L’été dernier, je suis allée au Maroc. Là-bas, outre la découverte d’un pays entre tradition et modernisation, ruralité et urbanité, riche de paysages inconnus à mes yeux de casanière (j’étais à Khénifra dans le Moyen Atlas), outre la rencontre avec des gens d’une générosité et d’une hospitalité sans pareil, dont je peux avec émotion témoigner, outre l’occasion d’assister à un mariage marocain digne d’un conte des mille et une nuits (la sono en plus), de visiter des souks et des médinas, de dormir à la belle étoile sur la terrasse d’une maison au pied d’un minaret, ou encore dans une yourte en montagne où je me baignerai dans un lac bleu des mers du sud grâce à son fond argileux, j’ai apprécié… les toilettes équipées d’une douchette.
Avec les toilettes à la turque, que je trouve autrement plus hygiéniques, puisque sans contact avec une lunette, véritable nid à microbes sur lequel j’évite au maximum de m’assoir quand je ne suis pas chez moi, je me suis toujours dit que la douchette était un système éminemment plus propre. Et ce n’est pas les Japonais (dont on sait à quel point ils le sont) qui diront le contraire, puisque c’est eux qui l’ont inventé.
Du coup, l’idée me trottant depuis un moment dans la tête, je viens de franchir le pas et, grâce à mon vélo-plombier préféré, Jean-François Morlon, (le seul plombier au monde à avoir des lunettes à monture ronde et carrée vert pomme), je suis désormais équipée d’une douchette WC dans mes toilettes !
Alors, si tu veux savoir quelles sont les 6 bonnes raisons qui vont te permettre de crier haut et fort :
« aux chiottes le PQ ! »,
je m’en vais, par le menu, te l’expliquer !
Pourquoi, comme dans de nombreuses parties du monde, utiliser une douchette WC ?
Que ce soit au Maroc, en Algérie ou en Tunisie, pays musulmans où l’hygiène, sans se souiller la main droite en touchant ses parties intimes, est essentielle, mais aussi en Thaïlande et dans de nombreux pays d’Asie, l’usage de la douchette (ou de la bouteille en plastique et de la bassine remplies d’eau) est généralisé depuis des lustres.
Il n’y a même pas de PQ dans les lieux d’aisance, si ce n’est à la rigueur pour se sécher, voire sur la table entre le sel et les cure-dents où il sert de serviette en papier. De l’avantage de vivre dans un pays chaud !
Ce qui toutefois n’explique pas pourquoi les Occidentaux, qui se gargarisent de leur niveau de civilisation, boudent cet usage tellement plus doux, écolo et hygiénique que le papier du même nom, loin de l’être tant que ça.
Mes arguments en faveur de la douchette en 6 points :
- Hygiène et confort intime sont vraiment ce qui caractérise la douchette par rapport au papier qui, sec, ne permet pas de tout enlever. En effet, comme me l’a très bien résumé mon plombier : le papier étale, la douchette nettoie ! De fait, malgré des passages répétés, les pores de la peau ou les poils sont rarement exempts de résidus. Ces restes de matière fécale étant propices au développement de bactéries et cause d’odeurs, voire d’infections. Sans oublier, même s’il est triple épaisseur, de mentionner combien le papier irrite la peau, favorisant ainsi les hémorroïdes, les fissures annales ou même les infections urinaires.
Et ne parlons pas des doigts souillés que bon nombre, même si les choses ont (enfin) pas mal évolué depuis les mesures d’hygiène imposées pour neutraliser le COVID, ne prennent pas la peine de savonner après avoir tiré la chasse, spot où les bactéries font carrément une rave party. - Le facteur écologique intégrant le zéro déchet est une autre raison prépondérante quand on sait que :
- 140 litres d’eau en moyenne sont consommés pour fabriquer un rouleau de papier WC, ce qui devrait vraiment nous interpeller à l’heure où l’eau, l’or bleu, devient une ressource de plus en plus rare et précieuse. Réchauffement climatique avec son lot de sécheresse, de déficit hydrique et de désertification obligent…
- Plus de 250 000 arbres sont abattus chaque jour pour finir dans nos WC… même si en Europe on ne rase pas des forêts sauvages ou protégées pour fabriquer notre sacro-saint PQ. Ces forêts si précieuses et si indispensables pour maintenir les sols en place avec leurs racines, héberger de la faune sauvage, absorber du CO2, générer l’oxygène que nous respirons, limiter les canicules….
Du coup choisir a minima des labels « forêts gérées durablement » sur les emballages de papier WC est une évidence, si tant est que l’on ne puisse pas s’en passer pour s’essuyer le derrière. Même si de toute façon demeure le problème du chlore, ce produit chimique générant dioxine, un polluant pour l’environnement utilisé pour traiter, aussi bien les fibres d’arbres fraîchement coupés que les fibres recyclées. Sans oublier le film plastique qui emballe les packs de rouleaux.
- Les économies du coup, tant en papier qu’en litres d’eau, même si je n’ai pas encore assez de recul pour pouvoir financièrement les chiffrer, ne devraient pas mettre longtemps à se faire sentir.
- Très pratique pour nettoyer la litière de son chat, directement dans la cuvette des toilettes. Elle même facile à nettoyer d’un jet ciblé de douchette, évitant ainsi de tirer la chasse, d’où là encore, des économies d’eau conséquentes.
- La fin des lingettes jetables ou du PQ humide, pour celles et ceux qui complétaient l’usage du papier toilette avec. Produits soit disant biodégradables, mais en fait véritable catastrophe sanitaire et environnementale, puisque composés de matériaux disparates, tel le polyester, et imprégnées de produits diversement toxiques, dont les bébés sont les premières victimes. Sans oublier les tuyaux des stations d’épuration qu’elles bouchent allègrement.
- Plus de stress et d’hystérie en cas de pénurie ! Les flippés du manque de PQ qui font des stocks pour soutenir un siège et qui seraient prêts à tuer dès qu’ils n’ont pas 10 paquets de 12 rouleaux d’avance en période de rationnement, comme on l’a vécu pendant le confinement, peuvent accéder à l’autonomie.
Finalement on le voit, la douchette peut même contribuer à la paix dans le monde, puisque grâce à elle, fini les bagarres dans les rayons des super marchés ou tout autre lieu recélant les précieux rouleaux !
Bon ! J’espère que tu es convaincu·e et que tu vas changer d’ère dans tes toilettes en adoptant la douchette !
Et là, soudain, je réalise que, alors qu’ils sont les sujets principaux de cet article, je n’ai pas prononcé une seule fois les mots : pipi et caca ! Bon, ce n’est que partie remise car, maintenant, sache le, j’ai envie de tester le papier toilette lavable écologique en tissu !
À suivre…
Avec mon chat Clifton pour hérault, ci-dessous mon post Instagram relayé sur Facebook, deux de mes profils en série où je t’invite à nous suivre (coeur avec les doigts)
RIP le PQ pour s’essuyer ! Vive les lingettes en tissu lavables pour se sécher !
Un article étonnant, passant de la géographie du Maroc à l’exploration de la salle d’aisance. Isabelle Camus réalise l’exploit de nous emmener dans une grande aventure contenue dans une toute petite pièce et néanmoins des plus nécessaire. Cette écriture espiègle et poétique nous plante le décor celui de l’écologie et si on n’ose me dire encore!!!! je dirais tout simplement rien n’est de trop pour l’écologie.
Jean-François Morlon plombier-vélo-écolo, multirécidiviste des bons offices votre devise pourrait être la suivante : En toute occasion une solution pour chaque intervention.
Une pensée pour Mr Clifton et ses retrouvailles avec son plombier préféré .
Merci beaucoup pour votre commentaire.
Les plombiers sont tous écolos en réparant les fuites ou en faisant faire des économies d’eau / d’énergie à leurs clients 😉
Ben là tu vois tu n’as fait qu’une demie révolution, par ce que là tu continue à faire caca dans l’eau que tu bois. La prochaine étape ce sont les toilettes sèches? Sinon après ce sera ne plus faire pipi dans son caca. Ca c’est de l’évolution et de la révolution. Ton instinct naturel fera de tes déjections un engrais naturel, quoique tu doive encore proscrire les médicaments bien chimiques et la malbouffe. Mais bon je ne veux pas te filer le cafard Bises Blogueuse
Hello Rudy ! Merci pour ton retour ! Alors concernant les médicaments, je n’en prends pas du tous, et côté bouffe, je mange bio et très peu industriel. Par contre les toilettes sèches, et la séparation du pipi avec la chasse d’eau reliée à l’eau de pluie et du caca, si je les pratique quand je vais chez Margaux, ma fille ainée et son père qui chacun dans leur maison ont installé ce système… à la campagne… je ne suis pas encore prête, et se pose dans ce cas précis, la question de la gestion des déchets organiques en milieu urbain et de l’eau à utiliser… Quelle est ta solution ?