Dimanche 10 mai 2020. En ce dernier jour de confinement, j’aimerais partager avec vous une pépite. Un livre qui a profondément résonné en moi et qui m’a vraiment aidée en cette période anxiogène de pandémie où la vie s’est collectivement arrêtée. Une période déstabilisante où néanmoins, contraint-e et forcé-e, il a été possible de se poser et du coup, de s’introspecter. En tout cas, c’est ce que j’ai fait, et Najwa Benchebab et son livre Voyage vers soi, les contes qui nourrissent votre enfant intérieur y ont, très efficacement, contribué.
Najwa Benchebab, la conteuse, coach et consultante qui peut éclairer ta vie
Najwa Benchebab est née au Maroc en 1990. Après un bac + 5 dans l’école de commerce « Kedge Business school », elle a occupé un poste de consultante dans la conduite au changement. Depuis 2016, elle s’intéresse à la psychologie. De fait, elle a obtenu une licence en psychologie à l’université de Toulouse et prépare actuellement un master à Paris 8.
Pour parfaire ce brillant cursus, celle qui manie talentueusement les mots comme un exutoire, est également finaliste du prix littéraire 2017 « Écrire au féminin », présidé par Bernard Werber.
Car écrire, Najwa Benchebab adore ça. Et elle le fait de manière très prolifique sur différents sites comme Medium où elle partage ses réflexions, ses analyses et ses conseils de coach professionnelle.
Une rencontre pleine de chaleur humaine et d’ouverture sur la culture du Maghreb
J’ai fait sa connaissance d’abord virtuellement via facebook, par l’entremise d’une amie commune, Nathalie Naïmi, qui, la première, me parlera de son livre m’assurant que j’aimerais à la fois, et son contenu et son autrice. Ayant eu la bonne idée de m’en envoyer un extrait pour exciter ma curiosité et mon intérêt, elle avait vu juste.
Sans compter que j’apprendrai dans la foulée que Najwa comptait dans son cercle relationnel, Mohammed Ajoulou, le cofondateur de CitiZchool, une école de leadership citoyen à Bordeaux que je suis depuis ses débuts, et pour qui j’ai une grande estime.
Je ne saurai qu’après l’avoir eue au téléphone et rencontrée en vrai, qu’elle me ferait aussi penser à Wafae, ma belle-fille unique préférée comme j’aime à l’appeler, qui est aussi marocaine et qui m’a fait découvrir la culture nord africaine, le Moyen Atlas et la générosité de son peuple.
Une rencontre que j’avais organisée lors d’un vernissage (dernier événement public auquel j’assisterai avant de réduire pendant 56 jours mon entourage à mon chat Clifton) au Marhaba, le restaurant franco-algérien de Rabah Maouche où j’avais mangé un mémorable couscous vegan que tu ne peux que connaitre si tu me suis ami-e lecteur-trice.
Et voilà, la boucle est bouclée ! Place aux mots qui font du bien, dans une période où on en a plus que jamais besoin !
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Quand Najwa Benchebab utilise la tradition orale pour s’adresser à toutes les générations
Un voyage vers soi : les contes qui nourrissent votre enfant intérieur est un recueil d’histoires que Najwa Benchebab a imaginées pour stimuler notre inconscient à travers la destinée de Sophia, une jeune fille vivant à «Conformista» :
Une ville sinistre où tout était sombre et ténébreux : les oiseaux ne chantaient pas, les enfants ne pouvaient ni jouer ni rêver, on n’entendait aucun éclat de rire.
Fuyant une existence soumise au régime tyrannique des Handys que sa curiosité et sa lucidité de Folly rebelle refusent, Sophia rencontrera au sommet d’une montagne (comme il se doit), un vieux sage (les sages sont toujours vieux) qui la conduira dans une ville accueillante et bienveillante qu’elle baptisera «Dream village», où elle deviendra, par l’entremise de récits et d’exercices étalés sur plusieurs mois, un chevalier de lumière.
Des contes leçons de vie pour illuminer notre chemin
L’enseignement du vieillard à barbe blanche, à l’instar des fables de La Fontaine et longtemps avant des fables d’Ésope, met en scène des animaux comme protagonistes. Chaque animal illustrant un archétype et une qualité à acquérir que je vous laisse découvrir dans la liste qui suit :
- Le conte du petit dromadaire – 1re clé : la patience
- Le conte du hérisson – La 2e clé : le langage positif
- Le conte du petit rossignol – La 3e clé : se faire confiance
- Le conte de la poule aimée – La 4e clé : L’amour
- Le conte de l’âne – La 5e clé : La lucidité
- Le conte de Miya la fourmi – La 6e clé : L’acceptation
- Le conte de l’aigle – La 7e clé : L’indépendance
- Le conte du paon – La 8e clé : La beauté
- Le conte du castor – La 9e clé : La persévérance
- Le conte du Cobra – La 10e clé : Le pardon
- Le conte du singe – La 11e clé : la tolérance
- Le conte de l’abeille – La 12e clé : La vision
Comme on le sait depuis Bruno Bettelheim, et comme Najwa l’explique :
Les contes permettent de faciliter l’accès aux émotions, de fournir des démarches à adopter pour résoudre ses conflits et fortifier sa personnalité à travers les personnages du livre.
Et je peux vous dire que c’est très puissant ! Cet outil thérapeutique et pédagogique par excellence en s’appuyant sur le symbole et la simplicité (parfait quand on a le cerveau en compote pour cause de bouleversement planétaire et d’état de sidération) favorise réellement une prise de conscience, prémisse au dépassement de ses problématiques.
Un livre auto-édité et joliment illustré
Chaque histoire, tout comme la couverture, ont été illustrées par Luis Alejandro Melo. Une connaissance de la meilleure amie d’une copine. Un artiste de 33 ans qui habite à Medellín, en Colombie et dont le style coloré et naïf s’accorde parfaitement avec le propos du livre. Jugez-en par vous-même avec ces quelques planches que j’ai sélectionnées.
À qui s’adresse l’ouvrage ?
Toute personne qui souhaite se connecter à son enfant intérieur pour vivre en paix et en harmonie ou toute personne intéressée pour devenir la meilleure version d’elle-même, ne peut que se laisser embarquer pour ce voyage intérieur.
Le livre n’était jusque là disponible qu’en e-book, format Kindle.
Il l’est désormais en format broché. Je viens d’ailleurs de me le commander, car j’ai vraiment envie de le relire en le feuilletant. Tout comme j’ai envie de le raconter à Naël, mon petit fils de 8 ans, avant qu’il ne s’endorme.
Pour l’acheter, il suffit de cliquer sur la photo ⬇︎
Il n’y a pas d’âge pour se construire, se relier à soi-même et être ancré. Nous allons en avoir plus que jamais besoin dans ce que l’on appelle « le monde d’après ». Ce monde bouleversé par l’irruption d’un virus microscopique qui a mis les 3/4 de la planète à l’arrêt et permis de réaliser (même si on le savait déjà) que nous ne pouvions plus continuer comme avant.
Najwa Benchebab nous donne quelques clefs d’une grande richesse pour nous y aider. À nous de nous en emparer.
Je vous tiens au courant dès qu’il sera possible d’organiser une rencontre avec l’auteure. Le faire dans une école, un collège, un lycée ou un foyer culturel seraient des plus pertinents à Bordeaux, Paris ou Casablanca. Voyage vers soi est littéralement un livre de salubrité publique à l’intention de tous les publics !
C’est pour vous ! C’est bonus ! C’est cadeau !
En conclusion et pour vous le prouver, je partagerai avec vous le conte de l’âne qui parle de lucidité, accompagné comme tous les autres en préambule, d’une pensée inspirante :
« La clarté ne naît pas de ce qu’on imagine le clair, mais de ce qu’on prend conscience de l’obscur » – Carl Gustav Jung.
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Save avait un rêve utopique : vivre dans un monde rempli de paix et d’amour. Il s’était donné comme mission d’être un grand pilier du changement. Pour cela, il allait s’investir et se sacrifier pour les êtres qui l’entouraient, afin de redonner au monde une nouvelle lueur d’espoir.
Par excès de gentillesse, Save portait toujours les problèmes des autres sur son dos et n’arrivait pas à dire non. Il avait probablement peur qu’ils se blessent, et il préférait endurer leur souffrance à leur place.
Des années passèrent et Save était toujours dans la même routine. Il sentait que son corps commençait à fatiguer et qu’il portait des sacs de plus en plus lourds… Save n’avait plus la même énergie qu’autrefois.
Un jour, particulièrement épuisé, il s’arrêta sous un arbre pour réfléchir à tout cela. Pourquoi son entourage lui rapportait-il des sacs toujours plus chargés ? Il avait tout fait pour ces personnes. Il était présent, il leur avait donné ses conseils et pourtant leurs problèmes n’étaient pas résolus.
À ce moment-là, il aperçut Miya la fourmi. Après avoir un peu discuté avec elle, Save lui demanda conseil et Miya lui dit qu’elle avait lu quelque part la théorie de Karpman*. Selon celui-ci, il existait trois rôles dans les relations humaines toxiques : le bourreau, le sauveur et la victime.
Tout d’abord, le bourreau est celui qui agit sur la victime en l’agressant et en l’humiliant. Ensuite, la victime, qui se sent inférieure, va chercher soit un sauveur soit un persécuteur. Et enfin, le sauveur qui apporte l’aide à la victime pour satisfaire son égo narcissique, car il se sent supérieur par rapport à celle-ci.
Save la regarda avec un air stupéfait et il lui dit : « Si j’ai bien compris… En venant m’apitoyer sur mon sort, je suis dans un état de victime ? » Ils se regardèrent et éclatèrent de rire !
Miya lui rappela que ce triangle était toxique. Avant de le quitter, elle lui précisa que pour sortir du triangle dramatique, il fallait se focaliser sur soi.
Save, ému par ses paroles, remercia son amie. Il se rappela la fameuse citation de Mandela, affirmant que tout changement commençait par soi. Il voyait maintenant très clair et juste, il avait compris que son erreur était de vouloir sauver tout le monde à la place de se sauver lui-même. Il décida alors de se débarrasser du poids qu’il portait. Il se sentit soudain plus léger et plus libre.
* Stephen Karpman, psychologue mettant en évidence un scénario de relation typique entre victime, persécuteur et sauveur.
Les contes et la poésie le monde en a perdu le secret mais parfois surgit une petite lumière dans le gris de notre vie et qui nous réchauffe, cette petite lumière s appelle Najwa Benchebab qui nous propose cet ouvrage comme on jetterait une bouée à ceux qui cherchent ou qui ont perdu leur chemin, à ceux qui doutent au fil de leur vie. Voyage vers soi ! un titre magnifique d autant plus que les illustrations qui accompagnent chaque conte sont remarquables.
Voila mon escarcelle à chroniques et autres articles bien remplie mais il me semble qu il y a encore de la place alors à bientot Serial Blogueuse !
Je suis trés émue par ton commentaire trés touchant , merci beaucoup <3
Je vous en prie Najwa , j apprécie votre démarche littéraire et j ai eu un coup de coeur pour les dessins de Luis Alejandro Melo
Si tu as un cadeau à faire ou même à te faire ! N’hésite pas Éric ! Ce sera un bon investissement ! 😉