Depuis son avènement à la fin des années 2000, Julien Doré s’est progressivement imposé comme une tête d’affiche de la variété française. Son album LØVE, sorti en 2013, a collectionné les récompenses, notamment aux Victoires de la Musique. Avec « & », son nouvel opus, Julien Doré présente un quatrième album tout aussi plébiscité.
Retour à 4 mains et en 2 dates de Julien Doré en concert
Photographies : La patinoire de Bordeaux, le 4 mai : Valy D
Texte : Le Zenith de Paris, le 10 mai : Lucas Rougerie / Twitter: lucasrougerie
La salle s’assombrit. Après trois faux départs volontaires, « Porto Vecchio » démarre. Julien Doré prend place au milieu d’un band astucieusement disposé : la batterie et le clavier se trouvent sur des podium surélevés quand le reste des musiciens prend place au même niveau que le chanteur. Une esperluette géante habille l’arrière plan de la scène. Le son, puissant et profond, captive l’auditoire d’entrée. « Porto Vecchio » et « Le Lac » sont interprétés sobrement. On pourrait craindre un spectacle mécanique. Il n’en sera rien.
Dès la troisième chanson, le nîmois d’origine s’offre un voyage au milieu de la fosse, ramené sur les épaules de son garde du corps. « Coco Câline » démarre, avec le désormais célébrissime Panda en arrière plan. Julien Doré et son univers enchanteur sont porteurs de convictions. A ce titre, ses visuels en sont le meilleur exemple, lorsqu’on le voit, sur l’écran géant incrusté dans l’Esperluette, agiter ses bras de gauche à droit. En slip, en pleine nature. Preuve que le chanteur préfère s’amuser de ses prises de positions environnementales plutôt que de les imposer.
Les six premiers titres couvrent les 45 premières minutes du show. Le retour au piano permet d’entrevoir toute la facétie du chanteur. Après une courte et improbable interprétation de « mets de l’huile » du groupe Regg’Lyss, le chanteur annonce, à sa manière, la chanson suivante, Magnolia :
« Vous allez voir, pour celle-ci il n’y a que trois accords. C’est pas du Chopin, je me suis pas fait chier ! ».
Exemple parmi d’autres du soin apporté par Doré pour divertir un public, et sortir du cadre automatisé de chanteur de variété enchainant mécaniquement ses titres. La foule, de facto conquise, est hilare. Sûr de lui, le chanteur verse – avec succès – dans l’autodérision, comme il a pu le faire dans la série « Dix pour cent ». Il joue, dans la fiction produite par France Télévision, son propre rôle, à ceci près qu’il y ambitionne de tourner une comédie musicale érotique axé sur le rapport entre l’homme et la nature !
Julien et ses musiciens quittent la scène dans l’esperluette géante disposée en arrière plan, comme pour mieux se tourner vers de meilleurs lendemains. Entre humour, auto dérision et performances scénique, Julien Doré occupe la scène pendant près de 2H30, multipliant les messages positifs, remplis d’espoir. Mémorable.
PS : Et comme on dit, jamais 2 sans 3, Julien Doré sera présent à Talence, près de Bordeaux, au Festival ODP le lundi 5 juin à 21h30. Nous y serons aussi !
Merci à Base productions
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