Point n’est besoin de prendre l’avion, le train ou tout autre transport pour voyager au loin. Découvrir des cultures d’ailleurs en poussant la porte d’un resto est un bon moyen de le faire, et cela, sans quitter Bordeaux, ni même son quartier préféré.
La preuve que la Chartronnaise que je suis depuis 37 ans a eu envie, accompagnée de Juliette, mon aspirante journaliste culinaire, de partager avec vous.
Suivez-nous ! Le temps d’un savoureux Food trip à travers la carte de 6 restaurants aux Chartrons, nous allons non seulement vous faire saliver, mais aussi vous présenter des passionné·es heureux de dispenser leur savoir-faire et leurs traditions. Le tout cuisiné frais et maison.
Armées de nos vélos et de nos stylos pour un article à 4 mains, lors d’un périple tout autant gastronomique qu’humain – forcément végétarien pour moi ou pas pour Juliette et Tom, qui nous accompagnait – nous avons mangé japonais, italien, marocain, levantin et syrien.
Miam !
Notre top 6 des restaurants aux Chartrons pour un yummy et dépaysant foodtrip culinaire
1. Foodji
Fabrice n’a encore jamais mis un pied en Asie. Pourtant on pourrait carrément lui accorder la double nationalité asian-européenne en raison de son addiction à Midnight Dinner (une série japonaise adaptée du manga La Cantine de Minuit), d’une pratique assidue depuis 10 ans de l’art martial Vovinam Viêt Võ Đạo (mix de plusieurs techniques de combats né à Hanoï en 1938 et célèbre pour ses ciseaux acrobatiques) et d’une passion dévorante pour la culture asiatique en général.
Il coulait de source que si un jour Fabrice parvenait à allier passion et travail, le Japon y tiendrait une place de choix.
Zoom sur une personnalité débordante d’énergie et de persévérance qui à travers une cuisine franco-japonaise fait le bonheur de tous ceux qui franchissent le seuil de son restaurant : Foodji.
Une love story pour l’Asie
C’est en grandissant avec des asiatiques que Fabrice s’est intéressé et a pris goût à leur culture. Continent du soleil levant loin des yeux, mais tellement près du cœur.
En ouvrant son restaurant, 38 cours Portal, où il propose une cuisine fusion franco-japonaise, il s’évertue à démontrer qu’il est possible de travailler dur tout en se faisant plaisir. Même si, et tous ceux qui connaissent la restauration le savent, ce n’est jamais un long fleuve tranquille.
Une décision non sans risque, mais que Fabrice assume à 100% !
Ouvert depuis 2 ans et demi, Foodji a survécu au Covid, fidélisé des clients (certains reviennent tous les jours) et envisage de s’agrandir.
Or ce projet audacieux est le point d’orgue d’une existence bien remplie.
Une cuisine fusion
Arrivé à Bordeaux en 2012, il travaille comme serveur dans un restaurant japonais où il s’essaiera à associer la cuisine japonaise aux spécialités françaises. De là lui viendra l’idée de Foodji = Food + (Mont Fu)ji.
Spontané aussi bien dans sa personnalité qu’en cuisine et soucieux de se diversifier, Fabrice propose tous les jours un nouveau menu.
Certes, nous sommes nombreux à adorer les sushis et les makis. Mais honnêtement, ils ne représentent pas l’essentiel de la cuisine traditionnelle japonaise.
Or, ce serait dommage de passer à côté d’un bon Donburi (grand bol de riz avec des accompagnements) ou d’un bon Tataki (lamelles de poisson ou viande saisies très brièvement). Même s’il est vrai, ce n’est pas toujours facile à trouver.
C’est pourquoi, il n’est pas rare que des clients complimentent Fabrice sur sa cuisine vraiment proche de celle du Japon, comme le Donburi kara-age que Juliette a commandé et recommande.
Tout pour passer un savoureux moment
Parce qu’installé dans un immeuble occupé par le restaurant Vacher Burger, victime d’un incendie et demeuré 6 ans fermé, des travaux conséquents ont précédé l’ouverture de Foodji ! Et le résultat en valait la peine. L’espace cuisine est certes petit, mais ouvert. C’est toujours sympa de pouvoir y jeter un coup d’œil.
Une dizaine de tables est disposée à l’étage dans une salle lumineuse où domine Goldorak. C’est ici que nous avons mangé, Juliette, Tom et moi-même. Deux carnivores et une végétarienne, pour un aperçu panoramique de la carte.
Le soir, Fabrice propose un menu dégustation avec 4 étapes surprises. Tout comme il est possible de partager une planche de tapas japonais.
Disposant d’un autre étage pour l’heure inoccupé, Foodji pourrait s’enrichir d’un nouveau projet, celui d’Odjî, un service de sushis et de makis maison, préparés à la minute.
Petit + de Juliette : les gyozas et l’umeshu.
Du nouveau chez Foodji !
Le service de « click and collect » est désormais actif sur le site internet de Foodji où vous pouvez COMMANDER EN LIGNE.
38, cours Portal, 33000 Bordeaux
2. Soukka
Baigné de blanc et bleu, Soukka, a ouvert ses portes sur la place du marché des Chartrons en novembre 2021, en lieu et place du salon de thé, Sisters.
Aux manettes de ce nouveau spot culinaire, on trouve Jessica et Mickaël, unis dans la vie comme dans le travail, et dont la tenue : tablier en chambray, casquette et bandana bleus, est raccord avec le décors.
La cuisine levantine, un mélange d’héritage culturel et de traditions familiales
Dans leur café/ cantine, le couple propose une cuisine levantine qui mélange des spécialités du bassin méditerranéen qui compte : la Géorgie, l’Azerbaïdjan, l’Arménie, la Turquie, la Syrie, le Liban, Israël, la Palestine, l’Irak, l’Iran, la Jordanie et l’Égypte. Car malgré leurs différences, ces pays partagent de nombreux traits communs quant à leurs traditions culinaires.
Ou quand la cuisine abolit les frontières !
Comme à la maison
Jessica a grandi dans une famille multiculturelle imprégnée des coutumes levantines, marocaines, juives et méditerranéennes. Chez elle :
se retrouver pour manger est sacré.
Et comme il se doit, ce sont les femmes qui l’entourent qui lui apprennent les recettes familiales et l’importance de préparer à manger pour les autres.
Une philosophie de vie que Mickael, conquis, adoptera très vite en rencontrant Jessica.
De cette mixité ressort une précieuse convivialité. Une qualité que le couple a souhaité transmettre à travers ses recettes.
À la carte, dans une cuisine où la crème de sésame (la téhina) est aussi bien présente dans la sauce qui accompagne les plats que dans les desserts gourmands, vous pouvez composer votre bol ou votre pain pita.
Chez Soukka, tout est cuisiné maison, sans aucun produit transformé, avec des produits bio et locaux dès que possible.
Si vous observez bien le nom peint à la main sur la devanture, vous pourrez observer que Jessica et Mickaël ont intégré les prénoms de leurs grand-mères, de leurs enfants, ainsi que des mots choisis en lien avec leur vie.
En attendant votre commande, vous pouvez toujours jouer à Where is the grandma !
Des projets dès le mois d’avril
Déjà bien ancré sur la place du marché des Chartrons entourée de restos et de pubs, Soukka dispose d’une terrasse où il fait bon profiter des rayons du soleil pour boire son café en matinée ou manger un bol falafel et un banana bread à midi, du lundi au samedi. Le dimanche étant, de manière non négociable, consacré à la vie de famille.
Dès ce mois d’avril, l’amplitude horaire s’élargit pour servir des assiettes de mezzé le soir, que l’on pourra accompagner d’un verre de vin local.
Une offre traiteur est en préparation. Imaginez un buffet débordant de jolis bols garnis de cuisine du levant. Honnêtement, ça ne vous donne pas l’eau à la bouche ?
Autre particularité de Soukka, vous pouvez privatiser le restaurant pour savourer entre amis une cuisine parfumée, colorée et ensoleillée.
Petit + de Juliette
La limonana citronnade à la menthe et l’houmous à la coriandre (elle adore cette herbe aromatique).
11, Place du Marché des Chartrons, 33000 Bordeaux
Instagram : @soukka_bordeaux
3. Madonna Mè
Pierre et Fabiana ont ouvert Madonna Mè en octobre 2020, soit deux semaines avant le deuxième confinement. Mais, même en si peu de temps, ils ont su fidéliser des clients qui profitaient de « leur autorisation de sortie » pour se régaler avec leurs focaccias.
Et depuis que nous les avons goûtées, nous savons pourquoi !
Pour info, la focaccia est une spécialité italienne moins connue en France que la pizza. C’est une pâte à pain cuite au four réputée pour son homogénéité.
Fabiana, justement, est originaire des Pouilles, région dont la focaccia est la vedette. Elle apprend à la cuisiner en famille. Attirée par les autres cultures, elle s’installe à Paris, puis à Londres.
C’est dans la capitale anglaise qu’elle rencontre Pierre, un brestois. Pour l’anecdote, la ville de Brest est jumelée à Taranto qui n’est autre que la ville de Fabiana ! Si ça, ce n’est pas un signe !
La foccacia, une tradition retravaillée
Le couple pose ses valises à Bordeaux en 2009, avec l’envie de revisiter les recettes de la focaccia traditionnelle.
Leur pâte est macérée 72h, ce qui la rend plus légère à digérer. Aérée, elle reste très gourmande et homogène sans être grasse.
Et là petit aparté de Juliette :
En octobre dernier, j’ai voyagé pendant un mois dans le Nord de l’Italie et j’avoue avoir été déçue par les focaccias. Fabiana m’a expliqué que la recette varie vraiment en fonction des régions. Certains les préparent plus fines et sèches alors que celle qui fait chavirer mon cœur, c’est bien celle de Madonna Mè : épaisse et savoureuse.
La plus typique est la Focaccia Barese = sauce tomate + olives + origan. Les choses les plus simples sont souvent les meilleures !
Un duo passionné et passionnant
Fabiana et Pierre respirent la joie de vivre et sont réellement passionnés par leur travail. Heureusement, car ce dernier exige beaucoup d’investissement en temps et en énergie. C’est dès 6h que ces artisans commencent la préparation de leurs focaccias et pizzas.
Le lieu est petit comme une boulangerie, mais on peut quand même y manger sur un tabouret de bar à l’intérieur ou même, sur le trottoir à l’extérieur.
Une carte peinte à même le mur nous fait visiter l’Italie de manière décalée.
D’ailleurs rien que Madonna Mè ça veut dire quoi ?
Dans la région de Fabiana, on invoque très fréquemment la mama :
- En attendant votre foccacia : Madonna Mè ce fame ! (Mon dieu, j’ai faim)
- Pendant que vous mangez votre foccacia : Madonna Mè quant’é buen ! (Mon dieu, que c’est bon !)
- Vous, quand Madonna Mè est fermé : Madonna Mè ce pall’ ! (Mon dieu, que c’est rageant !)
D’entrée, comme nous le confiait Pierre, ils ont été super bien accueillis dans le quartier :
« Un jour on commençait à peindre notre vitrine, quand un de nos voisins nous a arrêtés pour le faire à notre place. Et c’est sûr qu’il l’a beaucoup mieux fait que nous ! » .
Le couple est ravi de la gentillesse de leurs clients avec qui ils nouent des liens vraiment cordiaux. D’ailleurs c’est un client de la première heure, qui se trouve être un ami (poke Benoît) qui me les avait chaleureusement recommandés. D’où ma curiosité de découvrir ce lieu.
Et comme on le sait :
Le positif attire le positif !
Petit + de Juliette
La focaccia vegan (je plussoie) très gouteuse et la pizza hivernale, mais aussi le vin rosé pétillant Eretico et l’huile d’olive Muraglia (je plussoie aussi).
134, Cours Balguerie-Stuttenberg, 33300 Bordeaux
05 56 43 01 21
https://madonna-me-bordeaux.eatbu.com/?lang=fr
4. Chez Faty
Fatima n’est pas une nouvelle venue dans le quartier de Chartrons’ place to be, elle le régale de sa cuisine ensoleillée depuis 22 ans.
Et Faty, je la connais déjà aussi, car dans le cadre de ma vie antérieurs de correspondante pour le journal Sud Ouest, j’avais écrit un article sur elle il y plus de 10 ans !
Or, parce que c’est une femme épatante qui cuisine comme un chef, j’ai tenu à la faire figurer dans notre top 6 !
Bien connue par les habitants, certains viennent de loin pour retrouver les saveurs de son couscous, même après avoir déménagé. L’un d’entre eux sortait justement de chez elle au moment où nous arrivions.
Aussitôt la porte franchie, les odeurs de couscous et de tajine assaillent nos narines.
Mais depuis le Covid, quelque chose a changé dans le restaurant où dominent le bleu marine et le jaune safran : on ne peut plus y manger sur place.
Un choix fait par Faty, qui, à 62 ans (à quelques mois près nous avons le même âge), ayant toujours travaillé toute seule et sans s’économiser, a gagné le droit de lever le pied.
Une personnalité inspirante
Marocaine originaire de Fès, Faty vit en France depuis 42 ans. Là aussi, c’est par sa famille qu’elle apprend la cuisine traditionnelle de son pays de naissance.
Et c’est en faisant, qu’elle perfectionne ses recettes comme celle, juste parfaite, des Chebbakia (gâteaux au miel). Nous avons adoré (même moi qui ne suis pas très dessert) cette pâtisserie aux goûts subtils accompagnée de thé à la menthe.
Mais n’allons pas trop vite, car là, ce serait commencer par la fin !
Faty est une femme d’une grande générosité. Comme je l’écrivais dans mon article pour Sud-Ouest :
Les lycéens qui venaient y manger le midi ne partaient pas avant d’avoir le ventre plein avec du rab gratuit de frites.
Elle incarne vraiment ceux qui font appel à leur jugeote (et oui !) et elle a su avec courage, détermination et intégrité mener sa barque de femme forte. Échangez seulement quelques minutes avec elle et vous en ressortirez heureux et optimiste.
Une cuisine à partager
L’accueil de Faty n’a pas dérogé à sa règle. Pour l’occasion, nous avons eu le privilège de déjeuner sur place. Aussitôt assis, aussitôt servis de frites maison fines et croustillantes. Suivies de bricks au fromage arrosés de citron, un délice !
On continue avec le couscous végétarien que nous avons tous trouvé succulent. Le festin aurait pu se terminer ici, mais que nenni, nous sommes chez Faty !
Tom et Juliette ont goûté le kebab, le sandwich si typique, issu du monde ottoman et garni de viande grillée. Or comme le souligne ma padawan journaliste culinaire :
Celui-ci se démarque vraiment des autres. Il n’est pas à l’agneau, mais à la dinde, bien marinée et effritée. On recommande !
Vint ensuite, last but not least : le tajine au kefta pour Tom et Juliette et une portion veggie pour moi, tellement parfumé et goûtu, avec des oignons et des légumes caramélisés au fond du plat. Le petit Jésus en culotte de velours !
Nous sommes tous ressortis repus avec deux bricks sous le bras pour le dîner du soir, que je donnerai à ma fille Camille qui s’en est régalée.
Il se trouve que ce jeudi était le dernier jour de stage de Tom et, même si c’est un peu triste, nous avons passé un excellent moment, auquel s’est rajoutée la présence de Farid, un des fils de Faty, qui a élevé seule quatre enfants (deux garçons et deux filles).
En résumé, vous commandez et Faty vous prête les plats pour un repas vraiment bon comme là bas ! (rien à voir avec une certaine marque industrielle), qui réjouit autant l’estomac que le coeur.
Une super idée à partager entre amis, le temps d’un moment convivial à l’image de Faty et de sa cuisine : chaleureuse.
Petit + de Juliette
Sans surprise, le tajine et les Chabbakia que je compte bien remanger. J’ai aussi prévu d’amener mes amis goûter le Kebab !
190, Cours Saint-Louis, 33300 Bordeaux
06 67 91 26 61
5. Dolomites
… Et sur le chemin du retour, déçue, aller s’acheter une pizza pour regarder le match de rugby France / Angleterre sur son canapé, avec son neveu, parce que tous les pubs anglais et irlandais chartronnais ont été réservés une semaine à l’avance.
Et passer une soirée encore mieux qu’à la maison, en Italie, chez Dolomites !
Voici précisément ce qui m’est arrivé en ce samedi 19 mars 2022 de coupe du monde de rugby. Et raison pour laquelle, pour notre 5 ème adresse, je vais vous parler d’une pizzéria de quartier… et plus encore, où là aussi, tout est fait maison et où l’accueil est à plébisciter.
Un projet entre amis
Amis depuis bientôt 10 ans, Julie, Louis et Mehdi se connaissent bien. Tous venus d’horizons différents, ils ont chacun une belle expérience dans la restauration :
Julie a travaillé chez Philippe Etchebest dans son restaurant : Le 4ème Mur, que l’on ne présente pas, pendant deux ans et à l’Anarchic (rue Huguerie).
Louis, qui a beaucoup voyagé, est cuisinier depuis 18 ans et a travaillé Chez Toto (place du Parlement) et à la Halle Boca (Quai de Paludate).
Mehdi, venu du Maroc à Bordeaux pour faire ses études, n’est jamais reparti (si ce n’est pendant deux ans pour monter un street food à Kenitra). Il a travaillé aux Docks Girondins (hangar 15), au H 36 (aujourd’hui fermé) et lui aussi Chez Toto.
En 2019, les trois copains unis par le plaisir de cuisiner pour les autres, décident de reprendre Dolomites, l’affaire italienne du 23, cours de la Martinique. Des travaux sont lancés et le restaurant, dont il se sont ré-approprié l’espace, les trois quarts de la carte et gardé le nom, ouvre en 2021.
Ils ont même embauché leur première employée, Jeanne, qui vit dans le quartier.
Un voyage en Italie, mais pas seulement
Très populaire en France, la pizza est la star italienne, ex-aequo peut-être avec les pâtes. Chacun a sa façon de la cuisiner. Chez Dolomites, la pâte à base de farine bio du pays est fine et les garnitures riches et copieuses.
L’huile pimentée est faite maison : huile d’olive, piment, thym, romarin. Un vrai bonheur pour ceux, qui comme moi, aiment manger épicé.
Tous les midis, un plat du jour à petit prix est proposé à la carte. Ce qu’apprécient les commerçants du coin qui y reviennent déjeuner régulièrement. C’était Chakchouka lorsque j’y suis retournée avec Juliette. Une spécialité marocaine et méditerranéenne composée d’oignons, de tomates et de poivrons mijotés et épicés. Des œufs sont souvent rajoutés sur le dessus, mais la recette varie en fonction des pays et des familles.
La nôtre, accompagnée de roquette (j’adooooore la roquette) était succulente. Un plat très réconfortant en ces temps de sinistrose aiguë.
Au dessert, Juliette a choisi la belle tarte tatin nappée de mascarpone. Quant à moi, j’ai succombé au tiramisu au café dont j’ai ramené la moitié chez moi dans un doggy bag.
Le tout clôturé par un expresso bien tassé pour digérer, fait rarissime, vu que je n’en ai pas bu depuis que j’ai arrêté de fumer, il y a plus de 20 ans !
Petit + de Juliette
La Chakchouka et la pizza végétarienne.
23, Cours de la Martinique, 33300, Bordeaux
05 57 87 37 94
https://www.dolomites-pizza.com/
6. Délices de Damas
Wafaa et Fahran sont arrivés respectivement en France en 2016 et 2013 de leur Syrie natale pour fuir la guerre. Très attachés à leur culture, ils se sont associés et ont eu l’esprit d’entreprise d’ouvrir un restaurant afin de partager dans leur nouveau pays, leurs traditions culinaires.
Première expérience dans la restauration pour chacun, Wafaa s’occupait de ses 3 enfants (un très bon entraînement pour faire la cuisine remarquez…) et Fahran était banquier. Mais tous les deux se sentaient unis par une même conscience que cuisiner est un acte d’amour. Un message de paix pour les peuples.
Et c’est ainsi que le 7 septembre 2020, au 85, cours Balguerie, la première adresse de cuisine syrienne ouvrait ses portes à Bordeaux. Là où auparavant il y eut une pizzeria, puis un kebab. Là où de noir, les murs ont été repeints en rose, dans un espace accueillant, désormais aéré sans cloison.
Un succès immédiat
Farhan, Waffaa et Khaled, son fils qui les aide au service, ont cartonné dès le premier mois ! Les gens du quartier sont venus immédiatement. Attirés par les spécialités syriennes à savourer sur place, à emporter, ou à se faire livrer.
Communiquer par la cuisine
La cuisine syrienne est une cuisine de famille et de partage. C’est aussi une cuisine fine, variée, savoureuse, aux couleurs, aux saveurs, aux présentations et aux goûts uniques.
Peu connue des Bordelais·es, même si on retrouve certaines spécialités dans la cuisine libanaise, grecque ou levantine, de l’entrée au dessert, chaque plat se fait l’illustration d’une gastronomie généreuse.
Une cuisine de famille et de partage
Tout est préparé frais et maison de manière à ce que chacun puisse y tremper son pain pita ou sa fourchette. Ce qui ne peut que ravir Juliette qui adore goûter dans les plats des autres.
Et c’est ce que nous avons fait tous les trois ! Cette fois-ci, ce n’est pas Tom qui nous accompagnait, mais Louis, mon nouveau padawan, sur le chemin du journalisme juridique et politique, lui aussi basketteur.
Alors que je choisissais le fatteh, Louis et Juliette ont goûté au Voyage à DAMAS.
Au menu : kebbé de viande, samoussa de feta, falafels, feuilles de vigne, 3 entrées au choix, une brochette marinée et grillée et dessert au choix (nous avons opté pour le petit mix de spécialités sucrées orientales, que nous avons amené dans un doggy bag, car, repus, nous ne leur aurions pas fait honneur à leur juste valeur qui est grande).
Le tout, aussi coloré que savoureux !
Petit + de Juliette :
La crème de l’ail, la crème aux poivrons et à l’aubergine et le vin Château Bargylus : 75cl Rouge, excellent vin syrien.
85 Cours Balguerie-Stuttenberg, 33300 Bordeaux
07 65 88 46 44
Hop Falafel ! une nouvelle adresse à emporter
Forts de leur succès, après Délices de Damas, Wafaa et Farhan viennent tout juste d’ouvrir Hop Falafel ! Un veggie street good food, situé cette fois-ci dans le quartier Saint Michel, dont nous venons juste de parler dans notre article pour bien manger du Nord au Sud.
Les mots clefs de cette nouvelle destination : Authentique, Frais, Halal, Options Végétarienne, Vegans.
Alors ? Quelle(s) destination(s) allez-vous choisir ? Dites-nous en commentaire celle(s) qui vous fait ou font le plus saliver… et voyager !
Un festival dégustatif, une chronique culinaire au allure de tour du monde qui ouvre l’appétit. Le quartier des Chartrons est bien vivant et cet article le démontre avec une assurance culturelle puisque la cuisine fait partie de la culture.
Ces petits restaurants ! une aventure humaine joliment mise en plume et qui chatouille gentiment mes papilles à l’heure ou je ne n’ai pas encore déjeuné, bien sur je n’abandonne pas l’espoir de manger avec Isabelle et pourquoi pas avec Juliette à qui je raconterai mon savoir faire cuisine qui se réduit à celle d’un Spartiate.
Bravo pour la mise en page impeccable de cet article.
À très bientôt dans ton ancien quartier Éric, pour le voyage gustatif de ton choix ! 😉
Merci Eric à nouveau pour votre fidélité et votre commentaire ! Cet article nous a également souvent ouvert l’appétit lors de l’écriture, relecture, mise en forme, etc. Une semaine riche en culinaire pour Jugeote qui nous a fait rencontrer des personnalités différentes toujours enrichissantes !
Avec plaisir de manger à une de ces 6 adresses tous les 3 ! Ou peut-être même faire à nouveau ce foodtrip culinaire ! 😀