En 2019, le secteur de la restauration à emporter est toujours envahi par le plastique. Pourtant, depuis quelques années, de nouveaux emballages fabriqués à partir de matériaux « écologiques » font leur apparition sur le marché. Sont-ils vraiment meilleurs pour l’environnement ?
Le plastique : Ce fléau omniprésent
Selon L‘ASEF, 4,73 milliards de gobelets en plastique sont jetés chaque année en France, soit 150 par seconde.
Heureusement, la vaisselle jetable 100% plastique sera interdite à la vente dès 2020. Certains distributeurs ont déjà pris de l’avance en remplaçant l’éternel éthylène par des matières biodégradables et biosourcées. C’est également le cas du sac de courses en plastique à usage unique qui, interdit depuis 2016 dans les supermarchés, est désormais remplacé par des équivalents plus durables : sac en papier ou tissu, sac en plastique épais réutilisable, mais également par le fameux plastique biodégradable et compostable.
Plastique compostable, oxo-dégradable, biodégradable, biosourcé : quelle différence ?
Les sacs « biosourcés » sont fabriqués à partir de matières organiques végétales. Ils ont alors une empreinte carbone plus réduite que celle des sacs plastiques conventionnels. Néanmoins attention ! Ils ne sont biosourcés qu’en partie (la part obligatoire est fixée à 60% minimum d’ici 2025). Ils restent donc constitués en grande partie de pétrole et de substances chimiques.
Biosourcé ne veut donc pas forcément dire biodégradable.
Le « biodégradable » et « oxo-dégradable* » (Interdit en France), laissent imaginer qu’ils peuvent disparaître progressivement sans laisser de traces, mais c’est faux. Fabriqués en partie à partir de biomasse, le reste de la composition à base de pétrole n’est pas très reluisante. Ils ne se désagrègent qu’en partie dans la nature, laissant une multitude de fragments chimiques dans le sol.
Les sacs ou leurs fragments peuvent également s’envoler, finir dans les milieux marins et polluer et blesser les espèces pendant des centaines d’années. La biodégradabilité du plastique ne pouvant se réaliser qu’à l’aide de micro-organismes terrestres ou d’une température de minimum 50°c (ce qui n’est le cas d’aucun océan).
Le sac ne flottera pas et ne pourra donc pas profiter des rayons UV de la surface pour se décomposer. Il restera entier et coulera, constituant durablement un danger fatal pour les espèces animales et végétales, comme le dénonce Serial blogueuse dans son article The Moby Horror Picture Show.
« Les plastiques dits « oxo-dégradables », « oxobiodégradables » ou « biofragmentables », sont fabriqués à partir de polymères auxquels sont ajoutés des additifs oxydants à base de sels de métaux favorisant leur dégradation en morceaux plus petits (même invisibles à l’œil nu), indique l’Ademe. Généralement utilisés pour des produits à courte durée de vie (sacs de caisse, emballages…), ces plastiques peuvent se fragmenter, sous certaines conditions (lumière, chaleur…), après fragmentation ils se biodégradent. — ([www.biodeg.org])
En 2019, le secteur de la restauration à emporter est toujours envahi par le plastique. Pourtant, depuis quelques années, de nouveaux emballages fabriqués à partir de matériaux « écologiques » font leur apparition sur le marché. Sont-ils vraiment meilleurs pour l’environnement ?
Plastique compostable, oxo-dégradable, biodégradable, biosourcé : quelle différence ?
Les sacs « biosourcés » sont fabriqués à partir de matières organiques végétales. Ils ont alors une empreinte carbone plus réduite que celle des sacs plastiques conventionnels. Néanmoins attention ! Ils ne sont biosourcés qu’en partie (la part obligatoire est fixée à 60% minimum d’ici 2025). Ils restent donc constitués en grande partie de pétrole et de substances chimiques.
Biosourcé ne veut donc pas forcément dire biodégradable.
Le « biodégradable » et « oxo-dégradable* » (Interdit en France), laissent imaginer qu’ils peuvent disparaître progressivement sans laisser de traces, mais c’est faux. Fabriqués en partie à partir de biomasse, le reste de la composition à base de pétrole n’est pas très reluisante. Ils ne se désagrègent qu’en partie dans la nature, laissant une multitude de fragments chimiques dans le sol.
Les sacs ou leurs fragments peuvent également s’envoler, finir dans les milieux marins et polluer et blesser les espèces pendant des centaines d’années. La biodégradabilité du plastique ne pouvant se réaliser qu’à l’aide de micro-organismes terrestres ou d’une température de minimum 50°c (ce qui n’est le cas d’aucun océan).
Le sac ne flottera pas et ne pourra donc pas profiter des rayons UV de la surface pour se décomposer. Il restera entier et coulera, constituant durablement un danger fatal pour les espèces animales et végétales, comme le dénonce Serial blogueuse dans son article The Moby Horror Picture Show.
*Les plastiques dits « oxo-dégradables », « oxobiodégradables » ou « biofragmentables », sont fabriqués à partir de polymères auxquels sont ajoutés des additifs oxydants à base de sels de métaux favorisant leur dégradation en morceaux plus petits (même invisibles à l’œil nu), indique l’Ademe. Généralement utilisés pour des produits à courte durée de vie (sacs de caisse, emballages…), ces plastiques peuvent se fragmenter, sous certaines conditions (lumière, chaleur…), après fragmentation ils se biodégradent. — ([www.biodeg.org])
Une étude sur la biodégradabilité des sacs en plastique
Très récemment, des biologistes de l’Université de Plymouth au Royaume-Uni ont fait un test pour vérifier la dégradation de plusieurs sacs en différents matériaux plastiques : un sac biodégradable, un compostable, un oxo-dégradable et un autre en plastique traditionnel. Ils ont laissé un exemplaire de chaque exposés à l’air, dans le sol et dans la mer pendant trois ans, et le résultat est surprenant.
Aucun des sacs ne s’est correctement dégradé dans les différents environnements.
Les sacs étiquetés « compostables » ont presque totalement disparus après trois mois passés dans la mer.
Tous les sacs laissés au grand air se sont transformés en morceaux plus petits après neuf mois.
Les biodégradables et oxo-dégradables eux, sont restés en parfait état après avoir passé plus de trois ans dans le sol et le milieu marin. Les scientifiques ont même pu remettre des provisions à l’intérieur !
Et le sac “compostable” ?
Pour rappel, le compostage est un processus biologique de décomposition naturelle utilisant des champignons microscopiques, insectes et bactéries pour dégrader la matière organique.
Un produit compostable doit donc être déposé dans un compost correctement entretenu (eau, air, chaleur, fermentation) ou dans une poubelle de déchets verts. Le sac compostable a été développé dans l’idée qu’il pourrait se décomposer avec le processus de compostage.
Mais en réalité cela ne fonctionne que si le compostage se fait industriellement, c’est-à-dire à une température plus élevée que celle que vous pouvez atteindre avec les organismes de votre bac de jardin. Si votre immeuble ou quartier ne possède pas de poubelle spéciale “compost” il faut donc le jeter avec le “tout venant” car il n’est pas recyclable.
Pour le mettre dans son compost perso, il faut que la mention “compostable à la maison” soit clairement indiquée. Tous ces nouveaux termes vantés par l’industrie du plastique apportent de la confusion dans les esprits et génèrent des erreurs de tri qui compromettent le recyclage.
La meilleure solution reste donc la réutilisation des contenants, et bien évidemment de ne pas jeter ces sacs dans la nature.
Alternatives au plastique : La vaisselle et les emballages comestibles et/ou compostables à la maison
Pour un pique-nique ou un snack pris à l’extérieur, la vaisselle jetable reste relativement pratique voire indispensable. En plus des classiques fournitures en bois ou dérivés, certains fabricants ont laissé tomber le plastique au profit de matériaux naturels récupérés, transformés et moulés afin de retrouver la forme de la vaisselle traditionnelle.
De quoi sont composées ces fournitures compostables ?
Voici quelques exemples d’objets compostables et leurs matériaux de fabrication :
- Vaisselle en palmier : provenance Inde, en feuilles mortes de palmier ramassées par les villageois, ébouillantées et ensuite thermoformées à la vapeur sans additif.
- Vaisselle en biofibre de bois : provenance nord Europe, fabriquée à base de déchets purs de carton et de cellulose, moulée et thermoformée.
- Couverts en bois : provenance Chine, en bois de bouleau sans additif.
- Couverts en fécule : provenance Nord Europe (brevet allemand) c’est un mélange d’amidon de végétaux (pomme de terre ou betterave), de craie et de cellulose qui sont ensuite thermoformés.
- Gobelet PLA pour boisson froide : provenance Nord Europe, le polylactide obtenu par la fermentation de granulats d’amidon de maïs est ensuite polymérisé.
- Gobelet en cellulose pour boisson chaude : provenance Sud Europe, en cellulose pure et film de mater-bi pour l’étanchéité.
- Nappe et serviettes papier : provenance Est Europe, papier blanchi sans chlore.
- Sacs compost – sacs poubelles – sacs de caisse – sacs pour les maraîchers : provenance Nord Europe, fabriqué à base d’amidon de maïs non transgénique et polymérisé au soja.
- Gobelets réutilisables en polypropylène (Eco-cup): provenance Nord Europe ; à base de dérivés de pétrole mais écologique dans le sens durable. Les verres sont interdits dans les manifestations, d’où l’obligation d’utiliser des gobelets en plastique ou bioplastique.
Attention cependant, certains fabricants ajoutent de la colle, de l’encre ou des enduits type vernis qui renforcent certes l’imperméabilité, mais peuvent aussi avoir un impact sur la biodégradabilité de l’emballage.
Et la vaisselle comestible ?
En Pologne, la marque Biotermpropose de la vaisselle fabriquée à partir de son de blé, sans produits chimiques et avec un minimum d’eau. Il faut une tonne de son de blé pour produite 10 000 assiettes, bols ou plateaux qui sont compostables en 30 jours.
En Inde, l’entreprise Bakeys fabrique des couverts comestibles destinés au marché de la street food, très répandue dans le pays. Ces couverts sont « cuisinés » à partir de maïs, de millet, de riz et de blé et aromatisés à la cannelle, à la menthe, au gingembre, au sucre ou au cumin. Ils ont été conçus pour résister à la chaleur et aux liquides et peuvent donc être utilisés pour la soupe ou le café. Ils sont biodégradables en quelques jours.
En Allemagne, Leaf Republic a imaginé une ligne de vaisselle en feuilles (sans abattre les arbres), résistante à l’eau et biodégradable après 28 jours.
Aux États Unis, le porte-canettes utilisé pour conditionner les packs de bières et de soda est le déchet le plus meurtrier dans les océans. La brasserie artisanale Salwater Brewery a mis au point un système biodégradable et comestible à base de résidus récupérés dans les cuves de brassage (Blé et orge)
En Belgique, la société Do Eat commercialise des verrines et emballages pour sandwichs comestibles, peu caloriques, sans additifs et constituées d’eau et d’épluchures de pommes de terre généralement récupérées auprès des restaurants belges. Sans gluten et au goût neutre, les verrines peuvent prendre la forme de pirogues, de fleurs de lotus ou de tulipe.
Autant d’alternatives aux matériaux polluants qui vont dans le bon sens et ne cessent de convaincre les restaurateurs et leurs clients. Seule ombre au tableau, le prix de ces fournitures reste pour l’instant globalement élevé. Cependant, comme le marché du bio qui s’est démocratisé ces dernières années, plus la demande sera forte, plus les prix seront abordables.
Évidemment, le meilleur déchet est celui qui n’existe pas. La vaisselle et les emballages lavables / réutilisables restent la solution la plus adaptée à un mode de vie respectueux de l’environnement.
Sources : Surfrider Paris, Econo-ecolo, France Inter, Mieux vivre autrement.
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