En juin 2011, pour le journal culturel SPIRIT, devenu depuis JUNKPAGE, j’avais interviewé la journaliste-réalisatrice-écrivaine Marie-Monique Robin. C’était à l’occasion de sa venue à Bordeaux pour la projection de son documentaire : Notre poison quotidien, à l’Utopia. Un souvenir qui me sert la gorge, quand on sait que depuis des mois les cinémas, comme tant d’autres lieux, sont fermés, et que la raison en est le prochain sujet de celle qui n’a de cesse d’alerter sur les folies destructrices dont l’homme accable le monde ou ses propres congénères.
De fait, y a quelques jours, Marie-Monique m’a contactée pour m’informer qu’elle avait un nouveau film dans les tuyaux intitulé La Fabrique des Pandémies – Préserver la biodiversité, un impératif pour la santé planétaire. Qu’elle lançait un crowdfunding pour l’aider à le réaliser dans de bonnes conditions et qu’elle avait donc besoin du soutien des citoyen·nes.
Du coup, au risque de bousculer l’ordre de mes priorités et de mes résolutions de début d’année de les respecter, doublées d’une to do list qui s’allonge de jour en jour, c’est ce que je fais.
Contribuer à sauver l’humanité, en informant sur les relations de cause à effet des actions qui favorisent la prolifération des virus, mérite bien de passer en premier.
Marie-Monique Robin ou l’itinéraire d’une lanceuse d’alerte qui n’a pas froid aux yeux
Marie-Monique Robin, journaliste et réalisatrice, est lauréate du Prix Albert-Londres (1995). Elle a réalisé de nombreux documentaires couronnés par une trentaine de prix internationaux et reportages tournés en Amérique latine, Afrique, Europe et Asie.
Elle est aussi l’auteure de plusieurs ouvrages, dont Voleurs d’organes, enquête sur un trafic (Bayard), Les 100 photos du siècle (Le Chêne/Taschen), Le Sixième Sens, science et paranormal (Le Chêne), 100 photos du XXIe siècle (La Martinière). À La Découverte, elle a déjà publié : Escadrons de la mort, l’école française (2004, 2008), L’École du soupçon (2006) et, en coédition avec Arte-Éditions, le best-seller Le Monde selon Monsanto (2008, 2009), Notre poison quotidien (2011) et Les Moissons du futur (2013) et Sacrée Croissance ! (2015) tous doublés d’un film.
Une liste de thèmes comme on le voit, qui envoie du bois, et qui ne sera pas dépareillée par celui qu’a choisi de traiter Marie-Monique Robin, avec la complicité de Serge Morand (CNRS) et de Juliette Binoche que je n’ai pas besoin de présenter.
La Fabrique des Pandémies, une réalité où la responsabilité de nos comportements est au premier rang
ALERTE !
depuis les années 2000, l’humanité est confrontée à au moins une nouvelle maladie infectieuse par an. Sras, Ebola, Fièvre de Lassa, ou Covid-19 : 70% des maladies émergentes sont des zoonoses, des maladies transmises par des animaux aux humains.
ALERTE !
pour un nombre croissant de scientifiques, cette « épidémie de pandémies » est causée par les activités humaines, qui précipitent l’effondrement de la biodiversité.
ALERTE !
la tentation est forte d’éradiquer les virus en exterminant les espèces qui en constituent les réservoirs, mais le remède serait pire que le mal : pour les spécialistes qui les étudient, c’est précisément la fragilisation des milieux sauvages, qui crée les conditions d’émergence des « zoonoses ».
ALERTE !
« Une seule santé », c’est la réponse que scientifiques et organisations internationales proposent face à cette menace : une conception globale de la santé à l’interface hommes-animaux-écosystèmes, qui met en cause la place des humains sur la planète et notre économie reposant sur l’exploitation irraisonnée des ressources naturelles et la globalisation effrénée des échanges.
Le film montrera en Asie, Afrique ou Amérique, comment la déforestation, l’extension des monocultures et de l’élevage industriel, mais aussi le dérèglement climatique favorisent la propagation de nouveaux agents pathogènes. L’expérience des aires protégées et des territoires indigènes permettra de comprendre pourquoi la préservation de la biodiversité et l’équilibre des écosystèmes constituent le meilleur antidote contre l’émergence de nouvelles maladies.
Réunis pour la première fois dans un film, une vingtaine de scientifiques issus des cinq continents offriront la vision d’ensemble pour pouvoir engager l’action au niveau local, national et international. Leur constat est sans appel : si nous ne nous attaquons pas aux causes des « nouvelles pestes », les ALERTES aux pandémies prendront le pouvoir sur nos vies et le coût – financier, humain et écologique – sera colossal.
Un film à réaliser et un livre à paraître au mois de février
Un livre, comme en a l’habitude Marie-Monique Robin qui écrit autant qu’elle filme, doit sortir le 04 février, aux éditions La Découverte, dans la collection Cahiers Libres – broché 20€. Il viendra enrichir ma boutique en ligne et tenir compagnie à tous ceux qui y figurent déjà.
En voici un petit résumé :
« Voir un lien entre la pollution de l’air, la biodiversité et la covid-19 relève du surréalisme, pas de la science ! », affirmait Luc Ferry en mars 2020, accusant les écologistes de « récupération politique ».
Voilà un philosophe bien mal informé. Car, depuis les années 2000, des centaines de scientifiques tirent la sonnette d’alarme : les activités humaines, en précipitant l’effondrement de la biodiversité, ont créé les conditions d’une « épidémie de pandémies ».
C’est ce que montre cet essai, mobilisant de nombreux travaux et des entretiens inédits avec plus de soixante chercheurs du monde entier. En apportant enfin une vision d’ensemble, accessible à tous, Marie-Monique Robin contribue à dissiper le grand aveuglement collectif qui empêchait d’agir.
Le constat est sans appel : la destruction des écosystèmes par la déforestation, l’urbanisation, l’agriculture industrielle et la globalisation économique menace directement la santé planétaire.
Cette destruction est à l’origine des « zoonoses », transmises par des animaux aux humains : d’Ébola à la covid-19, elles font partie des « nouvelles maladies émergentes » qui se multiplient, par des mécanismes clairement expliqués dans ce livre.
Où on verra aussi comment, si rien n’est fait, d’autres pandémies, pires encore, suivront.
Et pourquoi, plutôt que la course vaine aux vaccins ou le confinement chronique de la population, le seul antidote est la préservation de la biodiversité, impliquant d’en finir avec l’emprise délétère du modèle économique dominant sur les écosystèmes.
Souscription citoyenne
Pour soutenir le projet de Marie-Monique Robin : La Fabrique des Pandémies, c’est par ici ➽ https://m2rfilms.com/la-fabrique-des-pandemies
La fabrique des pandémies, une nouvelle empreinte, un nouveau combat de la très engagée Marie-Monique Robin. La fabrique des pandémies, un témoignage de la lente et inévitable agonie d’un monde que nous engloutissons par une activité frénétique.
La biodiversité sacrifiée sur l’autel d’un système économique mortifère toujours plus d’argent quand la vie est la vraie richesse. Déforestation et fonte du permafrost, des frontières qui s’effondrent et nous exposent à des virus en sommeil depuis la fin des âges, si il est vrai que l’homme domine le monde le prix a payer n’en sera que plus lourd.
Un article remarquable pour un auteur qui ne l’est pas moins celle qui réalisa le monde selon Monsanto et un coup de coeur pour cette vidéo aussi courte que passionnante et puis Juliette Binoche tout de même.
Yes Éric ! Un sujet qui promet, une fois de plus, d’envoyer du bois et d’éveiller les consciences, souvent dans le déni ou l’ignorance !
oui c’est clair…ça va réveiller certains sceptiques j’espère!!!
Yes ! Houas ! Espérons le, parce que là, ça urge…