La Réole, le nouveau plan B pour les Bordelais ?

par | 20 Nov 2019 | Serial Blogueuse | 8 commentaires

Je suis de plus en plus convaincue que le salut de notre société qui voit les campagnes se dépeupler et les grandes villes « s’emboliser » comme dit plus bas, viendra du ré-investissement des villes moyennes, villages et communes rurales par des habitants (et des élus) pro-actifs. À ce titre,  j’ai eu envie de partager avec vous cet article de Télérama, mon programme TV préféré si cher à Vincent Delerm, qui, sur 4 pleines pages, parle de La Réole, ville d’Art et d’Histoire située dans l’Entre-Deux-Mers.
Exemple parfait de ce qui pourrait donner envie de changer de vi(ll)e !

Exclu Web pour les abonnés, article publié le 18/10/2019 / signé © Mathieu Braunstein/ photos Rodolphe Escher

Une alternative à la métropole – La Réole, nouveau quartier de Bordeaux ?

Dotée d’un riche patrimoine historique, La Réole, petite bourgade de Gironde de 4 300 habitants, témoigne d’une vitalité associative et culturelle rare, entretenue par des habitants créatifs et investis. Son accessibilité, quarante minutes en train de Bordeaux, redouble son attractivité. Et voit de plus en plus de Bordelais s’y installer.

Rodolphe Escher

« Quand on a la Garonne à portée de vue tous les jours, on a forcément envie de naviguer dessus. » Proviseur du lycée de La Réole, Vincent Gorse se démène pour redonner vie à son établissement.

Options, projets pédagogiques, expositions hors et dans les murs, bientôt un ciné-club avec le cinéma local : il multiplie les initiatives. Et, chaque samedi après-midi, se transforme en moniteur de kayak, chef d’une petite troupe d’enfants et d’adultes prêts à affronter les bras du fleuve.

Depuis la rive opposée, au niveau de l’eau, la bourgade se découvre comme une ville à étages : le pont suspendu, l’ancienne manufacture de tabac et, vers l’aval, un ensemble monumental, dans lequel, à distance, le lycée se confond avec l’ancien prieuré du XVIIIe siècle…

La Réole, plus petite « ville d’art et d’histoire » en France (1), située à 70 kilomètres de Bordeaux par la route, domine d’une vingtaine de mètres la plaine alluviale, où le maïs et les peupliers ont remplacé le tabac d’hier. En haut, sur le promontoire, mairie et médiathèque occupent l’ancien prieuré bénédictin.

En bordure de fleuve, le parking est vidé de ses voitures pour le marché du samedi matin. Et au droit de l’Aviron réolais, sur la route de Marmande, la gare relie l’ancienne sous-préfecture à Bordeaux au rythme de vingt-quatre trains par jour : le cordon ombilical de cette bourgade de 4 300 habitants qui, depuis quelques années, s’efforce de remonter la pente.

Car les difficultés sont réelles, dans cette commune où un tiers de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté (2) . « En 2016, nous avons lancé une étude sur les forces et faiblesses de la ville, confie Bruno Marty, maire (PS) de La Réole et par ailleurs professeur de mathématiques au collège local. Force est de constater qu’il y avait beaucoup de faiblesses. »

Emblématique des petites villes oubliées par la croissance, La Réole compte 20 % de logements vacants. Et une boutique sur quatre dans le centre ancien affiche un panneau « à vendre », malgré les mesures prises pour freiner la zone commerciale installée en périphérie. « L’interdiction d’ouverture des grandes surfaces le dimanche a été le combat du siècle », rappelle l’élu avec emphase. « Un maire a quand même un certain pouvoir, il peut faire des choses. » Revitalisation du centre-bourg, réouverture des commerces : le mot d’ordre, désormais, pour la fin de son premier mandat, est de remettre l’humain au centre.

Même en l’absence d’élu à la culture (la conseillère municipale chargée de ces dossiers ayant déménagé sur le littoral), les initiatives continuent de fleurir. Peu importe de savoir si elles relèvent prioritairement du champ social, gastronomique ou culturel… Tout projet un peu construit fait ici l’objet d’attention.

Vincent Gorse, le proviseur du lycée de la ville, se transforme en prof de kayak le samedi. À droite : l’ancien prieuré du XVIIIe siècle.

En attendant les babayagas

Pour imaginer La Réole de demain, il faut aller voir du côté de l’ancien hôtel de ville — une halle pavée du XIIe siècle bordée de colonnes à chapiteaux romans, longtemps utilisée comme halle de marché. Là, à cheval sur les anciens remparts, s’ouvrira la Fabrik à toits, une résidence de personnes âgées en habitat participatif, sur le modèle de la Maison des babayagas de Montreuil, en région parisienne.

Trois parcelles destinées à accueillir onze logements, de différentes tailles… Après cinq ans de concertation, le premier coup de pioche a été donné cet automne. L’office public ­Gironde Habitat soutient sans réserve cette utopie auto­gestionnaire, qui accueillera vieilles dames et familles. « Nous avons tout de suite senti que le projet recueillait l’attention de la population », témoigne Sigrid Monnier, directrice générale de l’office public HLM gérant 18 000 logements dans le département.

Très engagée sur ce dossier, qui pour elle a valeur de test, elle n’ignore rien des difficultés qu’a pu connaître la municipalité du Sud-Gironde.

« J’ai connu La Réole en 2007, à l’occasion d’une opération de rénovation urbaine place Aristide-Briand. C’était dur. »

Mais la ville de l’Entre-deux-Mers tire aujourd’hui profit de la saturation de Bordeaux. « La métropole est embolisée (sic) », résume le bailleur social.

À l’inverse, La Réole aligne des atouts : son potentiel patrimonial, son côté sympathique et le train. Alors les Bordelais sont nombreux à sauter le pas et à abandonner sans regret Saint-Michel ou Bègles, quartiers populaires devenus inabordables…

Sans que La Réole soit une ville-dortoir (on en est loin), les TER du matin et du soir font le plein de ces nouveaux habitants ayant gardé un ancrage, professionnel ou scolaire, au cœur de l’agglomération bordelaise. Depuis quelques mois, la commune de l’Entre-deux-Mers est ainsi entrée dans le dispositif des « villes d’équilibre » imaginé par le département de Gironde pour désengorger Bordeaux.

Un contrat qui promet à la belle ­endormie une aide technique et financière salutaire.

« Lorsque j’ai déclaré que La Réole était en train de devenir un nouveau quartier de Bordeaux, c’était un peu osé, reconnaît le maire Bruno Marty. Je voulais dire que la métropole s’en sortira grâce à des villes comme la nôtre. »

Vendredi, c’est afterwork

Dans la rue Armand-Caduc, le café associatif La Petite Populaire en témoigne. Avec ses murs colorés, ses meubles de récup et son logo étudié, il apporte une touche urbaine bienvenue dans l’ancienne Grande-Rue.

Les commerçants y prennent leur café du matin, des lycéens s’y hasardent entre deux cours, et quelques indépendants y tentent l’expérience du travail à distance. David Lespes, ancien programmateur de la salle de musiques actuelles Le Krakatoa, à Mérignac, est désormais (unique) salarié de La Petite Populaire.

Avec sa compagne Astrid Schuman, ils reviennent sur leur projet familial et associatif. « On voulait quitter Bordeaux, on regardait du côté des locations à la campagne sur l’axe du chemin de fer. On est arrivé ici par hasard, pour un vide-grenier… Quand on a vu toutes ces boutiques fermées, on s’est dit que tout était possible. »

Le couple a les moyens d’acheter une maison. Astrid, après avoir travaillé chez Bradley’s, la librairie anglophone de Bordeaux, décide d’ouvrir une boutique de jouets dans le bas de la rue Armand-Caduc. David poursuit pendant trois ans les allers-retours avec la métropole, avant de lancer son association. « On a organisé une dizaine de concerts à la maison. Le premier collectif s’est monté à ce moment-là et on a commencé à organiser des événements à l’extérieur, notamment dans la salle de l’Amicale laïque. L’idée du local est venue vite. »

Le projet emporte le soutien de la mairie et du département. Le café, accueillant, dynami­que, ouvre au printemps 2018. Avec ses vinyles et ses cafés partagés (3) , La Petite Populaire tient le haut du pavé, notamment lors des apéros du vendredi soir, les fameux afterworks. Jusqu’à l’arrêté de péril qui frappe l’immeuble et conduit à la fermeture provisoire du lieu.

L’association étoffe sa programmation de spectacles et concerts hors les murs, et déplace alors ses apéros hebdomadaires à l’ancienne prison, un bâtiment classé aux allures de petite église, ou à l’ancien lavoir, rénové l’an dernier à la faveur d’un chantier bénévole… « Cela nous a forcés à être réactifs. En quelque sorte, c’était un mal pour un bien. »

Chantal Limerat, fondatrice de la librairie La Folie en tête, où elle organise vernissages et lectures. La Réole compte aussi 20 % de logements vacants et de boutiques à vendre.

Orgue à toute heure

La ville s’enorgueillit de neuf festivals. Théâtre de rue, musique ancienne, orgue, folklore, de mai à novembre. Dans cette offre, Le Chemin des arts, suite d’expositions de photo et de peinture dans le vieil hôtel de ville ou à l’ancienne prison, occupe une place à part, car il est directement piloté par la mairie.

D’autres manifestations, comme Les riches heures de La Réole, festival de musiques anciennes, affirment une ligne artistique singulière, tout en ­faisant résonner les vieilles pierres. Orgue et chant baroque débordent d’ailleurs du strict cadre festivalier, grâce aux master class.

Jean-Christophe Candau, le directeur artistique, est arrivé dans la région il y a une douzaine d’années. « Quand on parle de La Réole aux Bordelais, beaucoup nous disent que c’est loin », s’étonne le musicien. Pour renouveler son public, le ténor multiplie les relais. Depuis trois ans, il ouvre ainsi son festival par un concert à la cathédrale Saint-André de Bordeaux. Et la fréquentation suit, avec de plus en plus de spectateurs extérieurs au Sud-Gironde.

La Folie en tête

La belle machine des « neuf festivals » continue de tourner et d’alimenter la dynamique. La librairie La Folie en tête est ainsi devenue une institution. Sitôt franchies les portes, on repère les grands portraits d’écrivains en noir et blanc. Des choix affirmés, qui se reflètent dans le fond exigeant des rayonnages.

Ancienne prof d’anglais à Paris, Chantal Limerat s’est installée dans le haut de la rue André-Bénac, juste en contrebas de l’office de tourisme. « Si j’avais fait une étude de marché, je n’aurais pas ouvert… Mais je me suis dit qu’une ville équipée d’un lycée ne pouvait décemment se passer d’une bonne librairie. »

L’infatigable lectrice croit à la transmission, et le démontre par les rendez-vous réguliers qu’elle organise. Cet automne, elle accueillera Didier Daeninckx, deux auteurs de chez P.O.L dans le cadre du festival Ritournelles, Pierre Mainard qui fut l’éditeur de Pierre Peuchmaurd

Les lectures qu’elle propose font le plein, tout comme les vernissages, car la librairie dispose d’une petite ­galerie, où elle a pu rendre hommage à l’écrivain voyageur Victor Segalen ou faire découvrir la photographe Christèle ­Lerisse… « Quarante personnes dans une librairie de cette taille, c’est quelque chose ! »

Mais sur la question de la revitalisation par la culture, l’élégante libraire apporte un bémol. « Nous ne pouvons pas nous contenter du label d’art et d’histoire. Ce doit être un point de départ pour une programmation contemporaine. » En l’absence d’élu à la culture, la libraire préconise un comité de pilotage, une « vraie concertation » pour définir les ambitions de la ville, notamment en matière d’arts plastiques.

Concert électro à l’Amicale laïque, à l’initiative de la Petite Populaire, association dont David Lespes, ancien programmateur au Krakatoa de Mérignac, est aujourd’hui le salarié.  

La vie culturelle se trouve aussi affaire de circonstances et de dialogue, dans cette ville où tout le monde se croise au marché. « Cette année, pour Les riches heures, la thématique est venue un samedi d’une conversation avec le proviseur Vincent Gorse, qui me disait vouloir inviter un violoncelliste au lycée pour commémorer la chute du mur de Berlin », témoigne Jean-Christophe Candau.

Le directeur des Riches heures décide alors d’axer sa programmation 2019 autour des frontières et d’associer pour la première fois des voix d’hommes aux compositions électro de la jeune Bordelaise Julia Hanadi Al Abed. Par ricochet, voilà le proviseur responsable indirect d’expérimentations artistiques et coiffé d’une casquette supplémentaire !

L’enseignant en fait le constat :

« J’ai travaillé à Bordeaux, à Libourne, aux Émirats… Mais cet endroit où tout le monde est disponible pour aller à la rencontre de l’autre est exceptionnel. Nulle part ailleurs, je n’ai ­observé cet élan où chacun cherche à tordre son objectif pour rencontrer celui du voisin. »

Jazz à tous les étages

Entre Garonne, vignobles et prémices de la grande forêt landaise, bientôt unis au sein d’un même « pays d’art et d’histoire », on circule finalement au sein d’un territoire cohérent, riche de ses convergences comme de ses différences.

C’est ce qu’affirme le musicien Bernard Lubat, très assidu, ces derniers mois, de ce côté-ci de la Garonne. « J’ai été très charmé d’y entendre le Quatuor d’Olivier Messiaen l’an dernier. » Depuis, l’ogre de Jazzcogne s’est plié à l’exercice d’une rencontre avec les lycéens. Avant de délocaliser le festival d’Uzeste (42 ans cette année) avec un duo improvisé avec ­Michel Portal au château des Quat’Sos cet été.

« La Réole est un lieu où on peut travailler cette question de l’archaïsme et de la modernité, du savant et du populaire. Si la ville est d’accord pour devenir un lieu d’expérimentation, on proposera de continuer le projet dans les écoles du Sud-Gironde. »

Et d’imaginer déjà une suite à donner, avec une « rue du jazz » faisant la part belle aux musiques improvisées, de la place de l’église au cinéma et au café-PMU dans la partie basse de la ville. Bernard Lubat, qui venait « faire le bal » dans sa jeunesse de l’autre côté du pont, est bien placé pour le dire : « Il faut avoir le courage du temps long. »

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8 Commentaires

  1. simon eric

    Un article riche qui pourrait prétendre à etre une suite à celui consacré à Bordeaux et son devenir dans la rubrique  » Chartrons place to be « .Bordeaux fière de son passé historique et architectural se noyant dans un modernisme effréné et se vidant de ses autochtones, cela ne vous sied plus ? hé bien Isabelle vous donne l occasion de jeter l ancre à la Réole.
    Une chronique qui sent bon la vielle pierre, l histoire, la culture et la réorganisation d une petite ville qui veut vivre de ses atouts
    Mais attention derrière l enthousiasme de ce texte Isabelle nous rappelle les difficultés des petites villes l abandon et la fermeture de magasins , la précarité qui touche aussi les zones rurales.

    Nous pouvons mesurer tout le travail d Isabelle à la richesse de cet article.

    Réponse
    • Isabelle Camus

      J’en rougis devant mon ordi Éric ! 😉 Je te verrais bien vivre à la Réole, cette ville chargée d’histoire et riche de culture !

      Réponse
  2. jéjé

    « Les préjugés ont la vie dure »,
    cela fait maintenant 1an et demi que je suis à La Réole, c’est une ville qui ne demande qu’à s’exprimer au travers de ces femmes et ces hommes qui y résident, le seul bémol rencontré est le fait que certains vivent encore dans le passé et non dans le présent et encore bien moins dans le futur, comme si rien n’était possible, un brin de French bashing ??…….
    Pourtant et j’en témoigne, « Les Néo-Réolais » sont là, et ils continuent à arriver, cette ville est appelée à devenir!!!
    Nous serons les meilleurs « consom’acteurs » pour que celle-ci rayonne en Gironde et ses habitants historiques pourront être fiers de nous avoir accueillis.
    Votre post nous accompagne dans la construction de notre bien être, nous serons les bâtisseurs d’une ville nouvelle, merci à vous!
    JS

    Réponse
    • Isabelle Camus

      Merci de votre retour Jéjé ! À l’évidence la Réole est dans une mutation qui doit gérer le passé, le présent et le futur avec de nouveaux habitants qui apportent leur énergie, leurs envie et leurs modes de vie. Bonne continuation et bonne construction à vous ! 😉

      Réponse
    • Isabelle Camus

      Rebonjour Jéjé ! Et peut-être à bientôt, car j’envisage de venir m’installer à la Réole d’ici quelques mois…

      Réponse
  3. Nathalie Bergé

    Afin de concrétiser un projet professionnel, je suis arrivée sur La Réole en 2009, un peu par hasard et sans connaître cette ville. J’en suis tombée en amour (comme disent les Québéquois! )

    Mes projets professionnels ont ensuite évolué, et j’exerce maintenant le métier de mandataire en immobilier depuis 10 ans sur La Réole. Je suis ravie de vivre près de cette si belle ville, et désolée de voir parfois les réticences de certains clients à venir s’y installer, alors qu’il y fait si bon vivre!

    Il nous faut des personnes comme vous, chère Isabelle, pour faire prendre conscience à certains de la beauté de cette ville, et du bienfait d’y vivre.

    Alors mille mercis pour ce bel article qui parle si bien de ma ville de cœur.

    Au plaisir de s’y rencontrer un jour…

    Réponse
    • Isabelle Camus

      Yeah ! Merci pour ce témoignage Nathalie et bravo pour ce parcours de vie ! On se verra certainement un de ces jours dans ma future ville ! 😉

      Réponse
  4. Eric Simon

    le long de la Garonne s’élève tours et remparts trahissant un passé chargé d’histoire. Des vielles rues pavées de pierres résonne encore des temps anciens. Ville millénaire qui témoigne de notre patrimoine te voici devenue plus sage car les temps nouveaux arrivent pour que tu puisses continuer à marquer l’histoire. La Réole du passé à l’avenir une chronique qui sent bon la vielle pierre, l histoire et la culture.

    Réponse

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