Il y a quelques mois, j’avais fait un article sur la prise d’assaut, par les pirates du collectif Skinjackin, du skate park des Chartrons pour sa remise en beauté colorée, à grand renfort de bombes aerosols.
Or si la façade du spot en bordure de Garonne (juste en face des bateaux de croisière aux moteurs en permanence allumés), fréquenté par un nombre croissant d’aficionados du skate, du roller, mais aussi de la trottinette ou du BMX a été reliftée, il n’en va pas de même pour le reste.
Il y a peu, Léo Valls (Bon Anniversaire en retard Léo !), une bête de skate, un champion engagé dans l’intégration de ce sport pas toujours bien vu, dans la ville en mutation où, entre deux séjours à l’étranger, il vit. Une pointure, dont le talent n’a d’égal que sa gentillesse et sa simplicité malgré une aura d’envergure internationale, m’en avait touché deux mots.
Et puis la vie, l’embarras du choix des sujets à traiter et une fracture de la rotule m’avaient sorti cette actu de l’esprit.
Il aura fallu la vidéo que Shani Bru, 20 ans, vice-championne d’Europe de skate en 2017 (Yes une fille ! Et qui plus est originaire de Bergerac), a postée sur les réseaux sociaux, pour m’inciter, toujours coincée sur mon canapé, à aborder le danger que représente aujourd’hui, à Bordeaux, le skatepark des Chartrons. Mais aussi évoquer les mesures qui sont dans les tuyaux pour y remédier.
Aïe aïe aïe ! Le Skate Park des Chartrons c’est vraiment la dèche !
Alors qu’elle vise une participation aux JO de 2020, Shani Bru explique que l’état du skate park, un équipement publique dont vous pourrez mesurer la décrépitude plus bas, l’a incité à partir s’entraîner aux Etats-Unis.
Selon elle :
« Il faudrait un vrai projet qui se mette en place, avec les skateurs de bon niveau, (sous entendu, pas seulement à destination des enfants), pour permettre de progresser et pour que la France ne soit pas en retard pour ce type d’équipements » .
Rampes fissurées, plaques de bois déformées, trous bouchés avec des poches en plastique ou servant de cendrier, béance où il est possible de passer les deux bras ou les jambes, le coup de gueule filmé de Shani Bru n’était pas superflu. On peut même considérer que c’est miracle qu’il n’y ait pas eu d’accidents graves.
https://www.facebook.com/shanibruFR/videos/390279688512273/
Et maintenant on fait quoi ?
Du coup, la vidéo a fait son petit effet, sûrement boosté par l’article qui en a découlé sur le site de France Bleu Gironde. Depuis le 24 juillet 2019, un arrêté municipal a été promulgué entrainant la fermeture provisoire des bowls et de l’aire de cascade.
Aussi, si j’ai bien compris ce qui est inscrit sur la photo (voir plus bas) des mesures prises par la mairie, l’entreprise titulaire de l’entretien annuel du skate parc n’étant plus en mesure de le faire… :
La Direction des Sports de la ville de Bordeaux travaille à la réalisation des travaux et à la réouverture la plus rapide possible de la partie bowls et cascade.
De plus, pour être plus en phase avec les attentes des différents pratiquants de glisse urbaine, il est prévu un important projet de rénovation du skate parc en 2020.
Une concertation avec les associations étant programmée d’ici la fin de l’année, dont voici le lien vers le formulaire pour ceux qui veulent participer et être informés des dates.
Avec 35 000 pratiquants occasionnels ou réguliers et une communauté très soudée à Bordeaux (ce qui n’est pas le cas de toutes les villes), les propositions et les idées devraient fuser. Et la situation du skate, dans une ville qui a du mal à intégrer que cette discipline urbaine se vive dans la rue, évoluer.
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