Et voilà, c’est fini ! Les adhérents, sympathisants et personnalités politiques ou de la société civile qui, du 4 au 6 octobre ont transformé La Réole en Agora géante, sont repartis. Qui vers Paris, qui vers Bordeaux, qui aux quatre coins du territoire et jusqu’en Belgique, car oui, ils étaient nombreux (environ 2 000) à avoir convergé vers la cité médiévale sud-girondine de 4 300 habitants où Raphaël Glucksmann, eurodéputé fort du score de 13,8 % aux européennes de 2024 et leader du mouvement Place publique avait choisi de faire sa rentrée politique. Et ça, vu le battage médiatique qui en a découlé (avant, pendant et après), il faudrait vivre sur la lune pour l’ignorer.
Ceci dit, il y avait de quoi. Car l’événement organisé dans un cadre magique (élément déclencheur qui m’a donné l’impérieuse envie de m’y installer) pour débattre, échanger, rassembler et où même un ciel de ouf et un temps idyllique furent de la partie (si ce n’est en fin de soirée du samedi et un peu le dimanche matin très tôt où la pluie s’est invitée) restera dans les annales de la ville et les mémoires de ceux qui y ont participé.
Vous l’avez manqué et vous le regrettez ? Pas de panique, en voici un petit résumé.
Mais pourquoi donc Raphaël Glucksmann a-t-il choisi la petite ville de La Réole pour la rentrée politique de Place publique ?
Ça, c’est une question que l’on m’a beaucoup posée sur les réseaux sociaux ou dans la vraie vie, quand j’ai communiqué sur l’événement organisé dans ma nouvelle ville (même si pas encore à temps plein). Et à laquelle je répondrai en citant Edouard Baer aka Otis dans Astérix et Cléopâtre :
Moi, si je devais résumer ma vie aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres.
Une tirade que le maire de la Réole, Bruno Marty, pourrait reprendre à son compte, puisque c’est exactement ce qu’il s’est passé :
Une rencontre autour d’un café avec Sandrine Hernandez, Conseillère régionale Place publique de Nouvelle Aquitaine déléguée à la revitalisation des centres-villes, à l’urbanisme et au foncier qui, à partir d’une discussion et la proposition d’une idée, en fera une réalité.
Or, quel meilleur lieu dans son tour de France pour sortir de la zone de confort de Paris ou de Bruxelles que l’écrin rural de la ville labellisée « art et histoire » de l’Entre-deux-mers, mais néanmoins morceau de territoire parmi les plus pauvres et précaires de Gironde, pour accueillir celui qui a collé aux semelles l’étiquette de « bobo intello parisien » ?
Et puis, entre électrons libres de la gauche en crise, on ne peut que s’entendre et établir des liens !
Pour plus d’infos concernant le maire prof de maths qui saute en parachute (malgré son vertige) à la suite d’un pari concernant son marché sacré plus beau de France en 2023, investi comme personne pour sa ville transformée par 10 ans de travaux et qui taquine la plume pour écrire des textes engagés en mode slam, consulter Jugeote ou la PQR (presse quotidienne régionale) :
Ou consulter la presse nationale, dont on ne compte plus les articles dédiés au philosophe essayiste humaniste prêt à « assurer » (scoop du week-end) pour les prochaines échéances politiques de 2027.
Petite revue de presse à l’appui :
La Réole, the place (publique) to be
Cet article n’étant ni une analyse politique, ni un rapport intégral, juste une synthèse sous forme de visite guidée en images de ce qui a animé La Réole… parce qu’elle le vaut bien (petit détournement du slogan d’une marque célèbre dont elle est l’anagramme) à qui j’ai dédié une page Facebook et un profil Instagram) et qui est devenue, le temps d’un week-end, the place (publique) to be.
Pour celles et ceux qui voudraient découvrir plus en détails tout ce qui en est ressorti, je vous invite à taper Raphaël Glucksmann & La Réole dans Google, vous verrez défiler la revue de presse exhaustive des titres et des unes, tous médias confondus, concernant l’événement qui a vu débarquer dans la cité médiévale plus habituée aux touristes à vélo et aux pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle, une armée de journalistes, de micros, d’appareils photos et de caméras.
Flash back et morceaux choisis des rencontres Place publique de la journée du samedi 5 au dimanche matin 6 octobre
Or donc, les 5 et 6 octobre, (nous ne parlerons pas du 4 qui fut une journée réservée aux adhérents) il y eut moultes animations, débats et échanges dans l’espace public, répartis dans différents endroits de la ville (souvent en même temps, ce qui a rendu difficile l’exploit d’être dans deux lieux à la fois).
À quoi il faut rajouter des présentations et des dédicaces dans les deux librairies qui enrichissent et nourrissent nos esprits : La Nuit des Rois et La Folie en Tête, où, pendant deux jours, l’espace a manqué pour accueillir tout le public.
Politiques et libraires entretenant, c’est bien connu, des relations étroites. Les premiers rédigeant souvent (je me demande toujours où ils trouvent le temps…) des essais, leurs mémoires, voire des romans, garnissant les rayonnages et les piles sur table des mises en avant des seconds.
Quelques idées de lectures avec, à la librairie La Nuit des Rois
Le samedi 5 octobre :
- Dédicace de JO SPIEGEL pour « Nous avons décidé de décider ensemble».
Une expérience de renouveau démocratique » paru en 2020.L’auteur revient sur trente années de mandat en tant que maire, et raconte comment, avec ses équipes successives, il s’est mis à construire un autre paradigme pour redonner un vrai pouvoir d’élaboration et de décision aux habitants. Dans la préface Raphaël Glucksmann annonce : « Kingersheim est devenue une sorte d’Athènes française, dans laquelle des gens viennent des quatre coins du pays observer, comme je le fis, l’expérience “spiegelienne” et assister aux conseils participatifs ou aux rencontres en quartier. Dans le but de comprendre pour pouvoir dupliquer ou généraliser. Car il y a dans cette expérience locale une leçon qui pourrait être nationale ou européenne. Tout est question de volonté politique. »
- Dédicace de Eric Heyer qui a co-écrit « Une autre voie est possible. Le modèle social français n’est pas mort ».
Eric Heyer est économiste, directeur à l’OFCE et enseignant à Sciences Po Paris.« Malgré les coups de trompette macroniens annonçant l’entrée dans un Nouveau Monde, ce sont en réalité les mêmes politiques qui sont aujourd’hui poursuivies. Il nous faut rompre avec elles. Un autre projet est possible. Il est urgent de le mettre en œuvre »..Le dimanche 6 octobre.
- Dédicace de Jérémie Peltier pour « La fête est finie ? ».
Jérémie Peltier est directeur des études de la Fondation Jean Jaurès. La fête « est désormais privatisée, individualiste, alors qu’elle était naguère une ode à la vie collective. Au pays des Narcisse, Dionysos semble donc avoir perdu le combat. Que faire ? Comment ne pas céder à la nostalgie des bals populaires ? Qu’imaginer de vraiment neuf pour la jeunesse française ? Lucide et jamais pessimiste, La fête est finie ? regarde le réel en face, interroge nos façons d’être ensemble, et cherche des solutions sérieuses pour qu’enfin la joie et l’insouciance reviennent dans cette société du ricanement ».
Ou encore le samedi 5 et le dimanche 6 octobre à la librairie La folie en tête
La Réole / Place publique, rendez-vous dans un an
Et puis, et puis plein d’autres choses ! Comme celle de ma rencontre dans le jardin du très majestueux et moyenâgeux château des Quatre’Sos avec Raphaël Glucksmann avec qui j’avais commencé de discuter pour savoir comment, en citant Jaurès, il comptait « aller vers l’idéal, en tenant compte du réel ». Malheureusement vite interrompue par l’arrivée de l’ancien ministre des transports Clément Beaune qui mettra un terme autant à la réponse qu’aux questions que j’avais en réserve.
Peu importe ! Ces réponses, elles sont dans le discours de clôture de Raphaël Glucksmann (cf vidéo YouTube ci-dessous) qui a annoncé vouloir organiser la rentrée politique de Place publique, chaque année à La Réole !
Nous pourrons constater si les moins de 1 500 adhérents payants des débuts devenus plus de 10 000, auront été multipliés par 5 ou 10 comme il l’exhorte dans son appel. Et si son ambition de devenir la première force politique humaniste, sociale et écologiste sera en bonne voie.
Une nouvelle, on s’en doute, qui ne peut que réjouir Bruno Marty de voir sa petite ville, dont beaucoup sont scotchés par sa beauté, devenir un nouveau La Rochelle, où pendant vingt-deux ans (de 1993 à 2015) le Parti socialiste a organisé son université d’été.
En attendant, « Bruno le maire » qui connait un certain alignement des planètes n’a pas le temps de souffler, puisqu’il est aujourd’hui à Paris.
En effet, « gros stress » pour celui qui explique sur son profil FB que, dans le cadre du BIG, le plus grand salon d’entrepreneurs d’Europe organisé à l’Arena de Bercy auquel il est invité (pour la première fois en une décennie, un élu autre que le Président de la République prendra la parole dans l’Arène de Bercy), il partagera sa vision du progrès (le thème de cette édition) face à une assemblée d’entrepreneurs.
Et cerise sur le gâteau, un morceau de sa chanson 🎵 « Une Place, Une Voix » sera diffusé à la fin de son discours.
Comment dit-on chanceux en allemand déjà ? Ah oui ! Glück man !
Crédit photo de une © Christophe Gardner
Très intéressant, ce reportage photo et livres de ce we à la réole ! Juste une remarque, le samedi après-midi, une délégation de LGVnonmerci se trouvait aussi sur place … publique pour manifester et interpeler les différents participants ! Voudriez-vous une ou deux photos de ces interventions ? merci !
Hello Antoine Godel ! Carrément ! Je les rajouterai avec les infos que vous voudrez bien rajouter pour les illustrer !