Elles s’appellent Elsa, Carole et Malika.
Elles ne portent pas de blouse blanche, on ne les croise pas au chevet d’un malade, mais sans elles, rien ne tournerait rond. Ces trois femmes font partie de l’équipe de
l’ADMR (Aide à Domicile en Milieu Rural) de La Réole, une association qui permet à des centaines de personnes âgées, dépendantes ou isolées de rester chez elles, entourées, accompagnées et dignement soutenues.
Leur mission ? L’organisation, la coordination et la planification de dizaines d’intervenants sur le terrain, pour que chaque bénéficiaire reçoive l’aide dont il a besoin. Des métiers de l’ombre, rarement mis en lumière. Et pourtant, ils sont essentiels.
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L’ADMR, un maillon vital du maintien à domicile
Auxiliaires de vie, aides à domicile, responsables de secteur, assistantes techniques… l’ADMR repose sur une véritable chaîne humaine.
Si les intervenants de terrain prennent soin des bénéficiaires, ce sont des femmes comme Elsa, Carole et Malika qui assurent la fluidité et la continuité du service.
« Notre rôle, c’est de s’assurer que chaque bénéficiaire soit bien pris en charge, explique Elsa. Derrière un planning, il y a des vies. Et la moindre absence non remplacée peut tout bouleverser. »
Chaque jour, elles doivent jongler avec les plannings, les arrêts maladie, les demandes particulières des familles, les situations d’urgence, tout en maintenant une écoute bienveillante pour les salariées comme pour les bénéficiaires.
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Un défi quotidien : que personne ne se retrouve seul, que chaque geste de la vie courante — toilette, repas, ménage, courses, stimulation cognitive — soit assuré avec respect et régularité.
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Elsa : la relève d’une vocation
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À 35 ans, Elsa n’était pas destinée à ce métier. Originaire du Lot-et-Garonne, elle a longtemps travaillé dans l’agriculture et l’usinage avant de se reconvertir. « J’avais besoin d’un métier qui ait du sens », confie-t-elle. En 2020, elle pousse la porte de l’ADMR et devient responsable de secteur.
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Aujourd’hui, elle coordonne entre 50 et 60 salariées sur plusieurs zones autour de La Réole. « Ce n’est pas un métier alimentaire. On ne reste pas si on n’aime pas. Moi, j’y ai trouvé du sens et j’ai envie de continuer. »
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Son credo : l’autonomie des bénéficiaires. « L’important, c’est de faire avec eux et pas à leur place. Sinon, on leur enlève ce qu’il leur reste d’indépendance. »
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Carole : vingt ans de fidélité à l’ADMR
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À 49 ans, Carole est une figure de la maison. Elle est entrée à l’ADMR il y a plus de vingt ans, d’abord comme auxiliaire de vie, avant de devenir assistante technique après des soucis de santé qui l’ont contrainte à quitter le terrain.
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« Quand je suis entrée à l’ADMR, c’était presque par hasard. Aujourd’hui, je ne me vois plus ailleurs », sourit-elle.
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Passer du terrain au bureau n’a pas été facile : « Le plus difficile a été de faire le deuil de mon métier d’auxiliaire de vie. Mais maintenant, je suis épanouie dans ce rôle d’interface. »
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Et d’ajouter, lucide : « On a souvent l’impression que derrière un bureau, on est planqué. Mais quand tu dois gérer trois arrêts maladie un lundi matin et réorganiser les plannings de vingt personnes, crois-moi, ça demande autant d’énergie que d’être sur le terrain. »
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Malika : l’écoute au cœur du métier
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À 45 ans, Malika est arrivée à l’ADMR après dix ans dans une association de tutelle et plusieurs expériences dans l’aide aux personnes. Elle a découvert son poste un peu par hasard, mais y a trouvé un vrai équilibre.
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« Ce que j’aime, c’est le lien, que ce soit avec les bénéficiaires ou avec les salariées. Derrière chaque appel, il y a une histoire », explique-t-elle.
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Mais le quotidien reste complexe : « Le lundi matin, un arrêt maladie tombe. On doit rappeler tout le monde, modifier dix plannings, prévenir chaque bénéficiaire. On est toujours sur le fil, mais on s’accroche. »
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Elle reconnaît que leur métier reste peu connu : « Les bénéficiaires ne voient pas toujours notre rôle, mais quand l’un d’eux prend le temps de nous remercier ou nous offre un petit cadeau, ça vaut de l’or. »
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Un métier invisible, mais essentiel
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Toutes trois le reconnaissent : leur rôle reste méconnu, parfois incompris. Les bénéficiaires ne voient pas toujours la complexité de la logistique et les salariées sur le terrain imaginent parfois leurs collègues “planquées derrière un bureau”.
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Or ces métiers demandent autant de réactivité, d’organisation et d’énergie que ceux du terrain.
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Et derrière chaque planning ajusté, chaque remplacement trouvé à la dernière minute, il y a une certitude : grâce à elles, des centaines de personnes vulnérables continuent de vivre chez elles, dignement, dans le Sud Gironde.
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La Réole, territoire solidaire
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De La Réole à Loupiac, de Saint-Hilaire-de-la-Noaille à Cudos, l’ADMR maille le territoire rural pour briser l’isolement et assurer un véritable maintien à domicile dans le Sud Gironde.
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Dans une société où la population vieillit et où l’isolement frappe de plein fouet les zones rurales, leur rôle est plus que jamais crucial.
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« C’est un beau métier, conclut Carole. Même s’il reste invisible. »
« Moi, j’aime l’imprévu, sourit Malika. Quand on pousse la porte du bureau, on ne sait jamais ce qui nous attend. »
Et Elsa de conclure : « Tant qu’on réussit à maintenir une personne chez elle, entourée et autonome, alors on sait pourquoi on fait ce métier. »
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Et si, demain, on reconnaissait la valeur de ces métiers qui changent la vie en silence ?
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Publi-rédactionnel
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