Vous avez adoré Bref ? Vous pensez que Bref 2 ne sera qu’un simple recyclage ? Détrompez-vous ! Le 14 février 2024 sur Disney+, Kyan Khojandi et Navo signent un retour magistral avec une suite qui dépasse toutes les attentes. Plus qu’une série, c’est une véritable expérience sensorielle, une œuvre touchante et audacieuse qui réussit l’exploit d’être à la fois drôle, émouvante et visuellement bluffante. Et pour cause : elle est aujourd’hui la série la mieux notée sur AlloCiné, une preuve indéniable de son succès critique et populaire.
Un format renouvelé, une prise de risque maîtrisée
Quand Bref a été diffusé en 2011, il a révolutionné le paysage audiovisuel français avec son format ultra-court et son rythme effréné. Mais pouvait-on réellement refaire Bref en 2024 ? La crainte d’un simple copier-coller planait. Pourtant, Bref 2 balaie ces doutes d’un revers de main et chez Jugeote on a adoré.
L’équipe de Bref en 2011
Fini les épisodes d’une minute, place à un format long de six épisodes de 38 minutes. Un pari risqué, mais brillamment exécuté. La série conserve son ADN tout en explorant de nouvelles dimensions narratives. L’humour cinglant est toujours là, les jeux de diégèse (espace-temps dans lequel se déroule l’histoire proposée par la fiction d’un récit, d’un film) sont plus inventifs que jamais, et la mise en scène regorge d’idées ingénieuses, entre trucages live action et effets spéciaux surprenants.
Une histoire qui touche en plein cœur et qui explore une multitude de thèmes
Si la première saison racontait les galères d’un trentenaire paumé, Bref 2 prend une dimension plus profonde et plus introspective. Dix ans ont passé, et « Je » doit désormais affronter autre chose que ses déboires amoureux : il doit se confronter à lui-même et à ses propres contradictions.
Ce qui rend Bref 2 si percutant, c’est la diversité des thèmes abordés : l’amour, l’échec, la solitude, le temps qui passe, la famille, l’amitié, la responsabilité, et même la santé mentale. Tout est traité avec finesse, sans jamais tomber dans la lourdeur, et surtout, tout est imagé à la perfection. La mise en scène vient appuyer chaque émotion, chaque réflexion, pour rendre l’ensemble encore plus puissant.
©Disney+
Au fil des six épisodes, on découvre un personnage principal bien plus complexe qu’il n’y paraît. Ce gentil garçon maladroit, rempli de bonnes intentions, peut parfois se révéler colérique, irascible, voire égoïste, mettant en péril ses relations amoureuses et familiales. Il peut même apparaître comme un homme toxique. Ben, son meilleur ami, incarne d’ailleurs ce qu’aurait pu être la pire version du héros, un double négatif qui met en lumière ses propres travers.
Mais ce qui rend Bref 2 encore plus puissant, c’est l’effet miroir qu’il renvoie à son public. Impossible de ne pas se remettre en question devant la série, car on se surprend parfois à trouver des petits points communs entre soi-même et Ben. Et cette prise de conscience peut être brutale. Voir en lui un reflet déformé de nos propres défauts, c’est prendre conscience des risques de l’inaction, de la colère et du repli sur soi. Ça fait mal à l’égo, mais c’est un mal pour un bien.
Des personnages secondaires marquants et attachants
Tous les personnages, même secondaires, ont leurs propres failles et moments d’émotion, les rendant incroyablement attachants. Jean-Jacques, joué par Jean-Paul Rouve, le nouveau voisin, est un personnage secondaire et pourtant très touchant. Lui qui « avait besoin de s’asseoir 30 secondes, il s’est assis 20 ans… » nous donne une parfaite métaphore de l’inaction, du renoncement et du temps qui passe sans qu’on s’en rende compte. Comme Jean-Jacques, ils ont tous un intérêt, un développement propre à eux-mêmes, mais aussi un développement qui permet de construire le personnage principal et son intrigue.
Jean-Jacques qui s’assoit
Un casting cinq étoiles et une écriture magistrale
Dès le premier épisode, impossible de décrocher. L’écriture de Kyan Khojandi et Navo est toujours aussi fine, oscillant entre rires et larmes avec une facilité déconcertante. Les dialogues sonnent justes, les situations sont universelles, et le tout est sublimé par une mise en scène d’une rare intelligence.
Côté casting, Bref 2 frappe fort. On retrouve :
- Les visages familiers de la première saison, comme Alice David, Baptiste Lecaplain et Bérengère Krief, qui reprennent leurs rôles emblématiques.
- Des talents du cinéma et de l’humour, dont Jean-Paul Rouve, Laura Felpin et Doria Tillier, qui apportent une fraîcheur bienvenue.
- De nombreuses célébrités en caméo, parfois pour quelques secondes seulement, comme Jonathan Cohen, Orelsan ou Gringe.
- Plusieurs figures issues de YouTube, avec notamment Mister V, Djilis ou bien encore Mcfly et Carlito.
Orelsan, Jonathan Cohen et Gringe
Chaque apparition est savamment dosée, toujours au service du récit, sans jamais tomber dans la facilité du simple clin d’œil. Une preuve supplémentaire du sens du détail et de la maîtrise narrative de cette suite tant attendue.
Bref, une réussite totale
Voir Bref revenir après plus de dix ans était une prise de risque. Mais loin d’être un simple retour nostalgique, Bref 2 est une œuvre aboutie, qui réussit à capturer avec justesse les doutes, les désillusions et les espoirs de toute une génération.
Avec un équilibre subtil entre humour grinçant et émotions sincères, la série nous renvoie à nos propres contradictions et nous pousse à réfléchir sur le temps qui passe, les choix que l’on fait et ceux que l’on remet à plus tard.
Un projet audacieux, brillamment exécuté. Un retour qu’on n’attendait pas, mais dont on avait besoin.
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