Le 23/11/2011, au cours de ma vie antérieure de correspondante de quartier pour le journal Sud-Ouest, j’avais rédigé un article sur Christophe Conan, un artiste protéiforme dont l’atelier rempli d’animaux étonnants, entre Jules Vernes et Tardi, se trouvait rue du Faubourg des Arts, au coeur des Chartrons (the place to be où j’ai vécu pendant 37 ans). Ce dernier avait conçu un projet pédagogique autour de l’élaboration d’une expo avec des étudiants chinois venus chercher en France une autre vision de l’art, ce que j’avais relayé.
Aujourd’hui, des années plus tard, je suis très heureuse de vous parler de son fils, Malcolm Conan, lui aussi artiste peintre et sculpteur, dont j’apprécie éminemment les différents univers que vous êtes cordialement invités à découvrir dans le cadre de l’exposition organisée par Clément Lassalle, du 12/09/ au 12/10 2024, à l’Office notarial du Duc à La Rochelle.
Malcolm Conan, un prénom et un nom pour une oeuvre où les voyages et les visions se mélangent
Avec un prénom de série culte du début des années 2000 et un nom évoquant à la fois un barbare aux muscles saillants ou un héros détective de manga, Malcolm Conan ne peut que marquer, d’entrée, les esprits. Surtout si on rajoute que dans la fratrie de 1 frère et 3 soeurs où il est né il y a 30 ans à Nantes, comme il le précise : «Je suis in the middle !».
Avec un père artiste, comme on l’a vu plus haut, et une mère psychothérapeute, Malcolm avait tout ce qu’il faut dans son ADN pour créer un univers bien à lui. Ce qu’il a entamé, après un BAC S et une année en biologie, en partant à 20 ans pour 6 mois en Afrique, au Sénégal et au Burkina Faso.
Au Sénégal, il s’investit dans une action humanitaire « MANECOUNDA » qui intervient dans un petit village de la Casamance. Malcolm aura l’occasion d’y expérimenter la peinture sur toutes sortes de supports tels que des vélos, un four à pain, ou encore la case de santé du village.
Au Burkina, il fait de la soudure à Ouagadougou et de la création de papier végétal. Il intégrera le staff du Festival International de Danse de Ouagadougou (FIDO), puis travaillera le bronze avec la technique de la cire perdue à Bobo-Dioulasso.
Si Malcolm se cherche, l’Afrique tient désormais une place prépondérante dans son coeur et sa créativité.
Sculpture métal et peinture sur toile ou sur bois, les modes d’expression favoris de Malcolm
De retour en France, il s’inscrit aux Beaux-Arts de Bordeaux où il sera reçu au bout de la seconde tentative. Pendant 4 ans, il étudiera la peinture et la sculpture. Et tous les soirs, il travaille dans l’atelier de son père, situé alors dans le quartier Nansouty, où il sculpte le fer et le métal.
Aider mon père m’a fait apprendre le métier de sculpteur.
Sa première oeuvre personnelle, des arbres bonsaïs, il la réalisera un an après les Beaux-Arts.
Il peint aussi dans son salon où il crée plusieurs séries sur l’Afrique, débouchant sur une première expo, Le Voyageur imprudent, en 2019, dans la Galerie Wilhelm Blais aux Chartrons, où seront proposées 14 toiles retraçant son voyage.
Suivie de plusieurs expositions dont une au Village Notre-Dame (voir photo ci-dessous).
Sa rencontre avec Max Ducos, peintre et illustrateur pour enfants dont l’atelier est installé dans le quartier jardin public marque un tournant dans sa vie de peintre.
Invité pour deux mois, il y restera deux ans. C’est l’occasion pour Malcolm de prendre du recul sur son travail et d’agrémenter sa technique.
Ce nouveau regard sera pour lui comme une libération. Un affranchissement du lien avec le père.
Un multivers pour des thématiques éclectiques
Quand on demande à Malcolm quels sont les sujets qui l’influencent, celui qui revendique d’être à la fois artiste et scientifique énumère :
- Les voyages physiques, comme spirituels
- L’Afrique, le Sénégal
- La numérologie, le symbolisme, le visible et l’invisible, l’ésotérisme
- L’horizon, le vide/le plein
- Les matières, les transparences, les choses cachées
Illustration avec un panaché de toiles composant un impressionnant multivers :
Une expo et un voyage dans les tuyaux
Malcolm, sensible aux liens qu’il a établis avec la présidente de l’association MANECOUNDA se rend souvent au Sénégal où il a réussi à tellement bien s’intégrer (ce qui est très rare) qu’on lui a attribué le surnom de Malou Badji = Le généreux – Le sage.
Il y retourne d’ailleurs le 17 octobre pour aider à construire une école dont il va coordonner les travaux.
Mais en attendant, vous êtes invités au vernissage qui a lieu :
le jeudi 12 septembre de 18h30 à 22h30 à l’Office Notarial du Duc, 1 rue du Duc, 17000 La ROCHELLE.
Présence à confirmer par courriel à : [email protected]
Et sinon, vous avez tout un mois pour découvrir une partie des oeuvres de Malcolm Conan qui m’a fait l’amitié de peindre ma maison à La Réole, ma nouvelle vi(ll)e, en l’imaginant dans quelques mois avec des murs végétalisés, recouverts de lierre et de roses Pierre de Ronsard.
Une autre manière de voyager…
Site Internet : https://malcolmconan.wixsite.com/artist
J’adore le tableau les tournesols il y a un petit coté Vincent Van Gogh et bien sur le coup de coeur est pour la Maison d’Isabelle qui est tout à fait remarquable dans son originalité et si je ne me trompe il me semble y voir un chat rouquin et un vélo que me rappelle quelque chose.
Un parcours dès plus étonnant pour cet amoureux de l’Afrique ( berceau de l’humanité ) mais il faut croire que l’art peut être héréditaire. La notion de multivers reflète bien l’éclectisme de Malcom Conan.
Conclusion : j’aime beaucoup ses tableaux présentés ici et voir un bananier tronant dans une salle d’un classicisme certain est peu commun