Dans la série des lieux que j’ai découverts par hasard, exactement dans la lignée (et quasiment dans le même temps) de celui de Nohos’ Déli, je vous présente Pink Pain Tattoo !
Imaginez ma surprise, quand marchant (oui il m’arrive de faire des infidélités à mon vélo Peugeot) sur le trottoir de la rue Prunier : une petite rue tranquille longée d’échoppes, perpendiculaire au cours Saint Louis et parallèle au cours du Médoc où j’habite, voilà-t-il pas que je découvre une vitrine avec écrit en gros :
Pink Pain Tattoo
De quoooâ me dis-je, il y a un nouveau tatoueur dans le quartier et qui plus est juste derrière chez moi ? Ni une ni deux je poussais la porte pour faire sa connaissance.
Le tatoueur étant en train de… tatouer, rendez-vous fut pris pour tranquillement discuter un jour réservé au dessin.
Je ne le savais pas encore, mais je venais de rencontrer celui qui me ferait mon second tatouage…
Pink Pain Tattoo, un tout nouveau salon made in Chartrons
Rémy Zeidl est né à Valence dans la Drôme. Passionné par le dessin, beaucoup moins par l’école, il a passé un Bac comptabilité, suivi d’un BTS dans le graphisme, à Grenoble. S’ensuivront une année dans l’imprimerie, puis deux ans et demi chez un tatoueur de Valence.
S’installer à Bordeaux fut, aussi bien pour sa chérie que pour lui-même, une évidence :
« La ville me rappelle parfois Valence et les Bordelais sont vraiment cool ! »
Craché juré je ne l’ai pas payé pour qu’il le dise ! En tout cas, ça fait presque bizarre d’entendre ça après tant d’années de réputation d’antipathique froideur et de fermeture prétentieuse. Hein les Bordelais ?
Monter son salon a toujours été son objectif. Depuis fin juillet 2017 c’est chose faite, et c’est aux Chartrons qu’il a concrétisé son rêve. De toute évidence ce garçon de 24 ans a un bon karma 😉
Son amie Angélique, graphiste aux manettes de son agence de communication Le Trombone Rouge, l’a aidé pour sa communication, sa vitrine, ses cartes de visite que je trouve canons et qui m’ont franchement incitée à lui faire confiance. Il insiste là dessus :
« Elle m’a toujours soutenu dans mes projets quels qu’ils soient ! »
Des voyages à Londres, Manhattan et Edimbourg lui ont permis de comparer différents types de salons et de mentalités dans le domaine du tatouage, sachant qu’en France cette tendance à se faire piquer, noircir et/ou colorer le derme commence juste à se démocratiser.
Son style ?
Essentiellement line work [le travail des contours et des lignes]/black work [une technique où de grandes bandes de peau sont recouvertes uniformément d’encre noire] pour aborder un peu toutes sortes de thèmes, de Star Wars aux insectes en passant par la protection de l’environnement et le fétichisme.
Ses influences ?
- Inzi de Visceral Tattoo (Aix-en-Provence)
- Franck Anzalone du tatto shop Misti-Ka (Valence)
- Rocky Zero du salon « Les Vilains Bonshommes » (Nantes)
- Fat manu di Bongo du Coco bongo tattoo club (Tours)
- MTL Tattoo (Montréal)
et bien d’autres…
Tattoo Balkis therapy… suite et fin
Ceux qui me suivent le savent, j’ai succombé au tatouage en mémoire de ma chatte Balkis, prématurément et brutalement disparue. Ma panthère noire, ma sorcière bien-aimée pour la vie que je porte désormais au dessus de mon coeur. Depuis quelque temps l’idée me titillait de rajouter une phrase. Après Marie-Alice, c’est à Rémy que je confierai ma peau.
La séance durera quelque 2 heures (temps de préparation de tout le matériel inclus) pour un résultat qui me ravit. Rémy maîtrise de bout en bout l’hygiène, l’accueil et la technique. Ses encres sont vegan et son style très élégant.
L’occasion du coup de parler du tatouage dans notre société et du rôle du tatoueur. De la pudeur, de l’impudeur, de la souffrance et de la résistance, de la toxicité des encres couleur, des différents pourquoi on se fait tatouer et à quel prix. Un tattoo a bien évidemment un coût, variable suivant sa taille et celui qui le réalise, ce qui ne semble pas freiner ceux dont le corps (et ce quel que soit le milieu social) en est un peu, beaucoup, à la folie (hello M Pokora !), couvert.
Cette deuxième séance aura clos le rôle thérapeutique et de mémoire que j’ai fait jouer à cet art qui visiblement suscite de plus en plus de vocations. Débouché d’un métier qui ne connait pas la crise.
Mode passagère, besoin de rites initiatiques, contre-culture qui se banalise, il est loin le temps où le tatouage était négativement connoté, apanage des yakuzas et des malfrats, même s’il demeure mal vu, voire interdit dans certains pays.
Pour l’heure je souhaite bienvenue et longue vie à Rémy/Pink Pain Tattoo tout comme je le remercie, grâce à lui je suis pour toujours et à jamais avec Balkis, ma féline.
Et puis à bientôt qui sait… Il parait que quand on a commencé à faire encrer son corps, et même si c’est loin d’être une partie de plaisir – le nom Pink Pain Tattoo évoquant d’ailleurs clairement la notion concomitante de douleur et de plaisir du tatouage – on ne peut plus s’arrêter…
Merci à toi pour tout ! l’article, les tatouages, que de bons moments !
Donne moi des nouvelles de Lyon !!! Et viens me faire un coucou quand tu reviens à Bordeaux !!