 an, 2 ans, 3 ans. Ça évolue forcément avec le temps. Là, juste avant j’étais avec une journaliste de Ouest-France, je fais des interventions dans les médias régulièrement. Une journaliste du Time est passée à nos ateliers. J’assure des ateliers hebdomadaires, mais il y a de moins en moins de monde pour s’en occuper. Je suis tout seul pour essayer de les maintenir un flot. Hier soir je voyais une jeune femme qui était d’accord pour m’aider à réaliser un tutoriel vidéo pour montrer en détail comment fabriquer un jock-strap bien adapté à la morphologie d’une personne. Je suis en train de préparer des enregistrements audios pour rendre plus disponibles les savoirs et savoirs-faire qui ont été accumulés ces dernières années. Il y a la société d’andrologie de la langue française qui m’a proposé avec le collectif Thomas Bouloù de participer à une journée d’études où il y aura la haute autorité de santé, différents acteurs et actrices de la contraception dite masculine. Je fais une mise en réseau des gens les uns avec les autres. Hier, je recevais une demande de quelqu’un qui bosse sur le sujet et qui voudrait des contacts en Grande-Bretagne. Alors voilà je peux être amené à essayer de répondre à des réponses et des attentes très diverses. »
Dans la même perspective que GARCON, le collectif Thomas Bouloù et Ardecom informent et accompagnent ceux qui prônent la responsabilité individuelle.
Si, par la facilité de fabrication de ses outils, la contraception thermique peut se développer en dehors du milieu médical et paramédical, à l’image des ateliers de fabrication des jockstraps (ou slip chauffant), il reste que pour qu’elle soit démocratisée les acteurs de la santé doivent intervenir. Son protocole requiert un contrôle a priori de son utilisation, des risques de contre-indications et de l’état du sperme au travers d’un spermogramme dit ‘initial’, et a posteriori pour vérifier l’efficacité contraceptive, toujours à l’aide d’un spermogramme.
Mais hormis cela, ce sont avant tout les associations qui portent en avant la contraception dite masculine. Elles sont très présentes dans le cheminement des personnes contraceptées. Elles ont d’abord un rôle de conseils, d’orientation et surtout d’information pour rassurer les usagers avant qu’ils ne se lancent dans l’aventure de la contraception. Puis, à posteriori, une fois que les personnes ont choisi de se contracepter, elles répondent de manière plus précise à toutes leurs interrogations techniques.
Une fois l’anneau commandé sur le site, les futurs usagers ont accès à un Discord où les autres usagers déjà présents sur la plateforme partagent leurs expériences, répondent à des questions, parfois assez techniques que seuls ceux qui ont déjà fait l’expérience de la contraception sont susceptibles de comprendre et de répondre.
De fait, ce Discord apparaît comme un outil puissant pour pallier au manquement des professionnels de santé ou simplement à la désinformation sur le sujet. Ainsi, cette expertise expérientielle est donc mobilisée en direction de publics variés, des personnes concernées aux professionnels en passant par le grand public et sous des formats divers. Grâce à l’investissement des usagers, leur partage d’expérience et de conseils sur le Discord, et en règle générale grâce aux contenus relayés par les associations, la plupart des enquêtés semblaient ne pas avoir eu de peurs ou de réticence avant de commander leur anneau sur le site.
“Je n’avais pas de doute par rapport à la méthode parce que je m’étais renseigné et j’ai vu qu’il y avait des preuves et que ça marchait. J’ai vu que c’était réversible, qu’il n’y avait pas de soucis, qu’il y avait des gens qui le portait déjà. Je faisais confiance à ceux qui portaient le projet. J’ai juste eu peur par rapport à moi quand j’ai dû aller faire les tests, le spermogramme. Mais sinon ça a été très rapide et j’ai été vite rassuré par les tests.”
Tour d’horizon sociologique sur les contraceptés : qui sont les seigneurs de l’anneau ?
Si petit à petit, les choses avancent et qu’il y a des dizaines de milliers d’hommes contraceptés en France, ils restent minoritaires dans notre société patriarcale. Toute notre étude se base donc sur cette interrogation :
Qui sont donc ces hommes qui ont “osé” franchir le cap de la contraception masculine ?
Pour y répondre, nous avions évidemment besoin de récolter des témoignages d’hommes contraceptés, de parler de leurs parcours, mais aussi d’eux, de leurs relations, leur enfance, leur éducation. Après avoir déposé une annonce sur les réseaux sociaux, nous avons finalement pu être mises en relation avec des usagers qui nous ont gentiment donné accès au Discord de la Ring Com’Unity qui regroupe des usagers de l’Androswitch (appelés aussi la “Communauté de l’anneau”). De nombreux contraceptés se sont portés volontaires. Ainsi, au total nous avons pris contact avec une quinzaine d’interlocuteurs, et nous avons eu l’occasion de faire la connaissance de 14 hommes contraceptés : 9 hommes portant l’anneau contraceptif et 5 hommes ayant fait ou étant en cours de démarche pour réaliser une vasectomie.
Les hommes contraceptés suivent tout un cheminement personnel avant, pendant et après la mise en route de leur contraception. Le fait d’être un homme et de faire en sorte de gérer sa contraception avec un anneau contraceptif ou en ayant recours à la vasectomie peut être considéré comme un comportement qui sort des normes sociales. Ce choix les éloigne aujourd’hui de ce qu’on pourrait appeler “la norme masculine”, entendue comme celle intégrée par une majorité d’hommes.
Au fil de notre enquête, on s’est rendu compte que les enquêtés avaient des profils assez similaires. Ils sont généralement jeunes, autour de 23, 24 ans, mais on a également des hommes de plus de 30 ans et parfois même déjà parents. Ils étaient tous impliqués dans des relations hétérosexuelles, qu’elles soient exclusives ou libres.
Leur éducation semble jouer un rôle déterminant dans leur choix de contraception. Certains ont bénéficié d’une éducation non sexiste et axée sur des valeurs progressistes qui les a sensibilisés à des questions de genre, de sexualité, de féminisme et d’inclusivité. Un des hommes contraceptés que l’on a interrogé s’était vu offrir à l’époque un livre par sa mère : “Tu seras un homme féministe mon fils” de la journaliste et écrivaine Aurélia Blanc, qui a été comme une porte d’entrée sur ces questions-là, pour reprendre ses termes. Un autre enquêté explique que sa mère est auteure de livres de jeunesse et qu’elle a toujours écrit sur des sujets politiques assez engagés : l’avortement pour les ados, la prostitution, le mariage forcé.
Un autre encore se confie :
“Je me suis un peu documenté sur le sujet avant même de prendre la contraception. Mais encore une fois ma mère m’a beaucoup aidé. Chez moi j’ai tous les tomes de l’Histoire des femmes, de l’Histoire de la sexualité… qui trainaient quand j’étais ado donc j’avais déjà de bons ouvrages de références et ensuite quand je suis allé à la fac, je me suis orienté vers des essais féministes.”
D’autres, ont au contraire été élevés dans un cadre plus traditionnel, marqué par des valeurs chrétiennes et une réticence à aborder les sujets liés à la sexualité et à la contraception comme le montre ce témoignage :
“Il y a une grande pudeur effectivement de la part de mes parents de ne pas savoir trop en parler. Donc je pense qu’ils sont la génération un peu (…) post soixante-huitarde, ils ont vécu l’émergence du sida et de pas mal de maladies sexuellement transmissibles, donc j’imagine qu’ils ont une sorte de gêne à en parler, en plus ils viennent d’un milieu catho, donc la sexualité ce n’est quand même pas le truc le plus facile. »
Ou encore celui-là :
“On n’en parle pas dans mon entourage. Malheureusement avec l’éducation qu’on a eue, jusqu’ici ça a toujours été normal que ce soit la charge de la femme, enfin c’est quelque chose que je ne soutiens pas du tout.”
Dans l’ensemble, ces hommes se sont éloignés des normes masculines prédominantes grâce à leurs expériences personnelles et rencontres. Ils étaient souvent déjà bien informés sur ces sujets avant même de considérer la contraception dite masculine, grâce à leurs recherches, lectures et conversations avec leurs proches.
Les réseaux sociaux et l’écoute de podcasts ont joué un rôle significatif dans leur recherche d’informations sur la contraception et sur les différentes options disponibles. Instagram en particulier a été mentionné comme une plateforme où ils ont découvert des comptes engagés et des informations sur la contraception dite masculine. Certains enquêtés ont également souligné l’importance de leurs pratiques culturelles et de leurs intérêts personnels, tels que certains sports comme le Roller Derby ou la danse dans leur ouverture d’esprit et leur remise en question des normes de genre.
Un des enquêtés témoigne de son intérêt sur les questions liées à la sexualité et au genre depuis qu’il s’est mis à la danse il y a 12 ans. Il explique qu’ayant eu une formation d’ingénieur, il s’est très vite renfermé dans un monde d’hommes, très rationnels, qui ne montrent pas leurs émotions, et que ça a été un réel problème pour lui, qui depuis tout petit est assez émotif.
“Je me sentais un peu en marge des autres enfants masculins à l’école et j’étais plus proche des filles.” dit-il.
Il a très mal vécu cette période. Il se confie sur le fait de s’être arrêté de pleurer vers ses 13 ans car, “Un mec ne doit pas pleurer” et avoir porté un masque toutes ces années sans exprimer ce qu’il ressentait. Pour lui, c’est la danse qui lui a permis de s’ouvrir à nouveau et d’embrasser ses émotions.
“Le déclic je l’ai eu quand je suis arrivé dans le milieu de la danse avec justement le contact physique avec les danseur.ses, mais un contact qui se fait vraiment dans un cadre sain où tu touches la personne sans que ce soit perçu comme déplacé. Il y a un consentement sans la drague forcément. Alors oui, ça peut être très érotique, ça peut être très sensuel, mais à la base avec la danse tu vas avant tout t’exprimer : c’est une expression à deux et tu peux faire émerger beaucoup d’émotions. Et c’est comme ça qu’en fait ça m’a ouvert (…)”
Grâce au développement d’une expertise profane par les usagers, l’accès à la contraception dite masculine s’étend maintenant à différents types d’utilisateurs. Les remises en question liées à la sexualité et aux masculinités semblent être des conséquences importantes parmi les enquêtés. Ces derniers semblent plus conscients de leurs privilèges et sensibilisés aux thématiques de genre. Ils sont davantage informés sur leur corps et remettent en question les codes de la masculinité.
Une industrie pharmaceutique qui s’en détourne
Si la contraception thermique (anneau ou slip chauffant) fait partie du quotidien de plus d’une dizaine de milliers d’hommes en France aujourd’hui, l’industrie pharmaceutique estime qu’il n’y a pas de marché. La contraception dite masculine peine à s’imposer, car face à la réticence des hommes et au manque d’efficacité des méthodes connues, de fait les laboratoires n’investissent pas dans la recherche. C’est un cycle sans fin depuis des années.
Pourtant la technique de la contraception thermique n’est pas moins contraignante que le port d’un sous-vêtement classique, slip ou soutien gorge et est déjà considérée comme fiable par l’Association française d’urologie.
Entrelac : une coopérative bordelaise porteuse d’espoir et de nouveauté
Ce 14 juin 2023, j’ai eu l’opportunité d’échanger autour d’un café avec Stéphanie Dupin, la cofondatrice d’Entrelac.coop, la SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) pour une contraception équitable qui permet à toute personne intéressée de contribuer à sa mission.
En 2021, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) a suspendu la vente de l’Andro-switch. À la suite de cela, des usagèr.es de contraception et des experts en pratique contraceptive ont fondé en 2022 Entrelac.coop pour faire émerger ensemble une offre de contraception équitable, accessible et adaptée à tous.
Ils avaient deux choix : soit tout arrêter, soit continuer à militer d’une autre manière. Si on vous parle d’eux aujourd’hui c’est que vous vous doutez bien qu’ils sont loin d’avoir dit leur dernier mot. Ils se sont lancés dans une voie légale, celle de fonder une SCIC pour faire le travail des entreprises qui sont censées le faire…
Le projet ? L’accompagnement de l’entreprise Thoreme et de son fondateur Maxime Labrit, inventeur de l’anneau Andro-switch pour l’obtention du marque CE attestant de sa conformité au Règlement Européen afin qu’il soit accessible dans toute l’Europe. Pour obtenir ce marquage, il faut démontrer la sécurité et la performance d’Andro-switch au travers d’une étude clinique adaptée aux exigences du Règlement.
Comme l’explique Stéphanie Dupin :
“Tout part d’un anneau en silicone qui paraît assez bénin, puis on se rend compte que ça ouvre vers des sujets sur l’innovation, la technologie, l’effet des firmes pharmaceutiques sur notre santé, l’égalité dans le couple”.
Très vite, ils se sont rendus compte qu’ils s’étaient lancés un pari hasardeux, car il n’y a pas que les dispositifs contraceptifs qui entrent en jeu, mais tout ce qu’il y autour : les spermogrammes, les applications, etc. En bref, tout ce qui aide à la pratique et qui doit être développé, mais qui n’a pas la rentabilité nécessaire pour une firme pharmaceutique.
Si à l’origine, Entrelac coop s’est montée pour mettre sur le marché l’Andro-switch, ses membres ne se focalisent pas seulement sur l’anneau contraceptif, mais aussi sur d’autres inventeurs, dont il convient tout de même de parler !
Gaelle Burcklé, designer textile française est porteuse du « Projet 37°C », un projet de recherche textile sur la contraception testiculaire. Grâce à son savoir et expertise en sociodesign, elle a allié innovation et processus naturel pour créer un dispositif qui apparaît comme une alternative au slip Mieusset ou encore au jockstrap.
Le caleçon 37.2 est réalisé grâce à une technique de tricotage appelé Fully fashioned. Il permet d’alléger l’anneau en silicone autour de la verge : c’est la partie “culotte” qui répartit le maintien nécessaire des testicules en position haute. L’anneau est toujours présent (en version tricotée avec un peu de silicone) mais moins gainant. Un cache pénis vient recouvrir la verge et la peau du scrotum vide afin qu’ils soient protégés. Deux ouvertures de part et d’autre facilitent la mise en place de la verge dans le sous-vêtement.
Ce sous-vêtement apparaît plus adapté à ce que recherchent les gens aujourd’hui. Même si le jock-strap est génial et qu’on peut le concevoir nous-même (chez soi ou en atelier), il a une esthétique particulière et plus datée (environ 40 ans que ça existe !) qui ne plaît pas à tout le monde, d’où l’idée de créer un sous vêtement plus « sexy ».
L’idée d’Entrelac est que tout le monde puisse s’y mettre et participe au projet.
Avec Maxime Labrit, le fondateur de l’Andro-switch et deux autres personnes : un Suisse et une activiste allemande ont créé l’association ENSC (European Network for Shared Contraception), le « réseau européen de contraception partagée ». L’idée étant de faire le tour des canaux et des fleuves d’Europe en bateau pour sensibiliser à la contraception. Le but de cette démarche est non seulement de partager des connaissances sur la contraception masculine, mais également d’aider à la création de comités d’usagers. Aujourd’hui, les collectifs qui existent pour la contraception masculine sont peu fédérés entre eux.
L’association ENSC organise une exposition sur le bateau et anime aussi des conférences, des débats. Elle se déplace également dans chaque ville, à chaque arrêt du bateau, rencontrer des professionnels de santé et vont dans des centres de santé sexuelle.
La team a commencé par l’Allemagne en bateau. Ils avaient déjà fait la Suisse, mais ils ne pouvaient pas le faire en naviguant, puisqu’il n’y a pas de fleuves, ni de canaux, donc ils ont opté pour le train pour se déplacer. Ils vont ensuite faire les Pays-Bas, la Suède, la Norvège, etc. Ils vont tourner dans toutes les villes d’Europe durant les cinq prochaines années pour essayer de faire le maximum de pays. L’idée étant d’arrêter au moment où ils obtiennent le marquage CE pour l’anneau contraceptif Andro-switch et d’ici là, ils espèrent qu’avec ce projet, tous les pays européens auront entendu parler d’une manière ou d’une autre de la contraception masculine.
Grâce à ce projet bateau, ils ont pu constater que pour une fois, la France est le pays le plus avancé concernant le sujet de la contraception masculine en Europe, grâce notamment aux travaux du Dr. Mieusset qui a été leader dans la contraception thermique.
Mais il convient de préciser qu’en Europe chaque pays a ses spécificités : en Allemagne, ils ont aussi fait beaucoup de recherches et ils se sont plus orientés sur la contraception thermique, à l’aide d’ondes, comme le montre l’invention de COSO Contraception.
Source : Compte Instagram COSO Contraception
L’ingénieure allemande Rebecca Weiss a imaginé un mini bain pour testicules censé être capable de ralentir les spermatozoïdes en quelques minutes. Derrière le design séduisant qui se décline sous trois coloris, se cache une méthode réversible et sans hormones qui promet une efficacité contraceptive pendant plusieurs mois.
L’utilisation est très simple :
- Verser de l’eau dans l’appareil jusqu’au repère indiqué, qui doit être déterminé en amont avec un médecin en fonction de la taille des testicules.
- Chauffer l’eau à la bonne température de fonctionnement.
- Placer ses testicules dans la mini baignoire et laisser le processus d’ultrasons faire le reste du boulot pendant quelques minutes.
On le voit avec cette invention, quelques minutes de trempette suffiraient à obtenir un effet effectif au bout de seulement deux semaines. Il faut ensuite renouveler le geste environ tous les deux mois pour une efficacité optimale. Ensuite, le COSO serait efficace pendant six mois grand max après la dernière utilisation.
Ils avaient fait parler d’eux en 2021, car ils avaient remporté le premier prix design du James Dyson Awards. Mais ils n’ont pas trouvé de financement pour pouvoir poursuivre des essais cliniques plus probants. Donc c’est encore loin d’arriver sur le marché, on devra attendre un peu avant de tester « le bain pour testicules »…
« C’est pour ça qu’on a créé Entrelac : on s’est rendu compte qu’il y avait des innovations qui restaient dans les placards parce qu’elles n’étaient pas rentables, même si socialement elles apportent énormément » précise Stéphanie.
MONEY, MONEY, MONEY…
Entrelac est soutenue par des personnes lambdas qui ont juste envie de soutenir la cause, en participant aux parts d’Entrelac et en venant voter aux assemblées générales. Il y a aussi pas mal de personnel médical qui apporte une expertise.
Entrelac va démarrer la phase clinique de l’Andro-switch en janvier 2024 et ceci n’a été possible que grâce à l’aide du MCI (Male Contraception Initiative), une fondation américaine qui les a soutenus à hauteur de 300 000 $ et d’un philanthrope, dont ils ont reçu 30 000 $ pour une unité de production de l’anneau contraceptif.
Et la Région Nouvelle Aquitaine dans tout cela ?
« Ce qui est triste, c’est que le cliché de la France qui ne soutient pas ses innovateurs, en fait ce n’est pas un cliché.
J’ai commencé moi-même à chercher des financements avec la Région Nouvelle Aquitaine. Maxime Labrit est bordelais. On est une société bordelaise. On travaille avec le CHU pour l’étude clinique. La société d’affaires réglementaires qui nous accompagne va déménager en Nouvelle Aquitaine. On a installé l’unité de production de l’anneau dans les Landes, en Nouvelle Aquitaine. En gros, on est sur un projet 100% made in Nouvelle Aquitaine. On a commencé à discuter avec la Région Nouvelle Aquitaine en premier, ça fait un an et demi et on n’a toujours RIEN. On a pas un seul début de piste de quoi que ce soit. Ils nous balancent de service en service, il n’y a rien qui avance. C’est un enfer. Ça demande une énergie de dingue, une procédure et une administration de dingue, ça nous fait perdre des mois de travail »
En parallèle, le MCI américain avait de son côté vaguement entendu parler de la contraception thermique. En mai 2022, lors d’un Congrès international sur la contraception masculine, Entrelac a eu l’opportunité de rencontrer le directeur du MCI. Les semaines d’après, grâce à toutes les études scientifiques recensées, le MCI leur donne l’autorisation de candidater. En janvier 2023, ils touchent 300 000 dollars. En 6 mois, ils ont pu démarrer le projet grâce à eux alors qu’ils ont attendu pendant 1 an et demi des réponses de la Région Nouvelle Aquitaine…
Comme quoi nul n’est prophète en son pays…
Plus d’infos sur la contraception masculine
Récemment, la première vidéo internationale expliquant la contraception testiculaire thermique a été lancée. C’est le fruit de la collaboration entre Male Contraceptive Initiative (MCI) et Entrelac.coop. Elle est actuellement disponible sur Youtube. De façon animée et ludique, elle permet de comprendre facilement le mécanisme de la remontée testiculaire et de le faire connaître au grand public.
Des BD en parlent également :
- Les Contraceptés : enquête sur le dernier tabou chez Steinkis (2021) (dont la couverture signée Caroline Lee est notre photo de Une)
Si les hommes s’indignent de plus en plus face aux effets secondaires de la contraception chez leurs compagnes ou leurs proches, peu ont le réflexe de recourir à la contraception. La phrase que l’on entend généralement c’est “S’il y a une pilule qui sort demain, je suis prêt à la prendre”. Toutefois d’autres méthodes naturelles existent comme on l’a vu, mais sont encore peu répandues.
Les deux auteurs et journalistes, Stéphane Jourdain et Guillaume Daudin prônent avec leur BD, un meilleur partage de la charge sexuelle et la démocratisation de la contraception masculine. Ils évoquent la contraception comme le dernier des tabous, celui dont on ne parle pas, que l’on ne questionne pas. Ils ont voulu pulvériser les clichés liés à la contraception masculine et notamment les discours autour de la “perte de la virilité” et “l’impuissance de l’homme” qui serait enserré par sa contraception, et donc diminué.
Parmi les méthodes existantes, Guillaume Daudin a fait le choix de recourir à l’anneau en silicone Andro-switch. Il dit dans une interview pour Simone Media.
“Ni ma voix, ni mon corps, ni rien du tout n’a changé”.
C’est également un discours qu’on a entendu chez nos interrogés dont un qui nous a marquées avec cette phrase pleine d’humour :
“Je ne sens rien, je sens davantage mes lunettes sur ma tête que ma contraception”.
Plus récemment, en 2022, est sorti une autre BD “Le coeur des zobs” (Dargaud), du dessinateur Thomas Rixens alias Bobika qui relate avec humour son propre parcours sur le chemin de la contraception masculine, tout en documentant son propos. Un roman graphique d’utilité publique qui permet de se questionner sur un sujet de société.
Alors, parlez-en entre vous, faites vos recherches sur le sujet parce que oui, la contraception masculine, ça existe !
Des associations spécialisées peuvent vous conseiller (ARDECOM, GARCON, Thomas Bouloù). Par ailleurs, de plus en plus d’associations départementales du planning familial proposent de l’information sur les méthodes contraceptives dites masculines : certaines ouvrent même des permanences dédiées ou des consultations médicales.
Des supers podcasts vous apporteront des informations supplémentaires comme celui des Couilles sur la table de Binge Audio ou encore le Podcast Andro switch disponible sur Spotify qui parle de contraception testiculaire.
Il y a également des documentaires incontournables à regarder comme Haut les couilles ! (2022) de Sidonie Hadoux ou encore le documentaire Contraception masculine : la révolution du caleçon réalisé par Océane Lerouge.
Enfin des comptes Instagram comme @slowcontraception ou @paietacontraception vous informeront sur les actualités liées à la contraception. A vous de choisir !
Et vous la contraception masculine, ça vous parle ? Dites-nous en commentaire !
Bibliographie :
- M.L. GUEN, A. ROUX, M. ROUZAUD-CORNABAS, L. FONQUERNE, C. THOMÉ et C. VENTOLA, « Cinquante ans de contraception légale en France ».
- Bozon M (2002) Sociologie de la sexualité. Nathan, Paris in J.-C. SOUFIR et R. MIEUSSET, La contraception masculine
- Aurélia LAMY, « Mise en cause de l’autorité médicale et légitimation du discours d’expérience sur les forums de discussion en ligne », Quaderni. Communication, technologies, pouvoir, 93, 5 mai 2017.
- Greep Roy O. (1975). « Some Reflections on Male Reproductive Biology and Contraception » in N. OUDSHOORN, M. AKRICH et H.L. DOARÉ, « Contraception masculine et querelles de genre ».
Sitographie :
un article instructif étayé par les témoignages de ceux qui ont choisi la contraception masculine et je valide la référence à l’antiquité Romaine quant au concept du préservatif, une nécessité connaissant les mœurs de cette époque ( Lupanar ). Un beau travail de recherches qui n’en rend pas moins la lecture facile et intéressante. Un article féministe qui demande l’égalité mais qui ne fera pas consensus.
La contraception masculine ! le débat reste ouvert et chacun a son libre arbitre
Exactement ! Informer sur le sujet étant indispensable pour qu’il y ait débat… C’est ce que nous avons voulu faire.
Je dirais qu’il y a aussi un soucis au niveau de médecin. Ne voulant pas d’enfant j’ai déjà fait plusieurs fois la demande pour vasectomie qui m’a été refusé à chaque fois car pas d’enfant ou que je ne souhaite pas congeler mes spz…
La contraception masculine est effectivement un sport de combat ! Bon courage Paul !