Le vendredi 23 septembre 2022, place Pey-Berland, la Ville de Bordeaux organisait « La place aux animaux », un village associatif autour de la condition animale et de la protection des animaux. Une journée dédiée à la protection de nos amis à poils ou à plumes, voire à écailles, afin de sensibiliser le grand public à la condition animale.
À cette occasion, les résultats de la consultation sur la place de l’animal en ville réalisée de décembre 2021 à février 2022 sous l’égide de Francis Feytout, le monsieur condition animale de la ville de Bordeaux, ont été présentés.
Les résultats de l’enquête réalisée auprès des Bordelais sur la place de l’animal en ville
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À travers toute une série de questions, la mairie a souhaité connaître l’avis et la manière de vivre la ville de ses habitants, avec ou sans animaux.
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En voici une petite synthèse, suivie d’un lien vers l’intégralité des résultats :
- 50.2 % des propriétaires de chats ne les laissent pas sortir. Ce qui confirme que le chat domestique est peu présent dans l’espace public.
- Concernant les animaux liminaires, ce terme désignant les animaux vivant proches de nous, mais n’étant pas totalement sauvages, sans être pour autant domestiqués, nous sommes 72,2 % à avoir une opinion neutre ou positive des pigeons.
- Nous sommes massivement (81,5 %) conscients de la disparition des insectes et volontaires pour favoriser leur retour en ville.
- 87,7 % d’entre nous accepteraient d’installer des abris à animaux dans notre jardin ou sur nos rebords de fenêtre. Ça tombe bien, la ville aide pour financer votre Refuge LPO ( https://contact.bordeaux.fr/node/219 ) !
- 2 questionnaires sur 3 ont été dédiés à la place du chien en ville, car sa présence est au cœur de frictions et génératrice d’incivilités : animal non tenu en laisse, déjections canines laissées sur la voie publique par des propriétaires inconscients ou incorrects.
- Les répondants qui n’ont pas de chien sont ennuyés – à juste titre – par les incivilités, mais ils ont conscience des besoins des chiens et de leur maître. Ils et elles acceptent à 57,4 % le partage de l’espace public avec eux et plébiscitent l’éducation canine (72.5 %) et l’agrandissement des espaces dédiées tenus en laisse (63,8 %) et en liberté (56,4 %).
- Quant aux propriétaires, elles (et ils) sont 58 % à noter favorablement leur expérience avec leur toutou à Bordeaux.
Lien vers l’intégralité des réponses sur la place de l’animal à Bordeaux
Un certificat d’adoption et de connaissance obligatoire
Avec 100.000 animaux abandonnés chaque année, dont 60.000 durant l’été, la France détient le record du nombre d’abandons en Europe.
Mise à jour du 29 mars 2023 pour enrichir la place de l’animal dans la ville avec un numéro spécial des cahiers de la Métropole bordelaise co-édité par les éditions Le Festin et l’a’urba, l’agence d’urbanisme Bordeaux Aquitaine
Quelle place occupent les animaux dans la ville d’un point de vue historique, spatial et social ?
Pourquoi et comment cette place a-t-elle évolué au cours des siècles et dans les dernières années ?
Les animaux ont-ils disparu des espaces urbains ?
Y sont-ils invisibilisés ou, au contraire, assiste-t-on à leur grand retour en ville ?
Autant de questions dont on trouve les réponses dans la revue #22 Cahiers de la Méropole Bordelaise (CaMBo), coéditée par l’a’urba et les éditions Le Festin.
Un dernier numéro sorti en décembre 2022, intitulé Les animaux dans la ville consacré aux résidents urbains, humains et non-humains, sachant que la question de la place des animaux dans la ville reste encore peu explorée par les urbanistes.
Une réalité qui donne matière à réflexion. Ce qu’a fait l’a’urba pendant une soixantaine de pages, précisant dans l’édito de ce dossier spécial qui ratisse large :
Aborder l’animal en ville, c’est aussi parler du rapport à l’autre. Prenons l’exemple du chien, ce « membre permanent de la famille », comme l’appelle l’écrivain Russell Banks. Des lieux dédiés – parcs à chiens – aux lieux interdits – les plages en général –, c’est une nouvelle carte du canidé urbain qui se dessine. La cohabitation dans la ville reste néanmoins ambiguë, potentiellement conflictuelle ou au contraire propice à créer du lien entre les individus. Promener son chien en ville, c’est pouvoir faire une rencontre fortuite voire partager une routine d’horaires, de lieux… Plus globalement, les groupes, les communautés, se forment souvent autour d’un objet, d’une entité, d’un loisir ou d’une pratique urbaine communs. Ainsi, il y a les « avec chien » et les « sans chien », mais aussi dans un autre registre, les piétons, les joggeurs, les cyclistes, les automobilistes… qui réclament tous une part de l’espace public. Dans ces cas, et dans d’autres, les « clans » se forment dans une posture réciproque allant de l’indifférence à l’hostilité en passant par la suspicion. Les croisements et les co-présences potentiellement conflictuels nécessitent alors une régulation de l’occupation des espaces et des espacements.
Ce numéro de CaMBo a voulu aller au-delà des représentations : il mobilise des expertises variées (écologues, vétérinaires, géographes, juristes, philosophes…), croise des points de vue et des questionnements, sans a priori ni parti pris. Donner des clés de compréhension de la ville contemporaine et éclairer le débat public sont bien les ambitions de cette revue inclassable.
DOSSIER : LES ANIMAUX DANS LA VILLE
DÉCEMBRE 2022 – 84 PAGES – 10 EUROS
CaMBo #22
Disponible en kiosques et librairies, et auprès des éditions Le Festin.
Le vendredi 23 septembre 2022, place Pey-Berland : un rendez vous manqué, un oubli qui m’aura privé le plaisir de revoir Francis le Mr de la cause animale de Bordeaux et le plaisir de contribuer à cette noble cause. Heureusement le contre rendu de Jugeote de « La place aux animaux » vient à point nommé pour adoucir ma déception.
Cette enquête auprès des administrés de Bordeaux est encourageante et démontre l’attachement des hommes pour nos amis à poils ou à plumes ( voire à écailles ) pour reprendre Isabelle. Un questionnaire riche d’enseignement sur l’interaction entre hommes et animaux qu’ils soient domestiques ou liminaires….quoi liminaires ! un mot bien étrange que j’ignorais et qui vient enrichir mon vocabulaire grâce à jugeote la bien nommée.
Afin d’atténuer la peine et le dégout de tant d’abandon dont sont victimes nos petits amis nous ne pouvons que souscrire au « certificat d’engagement et de connaissance » en attendant le décret qui en définira les règles voire les sanctions.
Et n’oubliez pas les recommandations de la SPA ne pas adopter d’animaux si vous n’avez pas le budget. Une fois de plus bravo à Francis pour son engagement et à jugeote pour cet article.
Et une pensée pour ta soeur Nathalie, pour qui la cause animale n’est pas qu’une posture et qui s’engage au quotidien auprès des chats qu’elle a adoptés en choisissant les éclopés.