J’ai trouvé ma Palme d’or ! TITANE, je l’ai déjà expliqué ailleurs, obéit un peu trop à l’air du temps, même s’il ne déméritait pas un prix Cannois. Toutefois, personnellement, et c’est tout le propos de ce qui va suivre, je l’aurais attribué à la nouvelle oeuvre du réalisateur de LETO, Kirill Serebrennikov, j’ai nommé LA FIÈVRE DE PETROV. En voici mes raisons de cinéphile dont l’hygiène de vie passe, quand je ne travaille pas sur un tournage, par la fréquentation assidue des salles obscures. Et l’annonce de ma présence, désormais, dans la rubrique Tasse de thé culturelle de Jugeote.
La Fièvre de Petrov, une pavlova arrosée à la vodka
Petrov a 38,5°.
LA FIÈVRE DE PETROV propose un récit intemporel. Le nouveau film de Kirill Serebrennikov, pas vraiment en odeur de sainteté avec l’état Poutinien, étale sur 2h30 une fresque sur la Russie contemporaine et post-soviétique.
Petrov, le cerveau embrumé par une mauvaise grippe et les vapeurs d’alcool, parcourt un voyage à la Ulysse, une déambulation multidimensionnelle entre distorsion du temps et de l’espace dans un pays qui a la gueule de bois depuis la chute du mur de Berlin.
Il nous embarque entre les affres de la littérature russe, le désenchantement d’une société sous le joug du spectre Poutine, une forme de nostalgie amère de l’ère soviétique.
Il y a quelque chose de Sisyphe dans l’Hades, puisque l’organisation « policière » à laquelle appartient Igor, le pote de Petrov, s’appelle « H.A.D.E.S ».
Entre Fellini et Kusturica
C’est aussi Orphée qui cherche sa Eurydice dans les zones fatiguées d’une métropole prise dans une sorte de permafrost russe. Un univers où le rêve ne peut être que cauchemar. La richesse du film prenant sa source dans une galerie de personnages presque féliniens, grandiloquents, outranciers, mais toujours baignés d’une poésie là encore douce-amère et qui pourrait se rapprocher aussi de UNDERGROUND de Emir Kusturica.
Foisonnant de générosité noire, le film n’est pas dénué d’humour, disons de dérision, un sens de l’absurdité où même les morts se font la malle pour fuir un pays qui semble sous le regard du réalisateur en totale déliquescence.
Flash back soviétique.
Serebrennikov ne propose pas de solution pour sauver son pays de ce marasme permanent dans lequel il semble embourbé. En revanche il montre un pays riche, artistiquement riche, riche de poésie, de littérature et de musique, toutes les musiques.
Son précédent film LETO nous avait fait découvrir le goût russe pour le rock occidental (Bowie et consort), ici il n’oublie pas de rappeler qu’il y a un terreau musical bercé de riches mélodies traditionnelles ou de riffs électriques.
Mais Serebrennikov, c’est aussi une maitrise de la mise en scène qui nous fait basculer du réel au fantastique sans l’air d’y toucher, par le truchement de mouvements de caméra, de plans séquences que Paul Thomas Anderson pourrait apprécier.
Par petites touches, le réalisateur mélange moments gores, nostalgiques, humour noir, animation. Il change de format, propose la couleur et le noir et blanc.
En somme, son film est aussi garni qu’une Pavlova arrosée de vodka. On en émerge un peu ivre aussi, mais pour autant réjouis d’avoir participé à un voyage singulier dans un pays qui depuis la révolution Russe de 1917 a, du côté occidental, toujours suscité des fantasmes mortifères, une attraction-répulsion qui pulse au rythme des changements politiques.
On en ressort malgré tout avec le sentiment d’avoir été embarqué dans une croisière, certes chaotique, mais une croisière qui marquera profondément nos souvenirs cinéphiles.
Une chronique d’une grande richesse littéraire, les références mythologiques et les faits politiques en donnent plus de profondeur pour comprendre ce monde dans lequel évolue Petrov, un monde inquiétant, fantasmagorique. et parfois féerique.
Frédéric Bruguet nous ouvre les portes de l’univers de Kirill Serebrennikov. Ce cinéaste de tous les combats oeuvre pour la liberté d’expression et contre l’arbitraire qui secoue la Russie de Vladimir Poutine.
Merci à Frédéric Bruguet et à sa grande érudition cinématographique pour cette belle découverte ainsi qu’à Mr Google qui a guidé mes pas pour cette petite rédaction.
Hello Eric ! Alors te connaissant et connaissant tes goûts ! Je suis sûre que tu apprécierais ce réalisateur dont le 1er film Leto parle d’un groupe de rock dans les années 80 sur fond de Pérestroïka que j’ai découvert chez Yoyo vidéo et que j’ai adoré.
Leto : de noir et de blanc un fil ciselé comme du métal.
Délicieusement transgressif et atypique ce film relate les pérégrinations de musiciens dans la Russie Soviétique de Léonid Brejnev. La naissance difficile des groupes de Rock raconté avec un ton intimiste et poétique, un film magnifique et un coup de griffe dans la société Soviétique à l’orée de la Pérestroïka.
Slowrush est un trio franco-anglais bordelais qui produit de la pop-rock mélodique aux sonorités très British. En ces temps de météo et d'infos moroses, leur dernier EP The Story Starts..., mix de folk-pop, de power-pop, de rock pur et dur et d'un soupçon de sections...
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Hello. Merci pour l’accueil. C’est parti pour une nouvelle aventure !
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Hello Eric ! Alors te connaissant et connaissant tes goûts ! Je suis sûre que tu apprécierais ce réalisateur dont le 1er film Leto parle d’un groupe de rock dans les années 80 sur fond de Pérestroïka que j’ai découvert chez Yoyo vidéo et que j’ai adoré.
Leto : de noir et de blanc un fil ciselé comme du métal.
Délicieusement transgressif et atypique ce film relate les pérégrinations de musiciens dans la Russie Soviétique de Léonid Brejnev. La naissance difficile des groupes de Rock raconté avec un ton intimiste et poétique, un film magnifique et un coup de griffe dans la société Soviétique à l’orée de la Pérestroïka.