Initialement prévue le 1er janvier 2016, l’entrée en vigueur du décret sur l’interdiction des sacs de caisse made in plastic à usage unique, qu’ils soient gratuits ou payants, a finalement eu lieu ce 1er juillet 2016.
Un 1er pas important destiné à limiter la consommation de ce dramatique et pourtant tellement utilisé, parce que si pratique dérivé du pétrole et de son corolaire le « tout jetable », même s’il reste encore beaucoup à faire.
Afin de mettre en lumière cette mesure essentielle, voire vitale, pour l’environnement, dans le cadre de la super expo photo « LE VOYAGE D’ETHYLENE » organisée par le Collectif de la Sardine, largement évoquée dans ces colonnes, en collaboration avec Sevan Selvadjian, jeune illustrateur plein d’avenir et de talent, j’ai rédigé un texte*.
Un écrit au ton différent de celui qui est habituellement le mien, doté d’un titre (seul élément décalé d’un sujet qui donne plutôt envie de pleurer) nécessitant d’être, il est vrai, fan d’une comédie musicale culte… et déjantée.
*Mai 2016 – « The Moby Horror Plastic Show » par Isabelle Camus
« On m’appelle Moby Dick. Ce nom, familier pour certains, je l’ai hérité d’un ancêtre lointain au destin célèbre dont la fin, semble t-il, restera pour toujours un mystère.
Comme mon aïeul, je suis un cétacé. Et comme lui, je suis un cachalot. Autrement dit une baleine à dents, ce qui me distingue de la baleine bleue, blanche, grise ou à bosse qui elle a des fanons. Mais qu’importe ! Tous les deux nous sommes des géants. Bien plus que les éléphants. Des géants dont l’univers sont la mer et l’océan.
Animaux de légende, mi-divins mi-monstrueux pour les hommes qui depuis toujours nous craignent, nous traquent et nous exploitent, nous vivons entre le ciel et l’eau que nous partageons avec les dauphins, les narvals, les requins ou les orques.
Plonger pendant plus d’une heure en apnée à 2 000 m de profondeur ne me fait pas peur et mes petits pèsent à la naissance déjà près d’une tonne.
De quoi effrayer ces mammifères comme j’en suis un aussi, ces êtres soit-disant pensants, qui, à l’évidence, pour compenser leur petitesse n’ont de cesse de détruire, de régenter, de saccager tout ce qui les entoure, à commencer par eux-même.
Je m’appelle Moby Dick et moi, l’héritier du grand cachalot blanc dont on fit une légende, je n’en ai plus pour longtemps. Affamé, affaibli, suffoquant, échoué sur une plage de la côte Atlantique, je suis en train de mourir… le ventre rempli de sacs plastique ».
Texte écrit par Isabelle Camus
Illustration : Sevan Selvadjian
Isabelle Camus aka Serial blogueuse est la fondatrice de Jugeote, de Chartrons’ place to be et de la Référence bio.
Ce(tte) œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution 4.0 International.
Le texte est poignant !
Merci Alexis ! J’ai fait de mon mieux, pour, en peu de mots, traduire la gravité de la situation et l’importance de l’impact de nos comportements. Merci aussi de nous suivre 🙂
Good to find an expert who knows what he’s tanlikg about!
Tout le talent littéraire, la maitrise des belles lettres et la poésie de ta plume qui crie son désespoir et appelle a l aide pour ce monde des abysses qui reste encore si mystérieux.
Dans le noir des océans Moby Dick nous emmène vers son destin, géant déchu, pour s échouer dans une longue agonie.
Serial blogueuse ce conte est magnifique et merci pour cela.
Merci pour ton commentaire que Moby Dick aurait lui aussi apprécié Eric !